Animal tropical de Pedro Juan Gutiérrez
(Animal tropical)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
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QUEL AUTEUR, QUEL LIVRE!...
«Animal tropical» est la suite du livre «Trilogie sale de la Havane», il s’agit toujours du journal romancé de l’auteur Cubain.
Cette fois-ci ce sont les années 1999-2000 qui sont passées à la moulinette de l’écriture de Pedro Juan GUTIERREZ, qui nous raconte comme dans son précédent opus la vie quotidienne d’un écrivain (en l’occurrence lui-même) à La Havane.
Au début du récit l’auteur nous raconte comme toujours sa vie, ses passions, son amour pour son amante Gloria, la jeune mulâtre qui vit à l’étage en dessous de chez lui et qui si elle se considère comme sa femme, n’hésite pas à courir le touriste, pour rapporter quelques billets de 100 dollars, et de quoi manger. Leur relation est une sorte de «je t’aime, moi non plus», teinté d’une sexualité débridée sans aucune limites…
La restitution de la ville de La Havane est absolument unique, avec sa saleté, ses maisons délabrées, la mer, les tempêtes tropicales, son petit peuple toujours à la recherche d’une magouille pour survivre et se nourrir.
Cette fois la grande nouveauté dans la vie de l’auteur est un voyage de trois mois en Suède qui lui tombe du ciel. En effet, Agneta, une charmante quadragénaire divorcée, folle amoureuse de lui après avoir lu «Trilogie sale de la Havane», a fait des pieds et des mains pour lui obtenir un visa afin de se rendre en Suède pour donner une série de conférences.
Voilà donc notre passionné Cubain au sang chaud, quittant son île à la moiteur aphrodisiaque pour la proche banlieue de Stockholm en son froid intense. Mais ne se refusant pas à exercer sa lubricité assumée, dans les bras et surtout de lit de sa charmante et très accueillante amante Suédoise. Au bout de quelques mois Agneta lui propose le mariage, et la nationalité Suédoise…
Comme toujours avec les livres de GUTIERREZ, ce qui m’a le plus plu est sa merveilleuse écriture «brute de décoffrage»… Les phrases sont courtes, le style direct, ici pas de chichis, pas de politiquement correct, les mots sont bruts, vulgaires, poisseux, tranchants, répugnants, sauvages, crus, provocants…
L’écriture vous prend aux tripes, elle est choquante, outrancière, violente, rude, brutale, glauque. Le style lui n’est qu’une transposition directe, avec beaucoup de talent bien sûr, du langage oral, en direct de la rue, avec tout ce que cela comporte de mots vulgaires et d’argot des bas fonds…
On pense à Ernest HEMINGWAY, à Richard FORD, à David McNEIL, a Truman CAPOTE et à beaucoup d’autres…
Les obsessions, les lubies de l’auteur ressortent en grand, il ne cache rien, se livre corps et âme, nous parle de sa solitude, son ennui, son mal-être, de sa vision pessimiste de l’homme, mais aussi de ses beuveries, de la marijuana, de l’alcool, de la Havane sa ville tant aimée qui part en ruines, et surtout bien sûr de sexe, de pulsions sexuelles, de débauches de sexe, d’obsessions sexuelles…
Il n’y a pas beaucoup plus à dire sur ce livre, Pedro Juan GUTIERREZ est un écrivain que l’on aime ou bien que l’on n'aime pas, mais en tout cas qui ne laisse personne indifférent, il faut juste le lire et se laisser emporter par le tourbillon de son écriture!..
Notons enfin pour finir que ce livre, l’un des rares de Pedro Juan GUTIERREZ à être publié à Cuba, dans une version expurgée toutefois, a obtenu parmi cent treize romans candidats, le prestigieux prix Alfonso Garcia-Ramos.
P.S. : Encore une fois ce livre s’adresse à un lecteur averti, en raison notamment des scènes de sexe très explicites, qui peuvent rebuter certains lecteurs…
Les éditions
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Animal tropical [Texte imprimé] Pedro Juan Gutiérrez trad. de l'espagnol par Bernard Cohen
de Gutiérrez, Pedro Juan Cohen, Bernard (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264037756 ; 10,18 € ; 01/02/2005 ; 406 p. ; Poche
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