La grammaire est une chanson douce de Erik Orsenna
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Jeanne et Thomas au pays des mots.
Jeanne. Comme Jeanne d’Arc ou Jeanne Hachette. Elle paraît douce, timide, rêveuse et petite pour ses dix ans, mais n’en profitez pas pour l'attaquer : elle sait se défendre ! Age mental : environ quatorze ans.
Thomas, son grand-frère. Quatorze ans. Il appartient à une race globalement malfaisante : les garçons. Age mental : à peu près dix ans. Jeanne et Thomas forment donc un couple frère-sœur très banal.
Comme leurs parents, incapables de vivre ensemble, ont pris la sage décision de vivre chacun d'un côté de l’Atlantique, Jeanne et Thomas ont de nombreuses occasions de voyager. Par bateau. Car les avions, ça s’écrase au décollage.
L’ennui, c'est que les bateaux, ça fait naufrage. Surtout quand l’océan se met en colère, que le vent souffle avec furie, que la tempête jette contre le paquebot des montagnes liquides. Jeanne et Thomas sont les seuls à savoir que les mots peuvent servir de bouées de sauvetage. Que l'on peut s'accrocher aux mots quand tout le reste explose. Lequel a choisi Thomas ? Ferrari, football ? Peu importe. Jeanne, elle, a pensé « douceur ». Et ça marche ! Jeanne et Thomas sont les seuls survivants du naufrage. Robinsons échoués sur le sable d’un îlot, petits princes sur le désert d’une plage. Seuls ? Pas longtemps. Ils sont recueillis par monsieur Henri, qui a une si belle façon de gratter sa guitare pour jouer des berceuses, des chansons douces.et son neveu, «un ado géant, habillé de couleurs criardes», un grand noir aux grands yeux verts : «pas de doute, un neveu sublime». Et voici Jeanne et Thomas en route pour une visite guidée de l’île, en commençant par le marché aux mots, où les poètes trouvent des rimes inédites, où les amants cherchent des mots d'amour, où les curieux se penchent sur les étymologies. L’après-midi, promenade en pirogue : un îlot désert, brûlé «comme une galette des rois trop longtemps laissée dans le four». «Un plateau rocheux marron foncé, détergé, délavé, récuré.» Une terre désolée où les gens avaient oublié de nommer les choses : «à force de n'être jamais appelées, elles sont devenues tristes, de plus en plus maigres, et puis elles sont mortes. Mortes, faute de preuves d'attention ; mortes, une à une, de désamour». Jeanne et Thomas apprennent ainsi de monsieur Henri que «vingt-cinq langues meurent chaque année. Elles meurent, faute d'avoir été parlées. […] Voilà pourquoi les déserts peu à peu nous envahissent.» Heureusement, monsieur Henri est là ; et la nommeuse, qui redonne vie aux choses en les nommant ; et l'hôpital des mots ; et l'usine à faire des phrases. La belle aventure continue, malgré la sinistre madame Jargonos ; malgré le triste roi Nécrole et ses hélicoptères de combat… Jusqu'à ce que monsieur Henri trouve la rime à sa chanson : «Une chanson douce Que me chantait ma maman. En suçant mon pouce, J'écoutais en m'endormant.» Jusqu'à ce que deux hydravions amerrissent pour venir chercher Jeanne et Thomas. DEUX hydravions... Et peut-être que les mots. «ils peuvent faire recommencer l'amour ?»
Pour les enfants de 7 à 77 ans, ce charmant petit conte illustré de dessins dans l’esprit du «Petit prince». Cette aventure de Jeanne et Thomas au pays des mots qui peut nous donner – ou nous rendre & l’amour de la langue, l’amour des mots, l’amour de la grammaire, cette chanson douce que nous oublions si souvent de chanter.
Les éditions
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La grammaire est une chanson douce [Texte imprimé] Erik Orsenna,... [ill. par Bigre !]
de Orsenna, Erik
Stock
ISBN : 9782234054035 ; 3,88 € ; 29/08/2001 ; 136 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (17)
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Voyage au pays des mots
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 28 décembre 2012
Ce roman consiste en une tentative d’explication poétique sur les accords avec les mariages en mairie entre articles et noms, les déguisements qu’ils recherchent dans les magasins (les adjectifs), une usine à fabriquer des phrases… En un mot, le béaba de la communication. C’est drôle, c’est beau, bien écrit.
« Les mots, c’est comme les notes. Il ne suffit pas de les accumuler. Sans règles, pas d’harmonie. Pas de musique. La musique a besoin de solfège, comme la parole a besoin de grammaire. »
Absolument charmant!
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 16 octobre 2012
Que de douceur et de poésie malgré le choix du sujet qui pourrait apparaître lourd et déroutant. Les personnages sont très attachants.
A conseiller aux grands et aux petits et surtout aux "dégoûtés" de la grammaire la plus pure!
A bout du conte....
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 8 février 2011
Peut-être parce que je la connaissais déjà, la douce chanson de la grammaire..la nature d'un mot, c'est sa carte d'identité, la fonction d'un mot, son métier dans la phrase, les adjectifs et les noms se marient et s'accordent en genre et en nombre etc...
Pas d'effet de surprise donc de ce côté là pour moi, et comme aucune autre surprise n'est venue s'ajouter à celle là (les mots sont des personnages), je suis restée sur ma faim avec surprise et sur une fin qui en était dénuée.
Pédagogique, ludique, amusant, certes, mais un peu fade. On est quand même très loin du "Petit prince" qui fait rêver les petits comme les grands.
Manque pour cela une chose essentielle: la poésie.
Idéale lecture pour un enfant de neuf ou dix ans, mais pas pour la grande fille que je suis devenue, bien malgré moi d'ailleurs.
Inégal
Critique de Lxlie (, Inscrite le 25 mai 2008, 46 ans) - 19 mars 2010
Certains passages m'ont fait penser aux textes de Raymond Devos.
La grammaire un peu mièvre
Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 21 avril 2009
Si les lettres m'étaient contées
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 31 août 2007
Ce livre est charmant et très frais ; il peut en effet s'avérer très pédagogique
Les mots, les mots, les mots...
Critique de Julinou (, Inscrite le 20 juin 2005, 37 ans) - 11 août 2007
Un peu léger
Critique de Palorel (, Inscrit le 25 décembre 2004, 44 ans) - 2 juillet 2007
Hommage à la langue française
Critique de Loutarwen (NANTES, Inscrite le 1 mars 2007, 40 ans) - 8 mars 2007
C'est un magnifique hommage à la langue française. Je suis entièrement entrée dans l'histoire dès les premières lignes alors que j'ai eu peur au départ lorsque j'ai lu certains quatrièmes de couverture qui comparait Jeanne l'héroïne à Alice de Lewis Caroll. En effet, j'ai énormément de mal d'habitude à m'attacher à ce type de conte. Mais Erik Orsenna nous fait entrer dans un monde magique où les mots chantent, dansent et virevoltent.
Un récit plein de poésie et de douceur. Un livre à l'apparence enfantine à mettre entre toutes les mains: les adultes comme les enfants, ceux qui adorent la langue de Molière comme ceux qui se souviennent avec horreur de leur cours de grammaire. Erik Orsenna nous réconcilie avec notre dictionnaire et la grammaire française! Un beau défi...
La grammaire ludique
Critique de S.J (Brinay (18), Inscrite le 27 janvier 2006, 38 ans) - 5 septembre 2006
Je pense qu'on devrait revoir l'apprentissage de la grammaire dès l'école primaire: si on apprenait en s'amusant je suis sûre que l'on retiendrait beaucoup mieux!
Excellent livre moral. Excellent auteur (que j'ai découvert grâce à ce livre).
Trop douce la chanson.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 octobre 2005
« -Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure ;
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure.
Un agneau ... L'agneau est associé, vous le savez, à la douceur, à l'innocence. Ne dit-on pas doux comme un agneau, innocent comme l'agneau qui vient de naître ? D'emblée, on imagine un paysage calme, tranquille ... Et l'imparfait confirme cette stabilité. Vous vous souvenez ? Je vous l'ai expliqué en grammaire : l'imparfait est le temps de la durée qui s'étire, l'imparfait, c'est du temps qui prend son temps ... Vous et moi, nous aurions écrit : Un agneau buvait. La Fontaine a préféré Un agneau se désaltérait ... Cinq syllabes, toujours l'effet de longueur, on a tout son temps, la nature est paisible ... Voilà un bel exemple de la « magie des mots ». Oui. Les mots sont de vrais magiciens. Ils ont le pouvoir de faire surgir à nos yeux des choses que nous ne voyons pas. Nous sommes en classe, et par cette magie merveilleuse, nous nous retrouvons à la campagne, contemplant un petit agneau blanc qui ... »
Le fil de l'histoire est par trop ténu pour ne pas casser en route. Et dans mon cas, il s'est cassé. Je me suis perdu.
La petite princesse
Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 29 juillet 2005
L’ouvrage est illustré par une série d’aquarelles légères qui évoquent assez le style des illustrations bien connues du «Petit Prince» et je ne pense pas que cela soit un hasard .
Qualités : Aime et fait partager son amour de la langue. On se sent entre amis. Présente les difficultés grammaticales qui pourraient être rebutantes de telle manière qu’elles semblent des jeux, des occasions de s’amuser en réfléchissant. Incite à pratiquer une belle langue: écrire et mieux parler.
Défauts (légers): se situe peut-être un peu trop dans le courant culturel bien-pensant actuel et oppose sans doute de façon trop simplifiée la bonne et la mauvaise façon d'enseigner le français.
Quand la grammaire devient régal
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 6 juin 2005
J'avais éprouvé un réel bonheur à la lecture de "Deux étés" d'Erik Orsenna. L'histoire de ce traducteur aux prises avec la montagne d'"Ada ou l'ardeur" était déjà un hymne au pouvoir des mots, à la joie et au plaisir des mots. Et je viens de retrouver le même bonheur en lisant "La grammaire est une chanson douce"... parce que les mots peuvent servir de bouées. Parce que les mots - parfois - peuvent faire recommencer l'amour. Et ça ne marche pas toujours... "Mais ça n'empêche pas d'essayer. On essaie, Jeanne, depuis dix mille ans, on essaie tous..." Et l'important, c'est qu'on continue d'y croire...
Voyage sur l'île des mots
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 28 janvier 2005
Je n'avais encore jamais lu de livre de cet auteur. Mais là j'avoue que son roman m'a beaucoup plu et je vais introduire ses autres oeuvres dans mes futures lectures.
Un superbe conte
Critique de Drclic (Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 48 ans) - 13 avril 2004
A la recherche de Proust..
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 9 octobre 2003
Petits conseils à celui qui veut écrire :
1. Tu t'assieds là, tu déposes tes mots sur la feuille de papier et tu formes ta phrase. Fais confiance au papier. Les mots aiment le papier. Sitôt qu’ils touchent une page, ils s'apaisent, ils ronronnent, ils deviennent doux comme des agneaux. 2. J'obéis. Je lâchai "fleur", puis "grignoter" enfin "diplodocus". Monsieur Henry ne m’avait pas menti : le papier était la vraie maison des mots. Sitôt couchés sur lui, ils cessaient de s’agiter, ils fermaient les yeux, ils s’abandonnaient, comme un enfant à qui on raconte une histoire. 3. Hourah ! Ma phrase est née : "Au fond de la forêt impénétrable, le gigantesque et verdâtre diplodocus confiait à ses amis en pleurant qu’il avait grignoté par erreur la fleur délicate, jaune, rare, ni européenne, ni américaine mais asiatique, qu'un colporteur terrorisé lui avait vendue trois fois rien et que sa fiancée, une blonde acariâtre, colérique, rubiconde et néanmoins tendrement aimée, attendait impatiemment depuis des années." 4. Une phrase, c'est comme un arbre de Noël. Tu commences par le sapin nu, puis tu l'ornes, tu la décores à ta guise. jusqu’à ce qu’il s'effondre. Attention à ta phrase : si tu la charges trop de guirlandes et de boules, je veux dire d’adjectifs, d'adverbes et de relatives, elle peut s'écrouler aussi.
Et surtout, attention aux ennemis qui nous menacent ! Les hommes d’affaires, les banquiers, les économistes.
La diversité des langues les gêne pour leurs trafics : ils détestent devoir payer des traducteurs.
Attention à tous ceux qui disent que tous les mots sont des outils. Comme les voitures. Des outils techniques. Des outils utiles.
Qui disent que d'ailleurs les mots sont trop nombreux. Que de gré ou de force, ils les réduiront à cinq cents, le strict nécessaire. Qu’on perd le sens du travail quand on a trop de mots.
Résistez joyeusement redonnez vie aux mots rares. Faites qu'ils ne disparaissent jamais dans l’oubli…
Hop ! Quelques derniers pour la route ! lamie, longuailles, manciennne, mancône, maniforme, mancheron, moise, movibilité, moyau, moyé, observantine, perloir...
Transmission de pensée
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 24 mars 2002
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Avis de couac ! | 2 | Tistou | 14 octobre 2005 @ 23:14 |
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