Les Trois Dames de la Kasbah de Pierre Loti
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Conte oriental
Pierre Loti a écrit quantité de nouvelles ou d’articles au fil de ses voyages et pérégrinations. Parus dans des journaux, des revues, elles témoignent de l’intérêt du voyageur et de l’humaniste Pierre Loti, notamment pour les civilisations africaines, orientales, asiatiques.
Celle-ci, parue pour la première fois en 1882 dans « La Nouvelle Revue », est sous-titrée « Conte oriental » et commence effectivement comme un conte.
« Il était une fois trois dames qui demeuraient à Alger, dans la Kasbah.
Et ces trois dames s’appelaient Kadidja, Fatmah et Fizah.
- Kadidja était la mère : Fatmah et Fizah étaient les deux filles.
Et ces trois dames s’ennuyaient beaucoup, parce que, tant que durait le jour, elles n’avaient rien à faire.
Quand elles avaient fini de peindre leur visage de blanc et de rose, et leurs grands yeux, de noir et de henneh, elles restaient assises par terre, dans une petite cour très profonde, où régnaient un silence mystérieux et une fraîcheur souterraine. »
Nous sommes donc dans la Kasbah, à Alger. Un bâtiment français mouille là et six matelots, trois basques et trois bretons, sont descendus à terre. Leur solde des six mois va passer en beuveries et femmes dans la journée. Les voilà au cœur de la nuit à s’être perdus dans la Kasbah, montant progressivement, se retrouvant là-haut, tout en haut de la Kasbah, là où :
« Les étages montaient en débordant les uns sur les autres, et les deux côtés de la rue se touchaient, s’étayaient par le haut, soutenus par des rangées de grands jambages de bois tout enchevêtrés. »
Devant la demeure de Kadidja, Fatmah et Firzah. C’est là que leurs destins vont prendre partie commune : les trois basques rentrant dans la maison pour finir ce qui reste de la nuit avec les trois dames à l’invite de celles-ci, pour leur malheur ultérieur. Le conte se termine comme un conte, avec une morale, de bazar pour le coup !
En 1882 comme dans l’ensemble de l’œuvre de Pierre Loti, l’indigène est colonisé, et à ce titre est clairement considéré comme race inférieure. Lire Loti est en cela un bon moyen de toucher du doigt la sensibilité de l’époque.
La nouvelle vaut aussi pour toutes les descriptions, de la Kasbah, de la ville, des sensations ressenties par l’auteur dans de similaires circonstances et qui donnent tout son sel au style de Loti.
Loti, un véritable écrivain voyageur. Ou réciproquement.
Les éditions
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Les trois dames de la Kasbah [Texte imprimé], conte oriental Pierre Loti préf. de Denise Brahimi
de Loti, Pierre Brahimi, Denise (Préfacier)
C. Pirot / Autour de 1900
ISBN : 9782868081520 ; 8,19 € ; 26/05/2000 ; 95 p. ; Broché
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