L'Enquête de Philippe Claudel
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Surréaliste !
Voici un livre de P. Claudel très déstabilisant, voire cauchemardesque ! Heureusement qu'il y a pas mal d'humour -en visualisant certains passages !- car notre enquêteur vit tout simplement un enfer ! Ce roman, moitié conte, moitié fable, bouleverse tout à fait nos habitudes lorsqu'on a lu les précédents livres de l'auteur (la petite fille de Monsieur Linh reste mon livre préféré). Visiblement Monsieur Claudel s'interroge -c'est le moins qu'on puisse dire- sur l'existence de Dieu, et pour l'avoir entendu à "La grande librairie", il n'a qu'une envie, c'est d'en parler ! Moi qui suis chrétienne pratiquante, peut-être que je vais lui écrire pour lui raconter ma vie avec le Seigneur (elle n'est pas un long fleuve tranquille). Chiche...
Les éditions
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L'enquête [Texte imprimé], roman Philippe Claudel
de Claudel, Philippe
Stock
ISBN : 9782234065154 ; 19,30 € ; 15/09/2010 ; 288 p. ; Broché -
L'Enquête
de Claudel, Philippe
le Livre de poche
ISBN : 9782253161998 ; 6,90 € ; 22/08/2012 ; 288 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (16)
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Cauchemardesque
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 19 juin 2017
Mais je n'ai pas retrouvé ce qui fait la force de L'étranger de Camus, Le procès de Kafka ou 1984 d'Orwell.
Pour ma part, j'ai lu cette histoire dans la douleur. La succession de mésaventures désastreuses s'accumulent pour l'anti-héros de façon indigeste à mon goût. Le fait de saisir assez rapidement le sens "caché" de toute cette histoire n'en allège en rien la lecture. J'ai espéré la fin avec impatience, dont je devinais qu'elle serait totalement absurde et probablement décevante ... objectif atteint, là aussi.
Embarquement vers une destination inconnue.
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 63 ans) - 24 octobre 2014
Philippe Claudel est un auteur que j’apprécie et, dans ce récit, il m’a surprise par sa capacité à distiller le suspense et ensuite l’angoisse. Il est difficile de poser ce livre tant on a envie de savoir et ensuite, petit à petit, un malaise s’installe. Ne reconnaissons-nous pas dans l’Entreprise certaines dérives de nos sociétés, ne sommes-nous pas parfois ces fantômes happés par une foule anonyme,
Au-delà des signification et de la symbolique que l’on peut donner à ce récit, il faut saluer le talent de l’auteur renouvelé ici dans une tonalité différente de ses précédents écrits et cependant tout aussi magistral.
La fonction fait l'homme
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 29 octobre 2013
Cette façon de présenter les personnages en les déshumanisant donne d'entrée le ton du roman.
Une histoire oscillant entre surréalisme et absurde qui nous fait suivre quelques jours d'une espèce de descente en enfer d'un employé ordinaire.
"Lui qui depuis très longtemps avait conscience que sa place dans le monde et la société relevait de l'échelle microscopique découvrait, face à ce paysage de la démesure de l'Entreprise, une autre forme de malaise, celui de son anonymat. En plus de savoir qu'il n'était rien, il se rendait compte soudain qu'il n'était personne."
Un livre original et dérangeant. Mais même si certains passages donnent à réfléchir, cette métaphore philosophique ne m'a pas procuré le plaisir que j'avais pris aux 7 autres titres de l'auteur que j'ai lus.
La réalité est si proche de ce voyage
Critique de Danton (, Inscrit le 5 avril 2013, 64 ans) - 8 avril 2013
On est déstabilisé par la persévérance du personnage à vouloir mener son enquête malgré les éléments qui l'entourent
On est troublé par les réflexions qui l'amènent à retrouver une motivation de poursuivre son enquête.
La rencontre avec le mur est une image forte, qui traduit la difficulté que l'on a parfois à sortir d'une spirale négative ou de l'emprise de gens qui ne nous apporte rien de positif.
La lecture de livre est agréable.
Un goût de trop peu
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 4 janvier 2013
Du fantastique sinistre à la manière d’Orwell ou de Kafka
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 23 octobre 2012
L’atmosphère s’alourdit au fur et à mesure que l’Enquêteur se sent épié de partout et notamment par un portrait mural du Fondateur de l’Entreprise dont le regard est chargé de reproches.
La lucidité de l’Enquêteur commence à vaciller jusqu’à en venir à questionner le sens même de sa vie et, parvenu à la fin du roman, le lecteur ne saura toujours pas si le héros, dont on soupçonne finalement qu’il se trouve couché, aura été le siège d’un rêve ou d’un coma irréversible …
Un ouvrage bien écrit et dont le fantastique, assez sinistre, aura marqué le lecteur au delà de la dernière page …
fascinant et surtout inquiétant
Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 20 septembre 2012
Fascinant et quelque peu inquiétant
La sortie d'un roman de Philippe Claudel ne passe pas inaperçue et pour cause : il capture le lecteur, le fait s'interroger, voire s'inquiéter pour ensuite le mener vers une destination souvent inattendue.
L'enquêteur, puisque c'est ainsi qu'il « se nomme » doit enquêter sur les suicides nombreux et inexpliqués qui touchent l'Entreprise.
C'est ainsi que cet homme, un peu rond et de petite taille, assez banal débarque dans une ville où tout semble obscur et surtout très peu banal...Sa sécurité psychologique est mise à l'épreuve, à l'hôtel où il débarque la nuit, à la porte de l'entreprise qu'il aura du mal à franchir.
Comme au début du siècle dernier, l'Entreprise est omniprésente et d'ailleurs elle couvre toutes les activités possibles : la communication, la production de biens divers, l'ingénierie, l'agroalimentaire, sans oublier la banque et l'incontournable développement humanitaire.
La différence notable réside dans la disparition du propriétaire, patron « paternaliste », ceux qui mènent la danse et qui tirent tout le bénéfice sont aujourd'hui des anonymes actionnaires.
Cette Entreprise et même les autres sont « devenues des sortes de nébuleuses, agrégeant à elles des filiales comme autant de particules, les délocalisant, les relocalisant, créant des ramifications, des arborescentes lointaines, des radicelles, enchevêtrant les participations, les actifs et les conseils d'administration en des écheveaux si confus qu'on ne parvenait plus très bien à savoir qui était qui et qui faisait quoi. »
Dans cette longue marche, l'enquêteur rencontre non des individus dotés d'une identité mais des fonctions comme le Policier, le Guide, le Vigile ou le Psychologue, chacun étant doté d'une ambivalence.
S'agit-il là d'une réalité ou d'un rêve?
Est-on là au bord du néant?
La société décrite est déshumanisée...Les hommes et les femmes avancent parfois dans la rue comme des automates ne communicant pas avec leurs voisins et suivant une ligne droite qui les conduit à un destin qu'ils n'ont pas choisi .
Ce roman nous interpelle et laisse des traces.
Jean-François Chalot
Une enquête sur le monde de demain ?
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 9 juillet 2011
Philippe Claudel connaît plusieurs succès littéraires : avec Les âmes grises le Renaudot 2003 et une cascade de prix avec Le rapport de Brodeck (Prix Goncourt des Lycéens en 2007, Prix des libraires du Québec en 2008 et Prix des lecteurs du Livre de Poche en 2009. Quant à La petite fille de monsieur Linh en 2005, il a aussi été hautement apprécié. L’enquête entraîne le lecteur vers des horizons nouveaux.
Il fait froid, glacial même. La neige se met à tomber. L’Enquêteur se retrouve à la sortie de la gare d’une ville peu accueillante. Son chef de service lui a demandé d’enquêter sur la vague de suicides qui s’est déversée dans une entreprise. Mais rien ne se passe comme il est à même de s’attendre : impossibilité de s’orienter dans cette ville, l’Entreprise a des allures de bunker, mauvais accueil au café du coin, quant à l’hôtel où il essaie de se réfugier, il est du genre minable avec un cerbère à l’accueil. Il a maille à partir avec la police, avec le personnel de l’entreprise. Et c’est la déliquescence du narrateur qui peu à peu se détruit avec quelques moments de répit pour chuter plus bas dans la suite.
Philippe Claudel livre ici un roman qui déstabilise le lecteur. Il l’entraîne à la fois dans le rêve avec des séquences totalement surréalistes mais aussi dans la dure réalité du monde de certaines entreprises totalement déshumanisées où le travailleur n’est qu’un pion.
Une métaphore du monde moderne
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 27 juin 2011
J’ai eu l’impression de lire un exercice de style, brillant, certes, et rigoureusement mené où l’on assiste à la désagrégation progressive du personnage central puis à sa dissolution , mais je suis restée comme une spectatrice extérieure à l’intrigue qui m’a paru bien longue .
L’ouvrage n’est pas un roman à thèse , Philippe Claudel ne propose ici aucune morale à ce qu’il faut bien considérer comme une fable , obligeant ainsi le lecteur à proposer la sienne sur un univers qui apparaît comme la métaphore du monde moderne .
Second degré
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 30 mars 2011
La souffrance au travail n'est donc qu'un prétexte pour l'auteur de nous évoquer le malaise beaucoup plus grand, éprouvé par tout un chacun, devant l'absurdité de la vie, l'égoïsme de ses congénères et la supposée indifférence de Dieu, si tant est qu'il existe, ce dont doute manifestement Philippe Claudel.
Le Lecteur -sans nom, comme tous les personnages de ce «roman», mais avec une majuscule- ne peut donc que compatir, au sens étymologique du terme, aux malheurs en cascade de l' Enquêteur, son propre double sur cette Terre.
Il n'empêche que cette lecture n'est pas une sinécure, même si le style de Claudel reste toujours aussi fluide et agréable. Et même si l'on voit bien malgré tout où l'auteur veut en venir, les chemins pour parvenir à ce but sont bien tourmentés et hasardeux.
«C'est en ne cherchant pas que tu trouveras» déclare le Fondateur, le dernier personnage à entrer sur la scène de ce théâtre totalement surréaliste. Cette même phrase énigmatique qui apparaît en exergue sur le bandeau de l'éditeur devrait alerter les esprits trop cartésiens. En tout cas, pour ma part, je n'ai guère trouvé dans ce livre ce que j'étais censée y chercher !
Alice au pays des merveilles moderne
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 20 mars 2011
Mais où veut en venir l’auteur ??? La fin ne nous le révèle malheureusement pas… L’enquêteur ne se réveille jamais de son cauchemar. Ce livre sans queue ni tête me fait penser à certains romans de Werber où l’homme est observé d’en haut par des dieux pas toujours bienveillants. Je ne suis pas rentrée dans cette histoire surréaliste et elle m’a par conséquent parue bien longue.
Une brillante métaphore
Critique de Poki (, Inscrite le 1 mars 2010, 50 ans) - 3 février 2011
Le talent d'un écrivain se mesure aussi dans sa capacité à faire des choses très différentes, à se renouveler tout en gardant un style impeccable et je trouve que Monsieur Claudel écrit merveilleusement bien...
Dans le même style vous pouvez lire le roman de Nan Aurousseau "Quand le mal est fait"
Très noir, un peu complaisant...
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 30 janvier 2011
Je n'y vois pas pour ma part une étude du milieu de l'entreprise (l'Enquêteur n'y accède même pas !). Mais l'auteur ne se prive pas de souligner les défauts les plus courants de quelques professions (policier, garçon de café, gardien, etc..) et c'est souvent amusant. Non, ce qui obsède Philippe Claudel à mon avis, c'est la Condition de l'Homme face à la vie, face à la mort ; on en a la confirmation dans les dernières pages, qui ne sont pas les meilleures de mon point de vue. A mon avis, le lecteur a du mal à adhérer aux propositions de l'auteur.
Anticipation ou délires
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 15 janvier 2011
Jusqu'à l'aide humanitaire institutionnalisée y est traitée avec un cynisme dérangeant...
Ce roman d'anticipation n'est peut-être pas le chef d'oeuvre de Claudel, manquant sans doute de développements, un peu comme un tableau dont les contours seraient juste suggérés par le peintre alors que le centre de la toile est exécuté avec force détails, mais il atteint tout de même assez bien son objectif: celui de créer le malaise, et l'interrogation.
le Procès, l'Enquête, la Copie.
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 30 octobre 2010
Le fait est que Claudel semble vouloir rendre hommage à ces 2 ouvrages. La désespérance qui veut suinter de cette « Enquête » fait penser au 1e tandis que le principe de l'étranger qui débarque dans un lieu inconnu rappelle le 2e. Et puis, il y a l'histoire, où le burlesque le dispute au bizarre voire à l'inquiétant.
Objectivement, c'est plutôt bien écrit, avec des phrases qui évitent le bout de gras. Malheureusement, à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire une œuvre de littérature. A côté de Kafka, Claudel fait un peu pâle figure, mais comment pourrait-il en être autrement ?
Son enquête n'est pas exempte de trouvailles, mais j'ai eu l'impression de lire un (excellent) exercice de prose : où un commanditaire quelconque aurait demandé à l'écrivain « Écris-moi une histoire à la manière de », et où le scribe se serait exécuté avec application, certes, mais sans génie.
Alors voilà. Entre l'original et la copie, j'ai choisi. Et ce ne sont pas quelques idées « modernes » disséminées ça et là, quelques critiques un peu trop évidentes du monde occidental contemporain qui me feront changer d'avis.
En étant forcément plus daté, « Le Procès » développe un sens du burlesque et une angoisse tellement intemporels qu'il en reste toujours jouissif, même près d'un siècle après son écriture.
Alors, tout de même, soyons juste et ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain : Claudel écrit plutôt plaisamment. Et le dénouement effrayant fait monter notre appréciation du tout vers le haut. N'empêche, entre l'original et la « copie », moi, j'ai choisi !
Angoissant
Critique de Thierry13 (, Inscrit le 3 août 2010, 53 ans) - 10 octobre 2010
L'enquêteur a pour mission de comprendre le pourquoi de tous ces suicides. Dès qu'il pose le pied sur le quai de gare, il entre dans la 4ème dimension. Il ne contrôle plus rien à tel point qu'il pense qu'il est mort.
Récit dramatique, burlesque, voire effroyable.
Et Dieu dans tout ça? L'homme est-il fait à son image?
A lire et à méditer
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