Les Faux As de Bernard Viallet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Séjour au coeur des banlieues
Alors que les histoires concernant la « banlieue » défraient régulièrement la chronique médiatique, peut-on dire que nous sachions réellement de quoi il en retourne derrière ce vocable finalement peu précis ?
C'est un séjour au cœur des banlieues les plus chaudes, représentées principalement par la cité des Asphodèles que nous convie l'auteur des Faux As.
L'usage d'une langue parfaitement correcte mais parsemée aux bons endroits de termes argotiques du cru contribue à mettre le lecteur dans le bain. L'originalité et l'humour, malgré certaines scènes particulièrement violentes, sont au rendez-vous.
Intrigue bien menée, suspens, rythme, progression régulière de l'action, le roman les Faux As est une excellente carte littéraire qui se veut également une prise de vue très nette, un témoignage concret de ce qui se passe en banlieue. Les quelques exagérations nécessaires à la dynamique de l'histoire restent réalistes. Il faut dire que Bernard Viallet connaît bien ces lieux qu'il a déjà dépeints - avec une tendresse contrastant avec l'environnement - dans son témoignage autobiographique de directeur d'école « Le Mammouth m'a tuer ».
Au travers de chapitres assez courts, Viallet nous dessine les portraits de tous ces habitants, jeunes ou vieux, français de souche ou étrangers, racailles ou policiers.
Sans rancœur, Viallet nous décrit des gens finalement tous livrés à eux-mêmes, voyous mineurs s'extériorisant dans des exactions de plus en plus violentes et malsaines, citoyens français abandonnés par une police elle-même dépassée et craintive, clandestins courageux manipulés puis laissés à leur triste sort, politiques égoïstes eux-mêmes inconscients de la réalité sociale.
La religion est également abordée, au travers de l'Islam, mais également du Christianisme plus présent en ces zones qu'on ne peut le croire.
C'est d'ailleurs par la Foi et l'Amour que propose Bernard Viallet de s'évader de ces banlieues, que l'auteur nous présente comme un maelström d'incompréhensions et de vengeances réciproques sans cesse renouvelées et amplifiées.
Le message d'espoir qui malgré tout clôt cette œuvre nous fait un peu regretter qu'aucune véritable cause initiale ne soit donnée sur l'état de fait présent dont on semble ne plus pouvoir sortir.
C'est sans doute ce qui fait de ce roman, malgré tout très humoristique par sa franchise, un matériau au fort pouvoir de réflexion.
Message de la modération : Autopromotion - autoédition
Les éditions
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Les Faux As
de Viallet, Bernard
thebookedition.com / Plume au bout des doigts
ISBN : SANS000024709 ; 01/09/2010 ; 345 p. ; 11X17
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Les critiques éclairs (2)
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Bienvenue à « désespoir land » !
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 23 décembre 2010
Je n’ai pas envie d’hésiter entre ces deux hypothèses, aucune ne me plait !
De quoi s’agit-il ? Soit une Cité, de celles dont on parle quand des évènements abominables viennent à s’y dérouler, celle des « Asphodèles », les Aspho, d’où en verlan les « Faux As ». Telle une pièce de théâtre il va y avoir unité de lieu, tout le roman va s’y dérouler.
Je puis m’appuyer sur les propos de l’auteur, puisque Bernard Viallet est CC. Rider et qu’il a critiqué lui-même son ouvrage, une forme d’autopromotion pas vraiment déguisée dans la mesure où CC. Rider ne cache pas qu’il est Bernard Viallet ;
- « Au travers de chapitres assez courts, Viallet nous dessine les portraits de tous ces habitants, jeunes ou vieux, français de souche ou étrangers, racailles ou policiers.
Sans rancœur, Viallet nous décrit des gens finalement tous livrés à eux-mêmes, voyous mineurs s'extériorisant dans des exactions de plus en plus violentes et malsaines, citoyens français abandonnés par une police elle-même dépassée et craintive, clandestins courageux manipulés puis laissés à leur triste sort, politiques égoïstes eux-mêmes inconscients de la réalité sociale.”
Sans rancoeur ? Voir. On est dans la noirceur la plus absolue, souvent premier degré, et où qu’on tourne la tête, de salut il n’y a point. Les voyous sont largement étrangers, ou d’origine étrangère. Les jeunes y sont, au mieux fainéants comme des couleuvres, le plus souvent délinquants bien ancrés. La police y est incompétente, manipulée, pathétique. Les adultes, ou disons les vieux, y sont lâches le plus souvent, finis et en sursis.
Alors oui, certainement on trouve de ces cas de figure dans les cités. Hélas, de la police dépassée, soumise aux ordres parfois imbéciles, c’est sûr, ça doit exister. Des vieux, lâches, incapables du moindre ressort, bien sûr, il y en a aussi. Et des jeunes, déjà délinquants irrécupérables, oui, probablement … Mais que ça … ? Il n’y aurait que cela dans ces cités, sans rémission et tous logés à la même enseigne ?
J’en reviens à mon démarrage : si c’est vrai la France est foutue et condamnée, gangrénée irrémédiablement. Mais j’ai du mal à penser cela. Alors ? Manifeste pour le Front National ? Là, c’est Bernard Viallet qui peut répondre …
- “L'usage d'une langue parfaitement correcte mais parsemée aux bons endroits de termes argotiques du cru contribue à mettre le lecteur dans le bain. L'originalité et l'humour, malgré certaines scènes particulièrement violentes, sont au rendez-vous.
Intrigue bien menée, suspens, rythme, progression régulière de l'action, le roman les Faux As est une excellente carte littéraire qui se veut également une prise de vue très nette, un témoignage concret de ce qui se passe en banlieue. Les quelques exagérations nécessaires à la dynamique de l'histoire restent réalistes. Il faut dire que Bernard Viallet connaît bien ces lieux qu'il a déjà dépeints - avec une tendresse contrastant avec l'environnement - dans son témoignage autobiographique de directeur d'école « Le Mammouth m'a tuer ».”
Je pense que Bernard Viallet a effectivement une certaine connaissance de ce milieu et de cette situation. Si c’est le cas, son style serait probablement davantage adapté à des essais plutôt que des romans (et je vais lui laisser une chance de m’en convaincre avec « Le mammouth m’a tuer » déjà provisionné). Car pour ce qui est du style, c’est quand même très premier degré, voire simplement démonstratif, pas « roman » du tout ! Adapté à un essai destiné à démontrer, à convaincre, certes. Pas à un roman.
« - J’en veux pas de ta pitié, je veux être seul, alors lâche-moi, OK !
Awa le quitta bien tristement. Pierre dégotta une bouteille de cognac qui traînait dans un placard et une plaque de cachets de sa mère. Il avala le tout.
Bien entendu, l’incident de l’escalier du B4 n’eut pas droit à la moindre ligne dans « l’Echo de la Plaine » ni dans aucun autre média de la région … »
…/…
« Plusieurs vitrines de commerçants firent les frais de l’opération : un magasin de hifi (il y eut ensuite distribution d’écrans plats et de baladeurs MP3), l’antenne Orange de la ville (par ici les portables …), un magasin de sportswear spécialisé dans « la marque » qui fut totalement vidé de son contenu et un magasin de chaussures de sport qui subit le même sort.
La foule finit par se disperser en grommelant, mais tout le monde s’accorda à dire et à écrire que ce fut une manifestation particulièrement digne et non violente … »
A plusieurs reprises, ainsi, le propos pourrait être celui d’un procureur qui décrit des faits de manière délibérément noire, et qui cherche à démontrer une culpabilité pour « enlever le morceau » dans un procès d’Assises. Il y a une thèse qui est suivie et qu’on veut démontrer.
Mais ceci ne fait pas un roman au sens où le lecteur est pris par le paletot dès l’entrée, secoué, et ne peut à aucun moment s’approprier quoi que ce soit, faire son trou, trouver sa place.
C’est dur, trop simpliste à mon goût.
Vite, Bernard Viallet ! Un autre livre !
Critique de Tony (, Inscrit le 29 novembre 2010, 59 ans) - 29 novembre 2010
Dans ce roman, comme dans les autres, l'auteur est partout et, en même temps, nulle part.
À l’image de cette justice et de cette discipline que réclame l’enseignant qu'il a été.
À travers ce récit, l'auteur marque son inquiétude par rapport aux problèmes de « compatibilité à la vie occidentale » d’une jeunesse issue de l’émigration (principalement africaine) notamment marginalisée dans des ghettos pensés par un pouvoir qui ne prend ses responsabilités ni vis-à-vis des émigrés, ni vis-à-vis des autochtones.
Le roman relate une violence et une misère banales, puisqu’elles sont conformes à la malheureuse réalité qui, hélas, défraie la chronique.
J’ai apprécié les propos accablants de conformisme que l’auteur prête aux journalistes et d’une manière plus générale, au pouvoir.
La problématique de l’absence de valeurs familiales, civiques et patriotiques est omniprésente.
Plume impeccable volontairement ponctuée du baragouin argotique crédibilisant certains personnages (qui me sont parfaitement antipathiques), j’ai passé un bon moment de lecture. Ouvrir ce livre a été un plaisir du début à la fin.
Fluide, pas prétentieux et pour mon plus grand bonheur, construit de courts chapitres.
Vive les contemporains décomplexés qui ont compris que la longueur des chapitres ennuie le lecteur d’aujourd’hui !
Vite, Bernard Viallet ! Un autre livre !
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