Le dernier dimanche de M. le Chancelier Hitler de Jean-Pierre Andrevon

Le dernier dimanche de M. le Chancelier Hitler de Jean-Pierre Andrevon

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Dirlandaise, le 16 janvier 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 295ème position).
Visites : 4 920 

Une nouvelle vie à New York

Ah quelle belle surprise que voilà ! J’avais des doutes mais ils se sont rapidement évaporés à la lecture de cette uchronie fort bien imaginée. Je ne connaissais pas monsieur Andrevon et je dois avouer que je suis conquise par son talent de raconteur. L’action se passe à New York en l’année 1949. Le chancelier Hitler habite un modeste appartement en compagnie de sa femme Eva. La guerre européenne est terminée et Hitler est à la retraite. Il vit une existence monotone entre les repas préparés par son épouse et sa promenade quotidienne dans le quartier. La santé d’Adolf est déclinante : il souffre d’un début de Parkinson aggravé par le syndrome d’Alzheimer. De plus, sa vessie ne le laisse pas en paix et il doit se rendre aux cabinets régulièrement sous l’œil irrité d’Eva. Celle-ci s’est fort bien adaptée à sa vie de New-Yorkaise peut-être un peu trop au goût de son mari car elle sort presque tous les soirs avec des amies… Hitler songe à son passé avec un brin de nostalgie lorsque des événements fantastiques sur la scène politique internationale viennent tout changer et lui redonne l’espoir de reprendre son combat et de faire renaître le troisième Reich de ses cendres. On retrouve également des personnages comme Hermann Göring qui a maigri et s’est fait une nouvelle petite amie suite à sa séparation. Je vous laisse deviner qui c’est…

J’en ai assez raconté je crois bien. Je vous laisse le soin de découvrir le reste. Allez ! Je suis généreuse en étoiles car j’ai fort apprécié ce petit roman qui se lit en quelques heures et qui m’a procuré beaucoup de plaisir. Le début ne m’a pourtant pas très convaincue mais il faut persévérer car la scène finale est un petit chef-d’œuvre fort habilement construit. La tension monte imperceptiblement jusqu’à atteindre son paroxysme dans les toutes dernières pages. La façon qu’a Jean-Pierre Andrevon de réécrire l’Histoire m’a plu énormément. Vraiment excellent et très divertissant.

« La guerre est toujours plus près qu’on croit. La guerre est toujours présente, cachée derrière la paix, son ombre portée, son complément indispensable. La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens, elle est un état naturel de l’homme. La guerre est darwiniste. Elle prolonge la sélection naturelle, elle assure en grandeur nature la domination des plus forts sur les moins forts. Des hommes sur les sous-hommes. Tel est le monde. »

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uchronie

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 17 mars 2011

Une petite uchronie toute en finesse. J'avoue, j'ai adoré. 1941, l'Angleterre signe la paix avec l'Allemagne, en mai les Nazis fondent sur l'URSS et en décembre le Japon oublie d'attaquer Pearl Harbor. Les USA peuvent donc tranquillement rester à l'écart du grand bang mondial...En 1945, l'Allemagne est vaincue par les russes qui occupent toute l'Europe (sauf la péninsule ibérique et les îles britanniques). Le chancellier Hitler trouve asile à New York, un simple réfugié politique presque comme les autres.
Nous le retrouvons en avril 1949, à la veille de son 60ème anniversaire, vieillard pathétique et malade, inadapté à son nouvel environnement, cocufié par une pimpante Eva Braun qui elle s'adapte fort bien à sa nouvelle vie américaine. Mais le vent de l'Histoire est peut être en train de tourner...
Andrevon, prolifique auteur, s'en donne à coeur joie dans ce court roman. Le pauvre Adolf nous devient presque sympathique en demandeur d'asile sénile et torturé par sa prostate. Un peu d'humour, une plume alerte, une politique-fiction très réussie.
A recommander.

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