Le Faux ami de Henrik B. Nilsson

Le Faux ami de Henrik B. Nilsson
(Den falske vännen)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Monito, le 4 novembre 2010 (Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 572ème position).
Visites : 3 623 

Des caves du Vatican au drame de l'homme de l'ombre

Herr Freytag a vieilli, mais a-t-il jamais été véritablement jeune ?
En tout cas, le départ de son épouse lassée, pour un sémillant responsable des chemins de fer qui lui propose un tour du monde, laisse notre héros seul avec lui-même, son Mohnstrudel, le Reichspost et ses habitudes au café Sperl, seul comme jamais.

Herr Freytag goûte à la retraite. Retiré de son métier de correcteur d’une vieille maison d’édition, il ressasse son aigreur. Amoureux des lettres, amoureux des mots, des formes syntaxiques, la langue est son métier.

Fignoleur d’ouvrages, il met la dernière main à ces manuscrits d’auteurs qui font vibrer l’imaginaire. Ils sont célébrés, il est ignoré… et pourtant il reçoit tant et tant de manuscrits qu’il faut largement retoucher pour les rendre lisibles.

Mais il ne touche qu’à la forme, jamais au fond. Il touche le fond de n’avoir jamais été frappé par la Déesse Création… aigri de n’être que correcteur et jamais auteur…

De belles et longues pages sur le génie créateur et le rigorisme linguistique.

Herr Freytag veut s’échapper de ce dilemme, se met un jour à l’Esperanto, en ce début de 20ème siècle dans l’Empire des Habsbourg finissant ? et fait là la rencontre d’un M. Signori.

De cette rencontre va naître une manipulation de notre Herr Freytag le conduisant à nouveau sur le chemin de l’auteur qu’il a le plus corrigé, écrivain à succès, M. Barsch avec en toile de fond la succession du Pape Léon XIII en 1903.

Sous les auspices du passage de la comète de Haley, l’auteur suédois nous fait toucher avec un grand talent de nombreux sujets : la création, l’ombre et la lumière, les dessous de l’histoire vaticane, mais aussi la détresse morale, l’irrationnel des Hommes, la fin d’une époque qui repositionne ce roman dans notre actualité.

Premier roman de Nilsson, une réussite mais j’aimerais connaître son correcteur.

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vaticaneries

8 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 27 mars 2024

Hermann Freytag, un obscur correcteur, très pieux et vivant fort éloigné des salons de la Vienne de la Belle Époque, va se retrouver au cœur d’une obscure machination destinée à faire monter sur le trône pontifical le futur pape Pie X, aimé des catholiques traditionalistes. On parle de géopolitique, à l’aube de la terrible boucherie de 14-18, on parle aussi d’intérêts financiers, ceux de la banque vaticane bien entendu mais aussi d’intérêts tout ce qu’il y a de plus privés. On parle aussi de littérature, dans cette Vienne où les arts nouveaux fleurissent en se dégageant des contraintes dans lesquelles la culture se trouvait engluée. On parle aussi et surtout de mensonge, de la fausse amitié dont va faire les frais notre héros malgré lui jusqu’à ce que ses yeux se dessillent, hélas trop tard pour lui. Un roman prenant, non dépourvu d’humour, où l’on apprend bien des choses sur le rôle qu’a joué (que joue ?) le Vatican dans la conduite des affaires du monde et du monde des affaires. Hélas, peut-être en raison de difficultés de traduction, la tournure alambiquée de certaines phrases nuit à la compréhension immédiate de la pensée de l’auteur…

Décevant !

4 étoiles

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 30 avril 2012

Deux histoires en parallèle :
- 1910, l’histoire de Freytag, le correcteur qui se voudrait auteur
- 1903, l’élection de Pie X. Cette seconde histoire est racontée « en marche arrière » (2 août 1903 pour le premier chapitre, 29 avril 1902 pour le dernier), je n’ai pas compris l’intérêt de cet ordre inverse.
Lecture que j’ai trouvée difficile, avec la complexité des dessous de l’élection papale et ses conséquences, je ne dois pas être assez machiavélique pour ce genre de sujet. J’ai accroché vers les trois quarts du livre (et complètement décroché à la fin).

De belles pages sur la littérature et les écrivains qui ne justifient pas, à mon avis, de plonger dans ce pavé de presque 600 pages.

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