Napoléon, tome 1 : Le chant du départ de Max Gallo
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De très bons livres
La vie de Napoléon ainsi que l’histoire de la France de son époque nous sont racontés par Max Gallo en quatre volumes.
Il y a " Le Chant du départ ", " Le soleil d’Austerlitz ", " L’Empereur des Rois " et " L'immortel de Sainte-Hélène ".
Max Gallo est un historien et un romancier. C'est un des intérêts de ses livres. A partir des éléments historiques, l'auteur rend son personnage très présent, très vivant. L'ensemble des quatre volumes est traversé d’un indiscutable souffle romanesque. On lit cela avec passion. A l’Histoire s'ajoute la psychologie du personnage, sa force.
Un des autres intérêts de cette œuvre est que Max Gallo, au départ tout au moins, ne peut pas être accusé d'une grande sympathie pour son personnage. Il avoue d’ailleurs lui-même que c’était plutôt le contraire. Il m’a semblé flagrant que si, à certains moments, il se laisse emporter par la puissance de Napoléon, il tente bien vite de revenir à un esprit plus critique. L'intérêt des biographies, selon moi, réside aussi dans ce qu'elles nous apprennent des hommes eux-mêmes et pas que des événements, ce qu'il y a d’éternel dans le comportement humain. Le courage, la lâcheté, le désir de puissance, l’aveuglement, l'égoïsme, la trahison, l'intérêt personnel, l’âpreté au gain, etc. En dehors des faits principaux, j'ai surtout retenu les forces, qui sont aussi les faiblesses, du personnage. Elles sont en lui très tôt, tout jeune, et si tantôt elles l’emportent aux sommets, tantôt elles le précipitent vers sa chute. Toute qualité a son positif et son négatif. Elle est positive quand la roue tourne dans le sens de celui qui la possède et elle accélère son ascension, elle devient négative quand la roue change de sens et elle précipite sa chute. Mais l’homme est resté le même !…
Dès son plus jeune âge, Napoléon est convaincu qu’il sera le chef de famille, une fois son père mort. Il se conduira toujours comme tel et son népotisme contribuera à sa perte. Il sera toujours convaincu que la mort ne le touchera pas. A plusieurs occasion, Toulon, Arcole, Rivoli, Austerlitz, les hommes tomberont juste à côté de lui, les boulets aussi, mais il ne s’en préoccupera jamais : ils ne sont pas pour lui ! Mais sa confiance en lui ira jusqu’à la plus grande naïveté ! Comment a-t-il pu croire qu'en épousant Marie-Louise, il se ferait un fidèle allié de l'Empereur d’Autriche ? Comment pouvait-il croire qu’il devenait le neveu de Louis XVI et qu’il serait accepté comme tel ?… Un enfantillage !. A Tilsitt, il est convaincu d’avoir charmé Alexandre Ier et que la paix signée, celui-ci est devenu son meilleur allié. Quel excès de confiance en soit, à l'en rendre presque pitoyable ! Il est totalement aveuglé et ne comprend pas que, pour ces gens, il ne sera jamais qu'un usurpateur, l’ogre caricaturé par les Anglais. Sa confiance en lui va jusqu'à lui faire considérer que toute personne d’un avis différent du sien ne peut qu'être dans l'erreur ! Il révoquera des ambassadeurs qui ne lui rendaient pas les rapports qu'il voulait entendre. Staline fera la même chose.
Le génie peut mener très loin, mais quand il s’accompagne de la tyrannie il ne peut bien souvent que conduire à la perte. Le tyran n’est plus entouré que de flatteurs et il est seul, perdu, coupé de la réalité.
Austerlitz ne sera séparé de Sainte-Hélène que par dix années !
De très bons livres, passionnants et très instructifs.
Les éditions
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Le chant du départ [Texte imprimé] Max Gallo
de Gallo, Max
R. Laffont
ISBN : 9782221083574 ; 21,50 € ; 12/09/1999 ; 496 p. ; Poche -
Le chant du départ [Texte imprimé] Max Gallo
de Gallo, Max
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266080552 ; 5,08 € ; 10/09/1998 ; 495 p. ; Poche
Les livres liés
- Napoléon, tome 1 : Le chant du départ
- Napoléon, tome 2 : Le soleil d'Austerlitz
- Napoléon, tome 3 : L'empereur des rois
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Les critiques éclairs (3)
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La vie d'un corse
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 18 mars 2021
La légende est en marche
Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 40 ans) - 7 septembre 2014
Je dois le confesser. L'histoire m'a un peu dégoûté à la fac pour x et y raisons. Napoléon est le premier bouquin historique que je dois lire depuis.
Mais quel livre ! Il ne nécessite aucune connaissance historique. Il se lit comme un roman.
Il nous place au cœur de l'intimité de Napoléon. Comme si on était une petite souris à ses côtés. On voit le champ de bataille de ses yeux. Voilà comment je conçois l'histoire. Racontée de manière vivante.
Très tôt, Gallo nous dépeint un Napoléon solitaire, renfermé, fier de ses racines corses, et surtout conscient d'avoir un grand destin qui s'ouvre devant lui.
On le suit durant sa formation militaire à Brienne alors que son frère se destine à une carrière ecclésiastique.
Puis après Brienne, ce sera Paris où il sera reçu sous-lieutenant puis artilleur. Gallo insiste sur ses facilités intellectuelles. Il excelle en mathématique, s'intéresse beaucoup à la physique, à l'astronomie. En littérature, il dévore Rousseau, Voltaire, Plutarque.
En pleine ascension, on assiste de l'intérieur à ses premières victoires militaires : la campagne d'Italie et brave la chaleur pour la campagne d’Égypte.
Mais la situation en France le déplaît. Le Directoire est jugé corrompu, impuissant, incapable, bavard. Il se révèle aussi habile politiquement qu'il ne l'est militairement. Pour le coup d'état qu'il fomente, il sait qu'il lui faudra obtenir le soutien de Sieyès, Fouché, Talleyrand. Et se réconcilier avec Joséphine de Beauharnais qui l'a maintes fois trompé. Son grand amour.
Cette première partie s'achève sur sa nomination comme consul en compagnie de Sieyès et Roger Ducos. Mais l'histoire ne fait que commencer.
Quelle plume !
Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 14 mars 2011
Je suis très friand de ces destins incroyables. Ici Napoléon nous offre la preuve de la véracité du dicton "la valeur n'attend pas le nombre des années". Quand on sait qu'à moins de 30 ans il était devenu général en chef des armées françaises et italiennes, qu'il avait conquis l'Italie au nez et à la barbe des peuples unis d'Europe le l'Est, qu'il avait conquis l'Egypte pourtant sous protectorat anglais, c'est tout bonnement époustouflant.
Revenons au caractère intrinsèque de Napoléon : analytique, rigoureux, plein de sang-froid, un égo surdimensionné, une passion pour les stratégies militaires, les voyages, la conquête.... Napoléon a été "créé" pour conquérir, gouverner des hommes, il le savait au fond de lui dès tout jeune qu'il monterait sur les plus hautes marches. Il ne croyait pas en la descendance (qui pourrait se traduire dans notre monde actuel par du piston) mais il croyait en la force de l'homme, sa volonté, son mérite. Il n'a jamais douté, a régné d'une main de maître, il croyait en lui mais aussi dans le destin. Si le destin voulut sa mort et bien qu'il en soit ainsi, il prenait son cheval, une épée et courait à la guerre, en première ligne malgré son statut de commandant en chef.
Gallo nous plonge aux côtés de cet homme d'exception, qu'on peut adorer ou détester mais qui ne laisse personne indifférent. On retrouve un peu de notre cher Président actuel dans ce Bonaparte, un omni-Bonaparte, qui veut gérer les batailles aussi bien en Italie qu'en Egypte, qui veut politiser en France, faire de la diplomatie en Orient, des découvertes scientifiques dans le Monde.
Ce premier tome est donc bien fourni puisqu'il retrace tout de même plus de la moitié de la vie de Napoléon, son ascension et non encore son apogée qui va arriver probablement dans le Tome 2, voire 3.
Un sublissime roman pour ceux qui veulent découvrir (ou redécouvrir) la vie mythique de cet homme hors du commun qui a voulu aller trop haut, trop vite.
Forums: Napoléon, tome 1 : Le chant du départ
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la grande armée | 8 | Pedro | 12 avril 2004 @ 21:51 |
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