La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre

La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CC.RIDER, le 31 décembre 2010 (Inscrit le 31 octobre 2005, 65 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 568ème position).
Visites : 8 199 

Une petite bluette...

Louis Blériot, traducteur de brochures scientifiques, vient de vivre un enfer. Depuis deux longues années, Nora Neville, la jeune maîtresse anglaise et apprentie comédienne dont il était tombé éperdument amoureux, l'a abandonné sans même lui donner une explication. Elle s'est mise en ménage à Londres avec Murphy, un trader tout aussi amoureux d'elle que ne l'est Louis. Et voilà que Nora revient à Paris et recontacte Louis qui ne peut rien lui refuser alors qu'il est marié avec Sabine. Après quelques temps de retour de flamme, Nora n'en peut plus de cette situation ambiguë alors que Sabine découvre son infortune. Comment Louis pourra-t-il s'en sortir ? Et dans quelles conditions ? A vouloir courir deux lièvres à la fois ne risque-t-il pas de tout rater ?
Le roman sentimental typique avec son côté Jules et Jim, son personnage de Nora, sorte de prototype de la jeune femme moderne, un peu Don Juane, un peu briseuse de coeurs, mais surtout romantique, fragile et assez infantile. Les deux amoureux entre lesquels elle oscille donnent une piètre impression de la gens masculine : veules, lâches, instables, fort peu responsables et bien sûr victimes de leurs manques. Ce livre a obtenu le Prix Femina. On peut se demander pourquoi ? Grâce à son intrigue ? Peu probable. Rien que du convenu, du mille fois déjà raconté. Du marivaudage bien classique. Un homme tiraillé entre sa femme et sa maîtresse. Une femme hésitant entre deux amants. Grâce à son style ? Peut-être. M. Lapeyre écrit en français de façon claire et agréable. (En anglais, c'est plus discutable.) En tout cas, ce n'est ni pour le suspense, ni pour l'originalité, ni pour le punch. Et pour ne rien arranger, au lieu de l'apothéose ou du drame prévisible, le lecteur n'aura droit qu'à une fin sous forme de pirouette ou de pied de nez comme si l'auteur n'avait su comment en terminer avec sa petite bluette.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

  • La vie est brève et le désir sans fin [Texte imprimé], roman Patrick Lapeyre
    de Lapeyre, Patrick
    P.O.L.
    ISBN : 9782818006030 ; 19,80 € ; 26/08/2010 ; 348 p. ; Broché
  • La vie est brève et le désir sans fin [Texte imprimé] Patrick Lapeyre
    de Lapeyre, Patrick
    Gallimard / Folio
    ISBN : 9782070446223 ; 8,10 € ; 08/03/2012 ; 349 p. ; Poche
  • La vie est brève et le désir sans fin
    de Lapeyre, Patrick
    P.O.L.
    ISBN : 9782818006047 ; 16,60 € ; 26/08/2010 ; 344 p. ; Kindle
»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Brève lecture...

3 étoiles

Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 20 mars 2013

Comme Rina, j'ai abandonné à la page 60...Or, en général, je persévère dans mes lectures jusqu'au bout, tant j'ai de respect pour l'écrit. Sans doute n'ai je rien compris au message, s'il en est un. Je suis en tout cas très perplexe en parcourant, d'un côté, les commentaires dithyrambiques des critiques professionnels et, de l'autre, les opinions plus que tièdes des lecteurs lambda que nous sommes sur C.L comme sur d'autres sites concurrents. Dommage, le titre était si beau et si accrocheur !

Un livre pessimiste sur les relations amoureuses

6 étoiles

Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 37 ans) - 12 mars 2013

Nora est une femme qui est amoureuse de deux hommes, Murphy et Blériot, elle passe sans cesse de l'un à l'autre. Quant à Blériot, il trompe sa femme. Je n'en dis pas plus, mais c'est assez moderne comme vision du couple. Pas de respect de l'autre, on change mais on se complique la vie! Pourquoi faire cela? Je pense que chacun n'a pas la même psychologie mais je ne m'embêterais pas à avoir plusieurs femmes en même temps si je suis déjà amoureux d'une parmi celle-ci. Les relations amoureuses sont devenues un peu comme la consommation, on prend puis on jette quand c'est périmé et qu'on en a marre de l'objet. Je pense que la vie de couple peut être différente. Blériot finit d'ailleurs dans le malheur, dans le rêve, seul en s'imaginant ce qu'il aurait bien pu avoir comme vie. J'ai trouvé la fin du livre brillante et c'est pour cette raison que je mets trois étoiles.

le livre n'est pas assez bref et l'ennui sans fin..

5 étoiles

Critique de Nickie (, Inscrite le 14 mars 2004, 63 ans) - 10 mai 2012

Le titre revu et corrigé dit bien ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre; un style un peu désuet, on nous balance les personnages sans nous expliquer qui ils sont, il faut trop de temps pour comprendre le lien qu'ils ont avec l'histoire et les autres protagonistes (à un moment j'ai cru qu'il s'agissait, en fait, d'un livres de nouvelles..), donc pas très bien écrit; LE PRIX FEMINA ?
après David Foenkinos et ses pseudo 10 prix, me voilà plongée dans un second ennui; je retourne donc aux livres sans prix, à tous ces livres superbes, écrits par de vrais écrivains, vive les Louis de Bernières, Pearl Buck, Marcel Rouff, Dostoïevski, Hugo, Maupassant, Tchekhov, IKEA, Mr Meuble, bon là c'est pour l'absurdité de la comparaison... et j'en passe, très heureusement beaucoup... (mais pourquoi donc tous ces prix pour des livres si médiocres...?)

Un plaisir sans fin

9 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 10 août 2011

Nora Neville vit entre Paris et Londres, entre Louis Blériot-Ringuet et Murphy Blomdale. L’un est marié et gagne petitement sa vie (on peut dire qu’il vit au crochet des autres), l’autre est trader et la gagne largement. Mais les deux se ressemblent par leur attachement à Nora, volage et imprévisible, forcément séduisante, forcément instable. Ils lisent tous les deux Leibniz et ce n’est pas anodin : Patrick Lapeyre confie avoir utilisé le concept de monade pour la conception de ses univers-bulles dans lesquels ses personnages évoluent, s’enferment et tentent de s’évader. Si Blériot écoute Massenet, c’est en rapport avec Manon Lescaut (d’après l’abbé Prévost) duquel le roman est inspiré.

La fin, indécidable, est à l’image des personnages. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils finissent par mourir de cette situation vécue jusqu’à ses limites. Ce sont des déprimés en puissance qui s’attachent à l’idée de l’amour (trop grande pour eux) sans avoir les moyens de le vivre. Le style est emprunté à Echenoz (Lapeyre ne s’en cache pas) et à l’écriture distanciée de ce qu’on a parfois appelé le « nouveau nouveau roman » de chez Minuit avec aussi J.-P. Toussaint, Ch. Gailly, Ch. Oster, E. Chevillard... C’est dire s’il est déjà daté et un brin nostalgique, soit. Mais pour ma part, quel bonheur de lecture. Chaque moment est traité pour lui seul, à la façon d’un haïku (Lapeyre est un admirateur de la culture japonaise, le titre est emprunté à Issa): le monde est là, présent, avec sa diversité sur fond d’intemporalité. Les notations sur le temps qu’il fait et sur le temps élastique sont légion, il pleut souvent dans ce roman et Blériot rajeunit ou vieillit suivant les circonstances : il est sans âge.

Je suis étonné du peu de crédit trouvé par ce livre auprès des lecteurs de Critlib. Chacun ses goûts, certes. Mais ce qui me surprend davantage, c’est le jugement moral porté sur les personnages et, par ricochet, sur l’auteur. Comme si, particulièrement aujourd’hui, on déméritait à décrire des personnages pleutres, indécis, sans but et en dehors du temps.
Notons que l’un des personnages principaux est trader, bien de son époque donc, mais au romantisme suranné, au cœur d’artichaut. Antonioni l’avait déjà dit, les sentiments, les façons d’affronter le monde n’évoluent pas au rythme du progrès technologique. Lapeyre est un admirateur de Kafka, de ses personnages velléitaires qui se laissent emporter par un destin obscur. Tout comme les récits de Kafka, ce roman paraît ne jamais s’arrêter. La vie est brève et l'effet des romans de Lapeyre sans fin. Tant mieux, le plaisir pris à leur lecture peut s'éterniser.

J'ai abandonné

1 étoiles

Critique de Rina (, Inscrite le 3 août 2011, 49 ans) - 4 août 2011

J'ai abandonné le livre au bout de 50 pages... Je n'ai pas envie de le continuer, c'est épuisant, tiré par les cheveux ! Je ne comprends pas comment sur quel critère il a reçu le prix. Il ne suffit pas seulement de savoir écrire, pour écrire un livre ! Il faut aussi une histoire qui tient la route !

Puissante et fragile

4 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 30 juillet 2011

Une gentille et légère histoire que la vie de cette femme partagée entre deux hommes très différents qu'elle quitte et retrouve au gré de ses envies, de ses désirs. Trois personnages sympathiques mais un peu faibles.

« Malgré la distance qui les sépare, on a l'impression permanente que Murphy et Blériot se déplacent de part et d'autre d'une paroi très fine, aussi transparente qu'une cloison de papier, chacun connaissant l'existence de l'autre, y pensant forcément, mais sans pouvoir lui donner un nom ou un visage, de sorte qu'ils paraissent tous les deux progresser à tâtons comme des somnambules avançant dans des couloirs parallèles. »

Une écriture agréable, un très joli vocabulaire font que ce livre, sans grande originalité se lit sans déplaisir mais un livre malgré tout qui ne laissera pas beaucoup de souvenirs. Je n'ai, moi non plus, pas beaucoup apprécié la façon de le terminer.

nora et les beaux mecs

4 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 16 avril 2011

Murphy Blomdale, un américain vivant à Londres, et Louis Blériot, un parisien bon chic bon teint, se partagent l'amour de Nora Neville, une fille un peu paumée mais qui sait bien se faire désirer. D'autres personnages, tous liés de près ou de loin à nos trois héros désenchantés, cheminent au milieu de ce chassé-croisé amoureux, qui laisse le lecteur sur sa faim malgré un réel talent d'écriture. On se demande comment certaines personnes peuvent n'avoir que des problèmes amoureux, loin de toute contingence matérielle. Au moins existent-ils dans l'imagination de Patrick Lapeyre, mais on aurait aimé leur voir un peu plus d'"épaisseur", histoire de sentir battre un peu son petit coeur. Dommage...

Rasoir

3 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 56 ans) - 14 mars 2011

Encore des histoires d’amour ratées, de personnages indécis ou manipulateurs.
Louis Blériot est marié, mais n’aime pas vraiment sa femme. Il est contacté par Nora Neville, une Anglaise avec qui il a eu une relation deux ans plus tôt et qu’il aime toujours. Elle veut reprendre contact avec lui et revenir à Paris. Pour cela, elle laisse tomber son amant, Murphy, du jour au lendemain, sans lui laisser aucune explication. Elle va passer comme ça de l’un à l’autre et jouer avec leurs pieds, avec leur consentement, tellement ils sont amoureux d’elle. Elle les fait languir sans jamais fournir d’explication ou avertir de ses intentions, sans jamais dévoiler ce qu’elle pense ou ressent. Louis, quant à lui, n’arrive pas à se décider non plus entre sa femme aux crochets de qui il vit et sa maîtresse désinvolte et imprévisible. Il trouve son équilibre entre les deux.
Tout ce roman pue la non-communication et l’indécision. Et pour couronner le tout, l’auteur ne donne pas de fin : il émet des hypothèses de fin et au lecteur de décider : un peu facile.
A ne pas lire en période de dépression.

la lecture est san fin....

4 étoiles

Critique de Madamedub (Paris, Inscrite le 27 janvier 2011, 38 ans) - 27 janvier 2011

Si quelqu'un vous dit que le dernier roman de Patrick Lapeyre est une histoire d'amour, ou même plusieurs histoires d'amour en une, conseillez lui de le relire (s'il en a le courage) !
Car ce n'est jamais d'amour qu'il est question ici, bien que chacun dans l'histoire semble vouloir le croire. Il ne s'agit que de désir, obsessionnel et troublé, comme l'indique un titre aussi poétique que mystérieux, comme une invitation pour le lecteur.

Nora est une jeune femme indécise et énigmatique, envoutante et instable, belle (on l'imagine, au vu de l'effet produit sur tous ceux et celles qu'elle croise au fil des pages) mais toujours insatisfaite.
C'est de l'impact de Nora sur la vie des autres qu'il est question ici. Surtout de son impact sur celle de Louis Blériot, quadragénaire adulescent qui vivote aux crochets de sa femme sans vraiment savoir s'il l'aime encore.
Nora a quitté Louis un beau matin et il en souffre toujours deux ans plus tard. Il n'a plus eu de ses nouvelles mais elle s'est installée à Londres avec Murphy, trader américain exilé qui, lui, a les moyens de l'entretenir. Mais qu'elle vole, et quitte à son tour pour revenir vers Louis, et ainsi de suite...
On suit alors le ballet de la jeune femme entre plusieurs hommes, et plusieurs vies, entrecoupé de souvenirs de ses rencontres avec les différents protagonistes. Le tout vu à travers plusieurs yeux, masculins pour la plupart, mais jamais par les siens.

Si Patrick Lapeyre s'est vu récompensé du prix Femina 2010, il y a probablement de bonnes raisons à ça. Certes, on ne saurait nier la qualité d'écriture de son roman, la fluidité avec laquelle on est emporté au fil des pérégrinations de Nora, l'aisance avec laquelle on passe de la stupeur indécise de Louis à la déception sans colère de Murphy. Entrer dans la tête de ces personnages semble une évidence tant ils sont compréhensibles, humains...
Bref, d'une faiblesse touchante, pour ne pas dire d'une mollesse affligeante ! Car si tous semblent désirer sans fin (Nora pour la plupart, dont on ne cesse de chercher à comprendre d'où vient son pouvoir d'attraction), aucun ne semble capable de prendre une décision. Aucun n'a la volonté ou le courage de mettre fin à sa souffrance, et même pire, chacun a trouvé pour seule échappatoire de faire souffrir à son tour ceux qui l'entourent. Peut-être pour équilibrer la balance sadisme-masochisme de toutes ces relations bancales.
Mais s'il est certain que l'identification lecteur-personnage est le moteur de la lecture, dans le cas présent le seul masochisme consiste à poursuivre jusqu'à la dernière page, pour constater que si le début est irritant, la fin est carrément incohérente, l'auteur fidèle à ses créatures ne pouvant se résoudre à un quelconque choix.

SL

Forums: La vie est brève et le désir sans fin

Il n'y a pas encore de discussion autour de "La vie est brève et le désir sans fin".