La Ballade de Lila K de Blandine Le Callet

La Ballade de Lila K de Blandine Le Callet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pascale Ew., le 9 décembre 2010 (Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 19 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (333ème position).
Visites : 10 681 

Comment se reconstruire après la maltraitance

Paris. Début du XXIIème siècle. Des hommes en noir déboulent chez Lila, six ans, et sa maman et les arrêtent. Elles sont séparées et Lila se retrouve dans un centre où elle va vivre jusqu’à sa majorité. Les ‘étroits’, ceux qui contrôlent tout, vont la rééduquer : lui réapprendre à parler, à marcher, à s’alimenter et aussi à penser ‘selon la ligne du parti’. Elle finira par céder et faire semblant d’être ‘normale’, malgré sa répulsion pour toute nourriture autre que le pâté pour chat et sa répulsion face à tout contact physique. Son seul but est de retrouver un jour sa mère qui a été déchue de tout droit parental. Elle sera aidée par quelques alliés, tels que le Dr Kauffmann, directeur du centre et ensuite, son patron à la bibliothèque, Milo Templeton, tous deux opposants discrets au régime.

Ce livre est poignant et le personnage de Lila est très attachant. Blandine Le Callet nous dévoile par petites touches l’univers futuriste qu’elle a inventé, un peu au rythme où Lila le découvre elle-même, un état où le conformisme est de rigueur, où la censure est pratiquée et où le contrôle est omniprésent. Cela fait froid dans le dos et n’est à la fois pas si futuriste que cela…
A lire absolument !

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Soft science-fiction

8 étoiles

Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 50 ans) - 2 avril 2020

Depuis quelques lectures, je m'aventure dans des oeuvres que le terme science-fiction ne suffit pas à qualifier. C'est le cas de la ballade de Lila K. D'où l'utilisation de l'étiquette « Soft science-fiction » pour signifier non pas l'opposé de « hard-science », mais pour désigner un écrit qui utilise la science-fiction comme cadre et non pas comme moteur. Autrement dit, des œuvres capables de surprendre les plus réfractaires au genre et à l'inverse de décevoir les enflammés de la robotique, les furieux d'astrophysique ou les enragés de xenofiction.

En réalité, le monde anticipé de Lila n'a de préconçue que sa périphérie. Alors bien sûr, l'auteur entretient de façon fragmentaire l'univers d'un proche-avenir et on comprend donc assez vite que son époque n'est pas la nôtre, mais…en dehors de ça, l'histoire de cette petite fille est un drame profondément enraciné dans notre temps, dans notre société. En cela, la narration est bouleversante.

Une quête à la recherche d'identité, un hymne à la vie germant des embryons de la maltraitance, de l'abandon et de la reconstruction.

La lecture est très fluide malgré des personnages inégaux. le soupçon d'anticipation confère à l'ensemble un réel et original attrait littéraire.

Décevant

2 étoiles

Critique de Badzu (versailles, Inscrite le 6 novembre 2005, 49 ans) - 4 avril 2018

Alors là vraiment je ne comprends pas qu'il n'y ait pas une seule critique négative de ce roman sur le site...

Je n'ai pas lu "une pièce montée" donc je découvre Blandine Le Callet avec cette Ballade (ou plutôt cette promenade en rond).

Dès le début du roman on apprend que Lila est une enfant qui a subi des maltraitances et que l'on a arrachée à sa mère. Citoyenne d'un monde très surveillé, elle va se reconstruire petit à petit dans un centre de soins jusqu'à ce que, à 20 ans, et "guérie" selon les psys, elle se lance (doucement, lentement, mais c'est normal hein, elle est traumatisée) à la recherche de sa mère pour comprendre à la fin du livre.... ben que sa mère, droguée et prostituée, ne s'est pas occupée d'elle, lui donnait des boites pour chat à manger, même si elle l'aimait hein, c'est pas vraiment sa faute au fond...

Alors voilà, tout ça pour ça, sur 400 pages (écrit très gros certes) aucune réflexion particulière sur cette société de la surveillance qui vous espionne pour votre bien, une écriture sans qualité à part celle d'être facile à lire, aucun suspense, aucune surprise...

J'envie ceux qui ont "frissonné" ou ont été "bouleversés" mais vraiment je referme ce livre avec une impression de perte de temps totale
.
Ce roman est pour moi à réserver à un lecteur ado pas trop difficile.

Prenant.

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 5 février 2017

Beaucoup de choses ont été dites (et bien dites) sur ce très bon roman. L'histoire d'une enfant torturée qui cherche malgré tout à connaître ses origines. Une lecture prenante, une intrigue menée tambour battant pour le plaisir du lecteur.
A lire.

Un livre étrange et d’une beauté incomparable

9 étoiles

Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 21 juillet 2015

Etrange est le premier mot qui m’est venu à l’esprit.

J’avoue qu’au tout début, j’étais un peu perdue et je me suis posée une tonne de questions : qu’est-ce qui est vraiment arrivé à Lila, pourquoi l’a-t-on arrachée à sa mère et surtout pourquoi sa mère a-t-elle été déchue de ses droits maternels… Et pourtant, La Ballade de Lila K m’a marquée d’une trace indélébile.

En compagnie de Lila, je suis passée par une multitude d’émotions et j’ai fini ma lecture vraiment bouleversée. Bouleversée par la force de cet amour.

Un livre qui puise également sa force dans la société qu’elle décrit : une société futuriste où vous êtes sans arrêt contrôlés, surveillés, une société où le libre arbitre n’existe quasiment plus.

L’écriture de Blandine Le Callet est tout simplement admirable : le style y est fluide, d’une rare beauté et la manière dont l’histoire nous est contée nous plonge dans une véritable quête de vérité au sujet de la mère de Lila.

Une très belle ballade inoubliable, tant sur le fond que sur la forme.

Remarquable

10 étoiles

Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 30 juillet 2014

Après 1984, après Farenheit 451, voici un roman sur ce que demain pourrait être, un univers d'abolition de l'individu.

La gifle est là. Lila se retrouve petite dans un centre d'éducation après avoir été enlevée définitivement de la garde de sa mère.

En suit la construction de l'histoire, son histoire : pourquoi a-t-elle été enlevée à sa maman? Qui était-elle vraiment?

Sur cette quête d'identité se greffe une réflexion sur notre société et sur son avenir en 2100. Peu d'auteurs osent s'y frotter et je remercie Blandine Le Callet pour cet exercice qui nous donne des thèmes de réflexion : quel est l'avenir de l'écrit, s'il se numérise. L'écrit comme support du passé ne devient - il pas falsifiable? Quelle place pour la vie privée alors que se multiplient les outils de surveillance? Vivrons-nous demain sous l'œil d'une caméra "bienveillante".

Un exemple aussi de madeleine de Proust surprenante, et ma foi fort peu ragoûtante.

Ce qui nous attend ?

7 étoiles

Critique de Sonic87 (, Inscrite le 28 mai 2014, 40 ans) - 3 juillet 2014

Un roman d'anticipation qui nous narre la vie d'une fillette dès 2096 dans un monde sous surveillance. Un monde partagé en deux : les intra muros contre les extra muros, c'est-à-dire la Zone, les déchets de la société du XXIIe siècle, vus comme des immigrés qui doivent montrer leurs papiers à des gardiens automates pour pouvoir pénétrer chez eux.
On retrouve dans ce roman plusieurs sujets qui nous font déjà réfléchir : les "grammabooks" (cf. tablettes tactiles) qui remplacent les livres dont tout le monde se méfie à cause de leur matière et de ce qu'ils renferment (de toute façon ils ont été numérisés depuis des années après avoir été "allégés" de certains passages gênants) ; le chat multicolore, produit de mutations génétiques, qui parvient à se reproduire ; et bien entendu la surveillance audiovisuelle, à la maison comme dehors, pour se protéger, de quoi d'ailleurs?, puisque ceux qui surveillent ont trop de travail...
C'est un roman à lire, donc, écrit au passé composé car c'est une fillette qui parle, qui grandit dans ce monde dont elle se méfie de plus en plus.

Un conte de fée du siècle prochain

8 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 27 juin 2014

Une petite fille est arrachée à sa mère. Elle atterrit dans un centre de détention médicalisée où elle apprend à marcher, à se socialiser et au contact d’un médecin tout simplement à vivre. Malheureusement, cette surdouée ne naviguera pas sur un fleuve tranquille et une fois devenue adulte elle ne sera pas au bout de ses peines lorsqu’elle se mettra à la recherche de sa génitrice.

Le lecteur comprend assez vite qu’il est plongé dans un roman d’anticipation qui donne une vision pessimiste mais crédible d’une société du début du XXIIème siècle où tout est réglementé, observé, analysé, voire standardisé. Lila est une révoltée dans cet environnement tout en possédant l’intelligence de ne pas manifester ostensiblement ses opinions au risque de perdre pied ou de ne pas atteindre ses objectifs en s’alliant à des personnages attachants.

Sans être un adepte inconditionnel des romans de science-fiction, cet ouvrage de qualité, à l’écriture accessible m’a permis de découvrir un auteur. On ne navigue pas dans de hautes sphères littéraires mais on s’accroche tout de même à ce récit plaisant qui peut-être est, surtout à la fin, un peu trop cousu de fil blanc.

1984 + 451 = 2090 (à peu près)

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 3 juin 2014

On avait découvert Blandine Le Callet avec de curieuses épitaphes.
Décidément, cette auteure entend nous secouer les neurones et bousculer un peu les structures classiques du roman : après les pierres tombales, voici La ballade de Lila K qui recèle bien des surprises déroutantes.
À commencer par le titre puisqu’il n’y a pas de point après le ‘K’, ce n’est pas une initiale, et surtout puisque Lila essaie de prendre son envol avec deux ‘L’ et ne nous convie pas à une promenade mais bien à écouter la complainte de sa vie.
À suivre par la forme du récit : une dystopie où 2090 serait le résultat d'une opération croisée entre 1984 et 451. Mais on aurait bien tort de s'arrêter à ce classement réducteur : le propos n'est pas de nous décrire un monde orwellien de plus et l'on est bien loin d'un bouquin de SF à l'ancienne mode.
Il faudra même quelques chapitres avant de réaliser qu'on n'est pas exactement en 2014 : cette petite liberté permet juste à Blandine Le Callet de nous plonger non pas dans un futur improbable mais bien dans les travers les plus redoutables de notre monde bien actuel.
Lila est toute jeune lorsqu'elle est enlevée à sa mère et internée dans un centre de ré-éducation.
Sans plus d'explications, du fait de son isolement, à la fois souhaité et forcé (elle souffre de divers traumatismes dont une forte agoraphobie), ce n'est que peu à peu, par petites touches successives, que l'on découvre le paysage : le monde orwellien qui l'entoure, la maltraitance dont elle semble avoir été victime, d'autres ombres à éclaircir, d'autres mystères à percer, ... c'est presqu'un polar.
L'auteure évite judicieusement tout infantilisme : en dépit de son jeune âge, Lila parle, jure, cogne et pense comme une adulte, ça nous va bien et cela sert le sérieux du propos qui tient plus du conte philosophique que du récit initiatique.
Enfermée et isolée contre son gré, arrachée de force à sa mère, totalement inadaptée aux règles kafkaïennes qui semblent régir le monde inhumain hors des murs du ‘Centre’, ... Lila va-t-elle échapper à son sort, va-t-elle pouvoir se révolter et prendre en main son destin, retrouver sa mère, dépasser ses peurs et affronter ses propres monstres dans le placard ?
Tout au long du difficile apprentissage de Lila (au long de la bal[l]ade ...) on découvre en même temps qu'elle, le monde auquel elle va devoir s'adapter : pression sociale, grossesse conditionnée, vidéo-surveillance permanente, sexualité normalisée, prohibition hygiénique, eugénisme assurantiel, ... un monde à la recherche de toujours plus de conformité et de normalité, un monde où un mur nous sépare des déviants de la ‘zone’, un monde qui de toute évidence n'a rien à voir avec le notre, fort heureusement.
Mais on l'a dit, ce n'est pas un nième bouquin de SF et tout cela n'est que le décor volontairement un peu flou planté par Blandine Le Callet pour nous raconter le cheminement de sa Lila, à la recherche de son passé et de sa mère : cette Lila est une sacrée trouvaille, un personnage au cœur du roman (qui fait le roman), un personnage très attachant de la première à la dernière page.
Ajoutons que l'écriture de cette auteure est toujours aussi claire et limpide : une prose fluide et élégante, qui va tranquillement à l'essentiel, sans les affèteries et les coquetteries dont sont parfois coutumiers nos auteurs français.
Et puis il y a ces propos étranges et inquiétants sur les livres désormais numérisés dans le monde de Lila où un ‘vrai’ livre papier représente un trésor interdit.
Des propos inquiétants sur la numérisation et le contrôle qu’elle pourrait donner.
Ironie du roman, c’est à la TGB, la Très Grande Bibliothèque que se pratiquent ces coupes normalisatrices ! Quand on a suivi il y a quelques années la résistance acharnée de son ancien responsable (Jean-Noël Jeanneray) tout cela ne manque pas de sel !
Et puisqu’on a lu le livre de Blandine Le Callet sur notre liseuse électronique, on se demande inquiet, s’il ne nous faudrait pas acquérir sans tarder la version ‘papier’, histoire de vérifier qu’on n’a pas eu droit à une version expurgée …

Adolescente psychotique en recherche désespérée de sa mère

6 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 3 juillet 2013

Ce roman se situe au 22è siècle, où la population ‘pour sa propre protection’ est épiée par caméras dans les rues et jusqu’aux domiciles, où les toilettes sont équipées d’analyseurs automatiques des déjections, et où les livres, avant destruction, sont reproduits après censure pour lecture électronique.

C’est dans cet univers orwélien qu’évolue la petite Lila, une enfant psychotique arrachée à une mère marginale par un institut de protection de l’enfance. On suivra sa survie pathétique jusqu’à l’adolescence, époque où elle pourra enfin faire le deuil de sa mère et de son passé tout en s’affranchissant des griffes de l’Administration.

Malgré une écriture sans relief particulier, c’est avec un intérêt toujours soutenu que l’on aura parcouru cet ouvrage aux rebondissements multiples et à la surprenante créativité.

Un début prometteur mais une fin assez décevante

6 étoiles

Critique de Leo Burckhardt (, Inscrit le 25 janvier 2013, 36 ans) - 9 mai 2013

Malgré une première partie prenante, avec la description d'un futur à la fois étrange et inquiétant, et suffisamment proche de notre présent pour que l'on ait envie d'en savoir plus, la suite de l'histoire s'avère assez décevante. En effet, l'auteure préfère centrer la narration autour du seul personnage principal, dont l'histoire n'est finalement pas si intéressante que cela, et laisse énormément de questions en suspens quant à l'univers dans lequel il est censé évoluer. Cela pourrait être considéré comme un parti pris narratif, mais j'ai plutôt trouvé pour ma part que cela correspondait à une absence de prise de risques de l'auteure, qui n'apparaît parfois pas très à l'aise dans le genre re de la science-fiction. Certains éléments du récit apparaissent paradoxalement même datés : par exemple la description des liseuses électroniques qui font mal aux yeux me fait dire que Blandine Le Callet n'en a jamais utilisé une par elle-même... Ce genre de détail révèle selon moi une certaine méfiance vis à vis des nouvelles technologies, et confère parfois au récit un côté presque réactionnaire. J'ai néanmoins lu "la Ballade de Lila K." d'une traite, avec le sentiment d'avoir passé un bon moment.

Extraordinaire

10 étoiles

Critique de Linbaba (, Inscrit le 25 juillet 2012, 40 ans) - 6 août 2012

Vraiment une très bonne surprise, trouvée par hasard dans une librairie.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur, d'autant plus qu'habituellement je m'aventure rarement au rayon littérature que je qualifie de classique (c'est à dire ni policier, ni SF, ni fantastique).

L'histoire est passionnante et magnifiquement écrite.
J'ai été littéralement happé par ce roman d'anticipation.
L’héroïne est touchante et l'univers qui est décrit est crédible.

Pas de passages lourds ou de morale à 2 balles (sans être non plus dépourvu de réflexion) C'est efficace!

Blandine Le Callet est un auteur à suivre!

une histoire tout à fait possible

9 étoiles

Critique de Joanna80 (Amiens, Inscrite le 19 décembre 2011, 68 ans) - 6 juin 2012

Il faut s'y mettre, le début est un peu difficile à passer, mais une fois qu'on y est, on ne quitte plus Lila, son courage, ses pensées, son histoire dans un futur proche (dans 100 ans) et qui est tout à fait possible.
Possible, et c'est ça qui fait la force de ce roman.
A lire et à se demander si on a raison ou tort de construire,comme on le fait, notre "monde".

Un bel ouvrage !

9 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 3 mars 2012

Et en plus très bien écrit !
Un monde futuriste, pas très joli, et une enfant plus traumatisée par les soins qu'on lui prodigue que par sa maltraitance ....
Deux mondes se côtoient : les intra muros et la zone !
Elle vient de la zone et bénéficie des soins des intra muros !
Le social imbécile dans un monde rigidifié !
Ca fait peur, mais ça vaut le détour !
Pas simpliste ce livre, on y accompagne la construction d'un être humain qui pour avoir le droit d'exister, se fond dans l'idéologie régnante ....2096, est-il loin si on ne fait pas attention à nos mômes ?

Un roman d'initiation audacieux

10 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 14 août 2011

On est en 2096, quand des hommes vêtus de noir débarquent dans le taudis de la Zone ou elle vit avec sa mère. Lila est alors une petite fille de six ans, fragile, polytraumatisée qui sera placée dans un centre jusqu’à son émancipation. Victime de maltraitance, de malnutrition, elle est d’abord soignée, puis elle doit réapprendre à manger, à marcher, à parler puis à se sociabiliser. Intelligente et courageuse, elle applique avec un certain recul, les règles qui lui sont enseignées dans l’unique perspective de retrouver sa maman et de comprendre pourquoi elles ont été séparées. La société dans laquelle elle vit, est ultra sécurisée, tout est fait pour que l’humain ne puisse pas dériver du droit chemin. Tout est contrôlé, alimentation, santé, naissance, travail. Bien sûr dans cette société le moindre écart est sanctionné ! Les livres papiers n’existent pratiquement plus, ils ont été bannis car porteurs de germes et incitateurs de débauche! Pourtant c’est dans une bibliothèque que Lila va décrocher son premier emploi, c’est là qu’elle retrouve la trace de sa mère et qu’elle va comprendre que dans la Zone il existe une Résistance. Un roman d’initiation audacieux, par une auteure surprenante qui nous fait découvrir une autre facette de son talent. Au travers d’un monde futuriste perfectionniste qui exclut ceux qui ne se conforment pas au moule avec les dérives que cela engendre, au fond un monde pas si loin du nôtre !

Une ballade époustouflante

10 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 16 juin 2011

Le récit des aventures de Lila est bouleversant. De son enfance difficile, à sa maturité, elle trouve le courage et la force nécessaire qui lui permettent d'avancer. Avec l'aide des gens qui l'entourent, elle traverse les épreuves et trouve un sens à sa vie.
On ne sort pas indemne de cette lecture car l'auteure nous propose une vision de l'avenir qui est assez pessimiste. Mais elle nous offre aussi un message d'amour et de courage, à travers ce personnage de Lila. Un livre qui se lit vite, tellement on est pris dedans. Agréable ballade, avec des moments difficiles, on est loin du style de son précédent roman. C'est agréable de découvrir que cette écrivaine a plusieurs facettes. Un livre à lire sans tarder...

Anticipation intimiste

10 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 22 janvier 2011

Lila est une petite fille de six ans arrachée à sa mère par des hommes en noir et recueillie par Le Centre, sorte d'hôpital ou d'orphelinat semi-carcéral où elle a toutes les peines du monde à recoller les morceaux et à se socialiser. Il faut dire qu'elle avait dû vivre enfermée dans un placard et plus ou moins abandonnée par sa mère droguée et prostituée. Ses éducateurs font tout ce qu'ils peuvent pour rééduquer cette étrange enfant sauvage, mais celle-ci n'arrive pas à chasser le souvenir de sa mère, essentiel pour pouvoir se reconstruire. L'aide de Monsieur Kaufmann, le directeur hors norme, puis celle de Fernand, l'éducateur conformiste et finalement celle de Milo Templeton, un résistant à l'autoritarisme technocratique , lui permettra-elle de tout savoir du drame de sa mère et d'enfin démarrer dans la vie ?
Un roman d'anticipation intimiste parfaitement réussi où l'on sent l'influence des plus grands : Bradbury tout d'abord. Comme dans Farenheit, dans ce monde d'un futur assez proche, le livre sur papier est devenu un objet dangereux qu'il faut faire disparaître non par le feu, mais en le numérisant après l'avoir rendu conforme à la pensée dominante. Kafka ensuite : le monde quasi-carcéral dans lequel évolue Lila est si totalement absurde dans sa psychorigidité légiférante que tout devient dangereux et quasi-interdit, la procréation, la détention d'animaux, les déplacements etc... Et bien évidemment, Orwell. Comme dans 1984, dans cet univers, il y a des caméras et des micros partout. Le résultat donne un cocktail totalitaire aussi glacial que détonant qui représente une condamnation sans appel des possibles dérives de nos sociétés avec leurs quartiers d'affaires propres, sécurisés et bien fréquentés et la Zone sale, puante et dangereuse où se retrouvent tous les paumés, les chômeurs et autres racailles relégués derrière une frontière bien verrouillée. Par son style au couteau, son contexte post-apocalyptique, son intrigue menée tambour battant et son héroïne attachante, Cosette des temps futurs, ce livre est une totale réussite, un vrai coup de coeur. A ne manquer sous aucun prétexte si l'on s'intéresse à la littérature de l'imaginaire.

Lancinant et superbement composé

10 étoiles

Critique de Melly (, Inscrite le 14 janvier 2011, 65 ans) - 14 janvier 2011

On a un peu de mal à "entrer" dans ce roman, se demandant où l'auteur nous embarque...Le style est magnifique, facile à lire, parfois drôle malgré la noirceur de la situation.
Il ne s'agit pas de "science fiction" à proprement parler, plutôt d'anticipation, sur les dérives d'une société qui est parvenue au paroxysme du contrôle et de la sécurisation de ses citoyens, les "non conformes " étant exclus et rejetés aux confins de la ville...de plus en plus loin...Ca ne vous rappelle rien?...ON suit donc en parallèle l'histoire de Lila, dont on découvrira peu à peu le drame , et ses relations avec différentes personnes qui vont l'aider à grandir et à prendre ses responsabilités. Malgré le caractère un peu bizarre de l'histoire, on retrouve des thèmes majeurs : l'amour , l'amitié, la construction d'un être, le tout dans un style très agréable, non dénué d'humour et même de poésie. A découvrir !

science fiction à très court terme

8 étoiles

Critique de Livrophage (Pessoulens, Inscrite le 28 février 2007, 64 ans) - 4 janvier 2011

un bon petit roman qui pourrait sembler facile mais qui à la réflexion va beaucoup plus loin que l'histoire racontée .à lire absolument

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