Suite(s) impériale(s) de Bret Easton Ellis, Pierre Guglielmina (Traduction)
(Imperial bedrooms)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Plus que zéro
Avec son titre en jeu de mots (surtout évident en français, car 'suite' fait aussi bien allusion à une suite d'hôtel, ce que le titre original dit - "Imperial Bedrooms" - qu'à une suite de quelque chose), "Suite(s) Impériale(s)" est le dernier roman de Bret Easton Ellis. Son plus court à ce jour, même pas 230 pages, écrit en gros caractères, chapitres courts. On pense à "Moins Que Zéro", le premier roman de BEE. Et pour cause, ce nouveau roman à la couverture diabolique (ah ah ah, j'ai pas pu m'en empêcher) en est la suite !
On retrouve Clay, quelques 25 ans après "Moins Que Zéro". On retrouve aussi Blair, Trent, Rip, et on découvre d'autres personnages, tout aussi désoeuvrés, aussi superficiels que les anciens adolescents/étudiants friqués et pleins de came et de vices du premier cru de BEE. Le style est, comme toujours chez Ellis, parfait, on savoure chaque page de ce court roman pouvant aisément se lire en une seule journée, sans se forcer (c'est en tout cas en une seule journée, et même demi-journée, que je l'ai lu).
"Suite(s) Impériale(s)" n'est cependant pas aussi grandiose que l'étaient "Moins Que Zéro" et "American Psycho" (les deux meilleurs opus de BEE), mais il est d'un niveau supérieur, selon moi, à Lunar Park" et même "Les Lois De L'Attraction". Sans parler de "Zombies". Presque aussi grandiose que "Glamorama" (et j'en ai fini de citer les précédents livres de l'auteur, ah ah ah, là aussi, pas pu m'en empêcher). Bref, un excellent roman à conseiller aux fans de l'auteur, et très recommandé aussi, mais après lecture de "Moins Que Zéro", pour découvrir Ellis.
P.S. : cette chronique est ma 666ème sur le site, critiques principales et éclairs confondues ! Au vu de la couverture du livre, n'y aurait-il pas comme une coïncidence ?
Les éditions
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Suite(s) impériale(s) [Texte imprimé] Bret Easton Elllis traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Guglielmina
de Ellis, Bret Easton Guglielmina, Pierre (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons (Paris. 195?)
ISBN : 9782221108697 ; 17,00 € ; 26/08/2010 ; 227 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Clay, la suite.
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 23 mars 2014
Je ne suis pas "fan", bien loin de Glamorama, Lunar Park & American Psycho.
Déçu.
Suite(s) impériale(s)
Critique de Pariston (, Inscrit le 23 novembre 2012, 32 ans) - 23 novembre 2012
Beaucoup moins que zéro
Critique de Suburbs (Arras, Inscrit le 25 juin 2012, 35 ans) - 25 juin 2012
Mais pourquoi une suite?
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 15 mars 2012
Bref, étant fan de BEE, j'ai été extrêmement déçu et suis en attente d'une nouvelle tentative de ce maître de l'écriture rock n'roll.
La littérature c’est comme la gastronomie
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 24 novembre 2011
On reconnaît tout de suite le style d’Ellis, satire sociale et sexuelle comprise, que l’on trouve déjà dans les « EC-Comics » des années 50 (« Tales from the Crypt », « The Vault Keeper » ou « Stories from the sorcerer »), des « pulps » méconnus d’épouvante et de fantastique, qui recèlent déjà en eux exactement les mêmes contenus, à commencer par une narration ironique et une chute grinçante à l’humour caustique mais sophistiqué, des histoires moralistes sans être moralisatrices.
On se dit qu’on a eu tort d’acheter son dernier roman, « Suites impériales », qui est la suite de « Moins que zéro » et puis, saisi par l’histoire on a envie d’aller jusqu’au bout, on est accro, comme ses personnages sont accros à la coke ou d’autres substances, des gamins des années 80 s’étourdissant dans un délire sexuel et alcoolisé pendant leurs études, en attendant de travailler à Hollywood ou de faire fructifier les « stock options » de l’entreprise de Papa et Maman. Comme pendant le « Spring Break » californien qui sert à canaliser toutes les frustrations accumulées auparavant, juste avant de se soumettre définitivement au système économique, au consumérisme, avant de devenir un esclave de l’hyper-consommation. Tout l’inverse des révoltes parfois brouillonnes des époques précédentes, les personnages du roman étaient déjà des esclaves dans « Moins que zéro », ils le demeurent. Ils ne voient pas de mal à claquer leur fric, à jeter le pognon par les fenêtres, à en mettre plein la vue au reste du monde. Comme dit le refrain d’une chanson iconique des années 80 : « C’est comme ça lalalala ».
Pas de questions à se poser, c’est comme ça, les pauvres, les riches, les beaux, les moches peu importe.
Dans les deux livres, les personnages se prennent pour des forts, des surhommes qui ont tous les droits, ils ne sont pas tout à fait comme tout le monde. L’argent leur ouvrant toutes les portes, même s’ils sont complètement dingues comme le narrateur de « Glamorama » qui s’imagine vivre dans un film mis en scène comme un clip de David La Chapelle. Ils sont persuadés de ne jamais vieillir, n’hésitant pas pour cela à recourir aux « miracles » de la médecine moderne : botox au litre, cachet pour se réveiller, comprimé pour dormir, pilule pour se croire heureux, minceur extrême à coups d’amphétamines conçue comme la norme, chirurgie esthétique à haute dose (la rhinoplastie ridicule, consistant à se faire fabriquer un nez pointu, est toujours extrêmement tendance) quitte à nier son identité et corporelle et sexuelle comme cet acteur de films « pour adultes » au corps d’homme et au sexe de femme, obligé de se soigner à vie, dépendant de diverses drogues qu’il doit s’injecter pour maintenir son apparence à laquelle il/elle tient envers et contre tout. Comme les personnages d’Ellis, comme beaucoup trop de personnes ados pendant les années 80, il croit que ce qui fait sa personnalité c’est son reflet dans le miroir. Dans la caverne de Platon, il serait complètement aveugle, perdu dans l’obscurité, se rêvant libre.
L’artificialité est au coeur des romans d’Ellis, qu’est-ce qui est réel ?
Qu’est-ce qui compte dans un monde qui n’aime que le virtuel et les sentiments fabriqués. De temps en temps, on va pleurnicher pour telle ou telle bonne oeuvre. On montre son visage ruisselant de larmes, on s’engage pour telle ou cause en levant le point rageusement et en montrant ses dents blanches éclatantes soigneusement poncées par un homme de l’art, de la playmate qui refuse une mosquée à « Ground Zero », c’est toujours plus élégant de faire parler de soi de cette manière plutôt qu’en organisant le lâchage en pâture d’une « sextape » que l’on jurera être pirate sur Internet. Internet n’arrange pas les choses quant au nombrilisme et à l’individualisme forcené, c’est même de pire en pire. Le réseau encourage aussi l’égocentrisme et le narcissisme des personnages d’Ellis qui peuvent même revivre des relations amoureuses qu’ils avaient dans les années 80 sur les réseaux dits sociaux ou dans un « deuxième » ou « troisième » monde où l’ont peut braver la mort et la morale sans risques tout en se perdant un peu plus dans les méandres d’une thérapie personnelle que l’on fait durer à plaisir parce que l’essentiel c’est de se centrer sur son nombril et de parler de soi encore et encore.
Pendant ce temps, le gardien de la crypte est toujours là à compter les points et attendre son heure en attendant notre visite qui finit toujours par se faire que l’on soit beau ou laid, jeune ou vieux, puissant ou misérable.
On aurait pu aussi parler du dernier livre d’Ellis et de ses romans comme il est de mise en ce moment, en démolissant le point de vue d’un critique à la mode pour mettre en valeur le sien ce qui tient du même nombrilisme décrit plus haut.
Quel intérêt ?
Sans pitié
Critique de Math_h (Cahors, Inscrit le 11 août 2008, 38 ans) - 3 janvier 2011
L'avantage avec les fêlés c'est qu'ils laissent passer la lumière. Quoi que....
Je n'accroche toujours pas...
Critique de Marsup (, Inscrit le 22 octobre 2009, 48 ans) - 1 décembre 2010
Du néant, du vide ! Je n'aime pas du tout.
Pourtant j'ai adoré le film tiré de son livre "Les lois de l'attraction"...
Chacun pour soi
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 21 septembre 2010
On retrouve Julian, Trent, Blair, Rip reliftés sous toutes les coutures mais vivant approximativement la même vie artificielle qu’auparavant. Au fil des pages, Clay va redécouvrir ses anciens amis. Quoiqu’amis est un bien grand mot. Sans même s’en rendre compte, il va se voir manipulé, plongé dans une grande machination avec relents de crimes et de prostitution, à la suite d’une rencontre improbable avec une jeune actrice désinvolte, mais surtout ratée.
Bret Easton Ellis signe là un roman très court, un uppercut avec beaucoup de dialogues. Mais passé les premières pages où l’on se réhabitue aux personnages, on est vite happé par ce grand roman noir sur fond hollywoodien. L’auteur distille ses détails par petites touches successives, ce qui fait de ce livre un vrai « page turner ». Et de découvrir à la fin des personnages individualistes, vivant dans un chacun pour soi nauséabond. Sensation bizarre également car on se dit constamment que ce livre aurait pu être plus abouti, en se concentrant peut-être plus sur certains personnages, certaines situations. Et pourtant, au final, reste un bon souvenir de lecture.
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