Passé sous silence de Alice Ferney

Passé sous silence de Alice Ferney

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tanneguy, le 4 octobre 2010 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 685ème position).
Visites : 4 730 

de Gaulle et Bastien-Thiry

Alice Ferney qui n'a pas connu l'attentat du Petit-Clamart et son dénouement tragique entreprend de commenter ces évènements dans un "roman" où n'apparaissent pas les noms véritables des protagonistes.

Elle n'apporte pas de révélation fracassante mais s'attache à commenter sereinement le parcours de Bastien-Thiry d'une part, du général de Gaulle d'autre part. Ce n'est pas un plaidoyer politique, le récit reste mesuré, même si la sympathie de l'auteur va nettement à Bastien-Thiry. Peut-être est-ce le reflet de ce que peut penser la génération actuelle, qui n'a pas vécu ces évènements ; personnellement je pense pourtant que l'opinion n'a pas encore dépassé le stade de l'affrontement né du conflit algérien.

Lisez ce court livre et laissez l'émotion vous surprendre. Je serais intéressé par les réactions des plus jeunes...

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Les éditions

  • Passé sous silence [Texte imprimé], roman Alice Ferney
    de Ferney, Alice
    Actes Sud / Domaine français (Arles).
    ISBN : 9782742792122 ; 18,30 € ; 15/08/2010 ; 203 p. ; Broché
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Intéressant et polymorphe

7 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 2 août 2019

Alice FERNEY sait très bien, avec ses romans, nous transposer dans une époque , y faire évoluer ses personnages et faire le lien avec les faits historiques et sociétaux.
C'est ici aussi le cas avec la période de la guerre d'Algérie et de l'attentat du Petit-Clamart, trame de ce livre.
Néanmoins, cette fois la limite entre roman et essai historique est parfois difficile à identifier et la froideur évoquée dans une autre critique rend difficile de rentrer réellement et pleinement dans cette histoire.
Cela demeure toutefois intéressant et d'une très bonne qualité d'écriture comme toute l'œuvre d'Alice FERNEY.

L'histoire éclairée par Alice Ferney

10 étoiles

Critique de Fefe (, Inscrite le 7 août 2017, 81 ans) - 7 août 2017

Je m'associe, sans les répéter, à toutes les critiques positives sur ce livre. Il nourrit ma réflexion qui a souvent buté sur le "Je vous ai compris" de De Gaulle. Quel gouffre entre ses confidences aux visiteurs avant son accès au pouvoir et sa position publique ensuite.
Au passage je suis très intéressée par la personne du "capitaine Barrès". Je sais que cette tribune n'est pas un forum mais j'aimerais beaucoup connaître son identité véritable.
Assez âgée pour avoir vécu cette période pendant laquelle je n'étais ni gaulliste ni putschiste, merci à l'auteure de nous faire encore nous interroger et nous donner l'occasion de glorifier l'action de Badinter pour abolir la peine de mort.

Récit historique ou roman ?

6 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 5 janvier 2014

Surprise par ce récit, les précédents romans d’Alice Ferney n’ont rien de commun avec celui-ci, si c’est un roman ? Peu de dialogues, l’engagement passionnel des deux parties laisse sans voix. La dernière partie est émouvante, celle du procès, et laisse à penser que l’auteure s’est inspirée du « Dernier jour d’un condamné ». Malgré le manque d’empressement de ma part pour l’histoire, elle nous livre un beau récit.

Un engagement jusqu'à la démesure

8 étoiles

Critique de Danton (, Inscrit le 5 avril 2013, 64 ans) - 8 avril 2013

Je sortirai deux extraits :
"Il n'y a pas de naissance immaculée. Le passé avait formé une chair commune qu'il faudrait déchirer. L'indépendance se gagnerait dans le sang. C'était d'une amputation qu'il s'agissait. "
"Tes convictions raidissaient ton jugement. Tu t’enfermais dans le monde mental de ta protestation. Une force inconsciente, à qui tu donnais les raisons de ta loyauté, t‘entraînait vers le sacrifice. Rien ne perturbait la ligne que tu avais choisi"
Ces deux sentiments sont pour moi des valeurs qui relèvent d'engagements que j'ai du mal à aborder.
J'ai de fait relu certains textes sur cette tentative d'assassinat contre le Général de Gaulle et effectivement ce livre donne un éclairage sur ce qu'a pu être l'évolution des sentiments de Paul Donadieu (Bastien-Thiry) très déstabilisant, émouvant et interrogateur.

Instructif... ou pas

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 17 novembre 2010

Trop jeune pour avoir connu la guerre d'Algérie et les dizaines d'années de silence qui ont suivi, je suis suffisamment âgée pour avoir été choquée par les réponses d'adolescents à un « micro trottoir » à la question « Qui est De Gaulle ? ...C'est un roi de France , comme Louis XIV ».
Mais la lecture de ce livre me fait penser que cette réponse si choquante contenait peut-être un peu de vérité.
C'est un curieux roman qu'Alice Ferney nous livre; loin des deux titres que j'avais particulièrement appréciés (Dans la guerre et Grâce et Dénuement), j'admire la diversité de ses histoires et de son écriture.

Alice Ferney retrace l'historique d'un attentat perpétré contre le Général De Gaulle, à la fin de ce dramatique épisode de l'histoire de France que fut la guerre d'Algérie.

Les noms des acteurs de cette page d'histoire ont tous été changés, L'Algérie est devenue « La Terre du Sud », la France « Le Vieux pays » ou « L'Empire ».
Le Général De Gaulle, nommé dans le roman le Général Grandberger rappelé aux commandes de l'état, va soutenir une Algérie française pour finalement lui accorder son indépendance; revirement ou mauvaise interprétation du Général mettront de nombreuses personnes (et particulièrement les militaires qui s'étaient battu au début du conflit) dans une incompréhension, une douleur et une colère extrêmes.
« Il n'y a pas de naissance immaculée. Le passé avait formé une chair commune qu'il faudrait déchirer. L'indépendance se gagnerait dans le sang. C'était d'une amputation qu'il s'agissait. »

L'auteure nous livre son interprétation de la célèbre phrase « Je vous ai compris! ».
L'analogie entre les faits réels et ceux du roman est quasi-parfaite: que ce soit dans le déroulement des faits historiques ou dans les descriptions des personnalités, des histoires personnelles, des vies familiales. Cette trop grande concordance m'a paru déstabilisante.

J'ai quand même eu l'impression de lire un essai historique renforcé par l'utilisation de l'imparfait donnant de la distance par rapport aux faits et aux personnes, donnant aussi aux phrases un côté pontifiant et sentencieux; froideur renforcée par l'absence quasi totale de dialogues, l'emploi de la troisième personne pour les passages sur le Général mais la deuxième pour Paul Donadieu(Bastien-Thiry).
Sachant que la famille Bastien-Thiry continue à se battre pour sa réhabilitation, c'est donc avec un sentiment mitigé que j'ai terminé ce livre que j'ai du mal à qualifier de roman car il laisse en moi de nombreuses questions … que je ne m'étais pas encore posées.

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