Le club de Leonard Michaels

Le club de Leonard Michaels
(The men's club)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Sanchan, le 23 décembre 2010 (Inscrite le 28 avril 2009, 40 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 007ème position).
Visites : 3 522 

La réalité des hommes

L'histoire est simple. 7 hommes se réunissent un soir pour fonder un club d'hommes, sur le même principe que les clubs féministes des années 70 et en réaction à ces clubs où les femmes sont omniprésentes. Que vont-ils y faire? Ils ne le savent pas eux même. De quoi vont-ils parler alors qu'ils ne se connaissent pas tous? Cela viendra tout seul.
Les voilà donc réunis chez un psychiatre tatoué qui dénote dans son intérieur, et Leonard Michaels nous raconte cette soirée.

L'écriture y est crue, réaliste. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce roman qu'un roman de la réalité. Sur la quatrième de couverture, une citation de l'auteur dit "Des gens ont lu ce livre comme une allégorie de la misogynie ou de la propagande." Hum... Je ne vois pas en quoi. Nous avons simplement des visions masculines des relations hommes-femmes et des femmes en général. De là à dire que c'est un roman de la misogynie, je ne vois pas.
Car de quoi peuvent bien parler des hommes entre eux? Des femmes bien entendu. Des femmes, du sexe, des autres, d'eux même. Chacun y raconte des passages de sa vie, des évènements marquants ou qui semblent insignifiants. Les histoires sont parfois étranges, souvent violentes, drôles, amères.

J'ai trouvé amusant qu'il y ait autant de femmes dans ce roman qui débute pourtant sur la volonté de se retrouver entre hommes, loin de ces dernières.
Il y a pas mal de passages drôles dans ce roman.
Mais en tant que femme, je ne me suis pas toujours sentie à ma place pendant la lecture. Comme si j'observais un monde qui m'était normalement interdit. J'ai eu l'impression d'être une espionne mal venue. Certains passages m'ont semblé véritablement trop masculins, comme si je ne pouvais pas les comprendre (je pense notamment à l'empoignade entre deux des personnages). Serait-ce finalement un livre réservé aux hommes?
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un roman réussi, sur la réalité des mâles.

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9 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 40 ans) - 25 novembre 2011

Un grand moment de lecture, même s'il est vrai que ces petits messieurs en groupe après le boulot (et ces petites dames, c'est vrai aussi) préfèrent bien souvent et la plupart du temps de ces écrivains homosexuels, drogués, tellement "smart", ou plus tendance. Car justement, Leonard Michaels, qui n'est peut-être pas féministe mais encore moins terroriste - sauf pour les fous - nous parle de mille et une chose et notamment de cette époque "Slow Life" typique des années 70, celle ou les gens étaient sûrement plus réveillés, celle ou l'on ne mangeait pas si vite et ou tout le monde dans les banlieues résidentielles ne roulaient pas en 4X4, ne s'habillait pas en sportwear sauf pour faire son jogging, celle ou les gens fumaient de l'herbe mais ignoraient peu ou prou ce qu'était les produits dopants, celle ou il y avait moins de pisse-froids et ou tout le monde ne parlait pas sans arrêt pour ne rien dire, celle ou on n'était pas fliqué non-stop jour et nuit, celle ou l'on n'avait pas peur des dangereux invertis à moins de l'être soi-même, celle ou l'on respectait plus les droits individuels du moins dans certains pays, celle de la crise du pétrole, celle ou le rock était davantage sincère, celle ou vous pouviez draguer au Drugstore sans risque de vous faire embarquer pour braquage, enfin celle ou l'on ne jugeait pas trop vite et ou on n'avait définitivement moins peur du contact de la peau humaine du fait de l'absence du Sida mais aussi de Internet. Beaucoup moins d'hypocrisie là-dedans... Toutefois les maladies ont existé malgré tout de tout temps, et sous une bonhomie d'aspect apaisée, cet auteur nous parle par ailleurs aussi de l'abstinence et de l'importance de ne pas trop posséder si on veut ressentir quoique ce soit: Vous ne voulez pas être Crésus, c'est faux; mais vous souhaitez simplement autre chose tout en le méritant, c'est tout.

Et surtout Leonard Michaels connaît l'importance du détail; celui que vous ne verrez pas tout de suite d'emblée quant à vous, mais qui est crucial pour d'autres.

"Socialement parlant je ne fréquente pas les docteurs. Ils parlent de leurs propriétés à Hawaii ou ailleurs. Et plein de résidences secondaires sont financés par des tumeurs malignes."

...bonjour la gueule de bois...

6 étoiles

Critique de Atao (, Inscrit le 13 février 2011, 77 ans) - 13 février 2011

Une soirée entre mecs qui se termine, bien sûr, en cuite générale laissant des dégâts, pas seulement matériels; nous laissons nos gars se diriger vers ce bistrot servant des petits déjeuners, ils vont peu à peu se dégriser, ils vont avoir froid, ils vont se sentir sales et n'auront qu'une hâte: revenir au plus vite dans leur vie normale.
Ils se seront raconté leur vie supposée, leur difficulté à cerner leur/les femmes (surtout à l'époque où a été écrit ce livre), celles-ci, ivres de la liberté dont elles estimées être privées depuis le fond des âges, mettant, autant que leurs maris, leur couple en danger, uniquement pour voir, comme on dit au poker.
Je regrette que les personnages n'aient pas été assez différenciés, que le passage de l'un à l'autre ait été aussi confus, enfin selon moi, l'histoire aurait gagné en restreignant le nombre de ceux-ci à cinq, par exemple.
J'ai aimé la lente évolution vers la cuite, les propos devenant de moins en moins cohérents, la "chaude camaraderie" se mettant en place, l'empoignade, l'embrassade mâle, la connerie ultime de la destruction des portes et murs, l'entrée de l'épouse, elle, toujours bien coiffée à cette heure, sans une once d'alcool dans le sang, la parfaite épouse américaine qui, devant une telle bêtise sidérale, pète à son tour un plomb.
Ah, il était, en ce temps là, encore trop tôt pour leur suggérer la "slow life" et un retour à la simplicité, mais çà, l'Amérique n'est pas près de comprendre.

Parfaitement dispensable !

2 étoiles

Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 44 ans) - 10 janvier 2011

Et bien écoutez voilà un chroniqueur de Canal+ présent chaque soir de semaine de 19 à 21h qui a décidément bien mauvais goût. Je l'ai vu présenter ce livre en des termes dithyrambiques (pléonasme?), alors je me suis précipité en librairie, bien mal m'en a pris!
Primo, le style est limité, voire carrément familier, mais pas suffisamment pour coller à une discussion franche entre mecs. Ni soutenue, ni vraiment familière, ça devient juste lourdingue.
Secundo, l'auteur ne travaille pas assez ses personnages, et on a du mal à cerner les traits de chacun et donc de s'attacher ou de rejeter leurs récits (en 160 pages, impossible de camper parfaitement le décor).
Tertio, ce qu'ils se racontent entre eux au cours de cette soirée semble somme toute assez banal, rien de fracassant, et on est parfois proche des bons sentiments...
Je ne vois pas en quoi ce livre décrit si bien les discussions d'hommes sur les femmes, même si ce ressenti est infiniment subjectif, l'auteur me paraît avoir mis le frein à main sur de nombreux sujets. Et dire que certain(e)s y ont vu l'apologie de la misogynie... le point commun entre un terroriste et une féministe? Ils en ont perdu leur humour!

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