Le roi de La Havane de Pedro Juan Gutiérrez, Bernard Cohen (Traduction)
(El rey de La Habana)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Septularisen, le 13 septembre 2010 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 6 étoiles
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UN ROI SANS... ROYAUME!

En 1990, au début de la grande crise à Cuba, alors qu’il n’a que treize ans, Reynaldo dit «Rey» un métisse qui vit à La Havane, assiste à la mort de sa mère, tuée accidentellement par son frère. Celui-ci fou de douleur et pris de remord se jette du toit de leur immeuble, et pour couronner le tout sa grand-mère, qui a assisté à toute la scène, meurt d’un arrêt cardiaque.

Bien qu’innocent, Rey est accusé d'avoir tué sa mère et son frère et se retrouve en maison de correction. Pour s’en sortir et améliorer son quotidien profitant de son don pour le dessin il devient tatoueur… L’adolescent fait ses premières armes et apprend ainsi la vie.

Trois ans plus tard, profitant d’une sortie éducative, il s’évade et retourne à La Havane. Commence alors pour lui une vie de fugitif, d’errance, de débauche où il doit affronter la rigueur implacable de la rue.
Dès lors plus rien ne lui importe et personne ne trouve plus grâce à ses yeux, seule comptent la survie, la liberté. Ses seuls plaisir sont l'alcool, la «ganja» et surtout le sexe, seul plaisir qui puisse le distraire momentanément de sa misère...

L’écriture de Pedro Juan GUTIERREZ le chantre du «réalisme sale», est toujours aussi hallucinée, toujours aussi belle, toujours aussi brute de décoffrage, rapide, tranchante. Le travail de traduction de Bernard COHEN y est certainement pour beaucoup.
Les phrases sont courtes, les personnages sont bien décrits et leur psychologie vraiment très finement restituée, l’auteur pose toujours sur eux (et sur Cuba aussi d’ailleurs) un regard à fois tendre et cynique.
Les descriptions, notamment de la ville de La Havane avec ses habitants, ses immeubles en ruine, sa misère, sa saleté, sa faune sont toujours aussi saisissantes et apocalyptiques.

Je dois avouer avoir toutefois avoir été légèrement déçu par ce livre, notamment par la fin très bâclée, et le manque de souffle, «d’amplitude», de profondeur dans l’histoire de la part de l’auteur, qui se contente en tout et pour tout de laisser vivre et de nous raconter quelques années de la vie de son personnage et … rien d’autre !..
Je conseillerai donc plutôt la lecture de « Trilogie sale de La Havane», toutefois ce livre-ci peut être un excellent moyen de découvrir l’œuvre et le style si particulier du grand écrivain cubain.

Attention toutefois, âmes sensibles s'abstenir : le langage extrêmement cru et le réalisme explicite de certaines scènes décrites par l’auteur, notamment de sexe, peuvent rebuter certains lecteurs...

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Les éditions

  • Le roi de La Havane [Texte imprimé] Pedro Juan Gutiérrez traduit de l'espagnol par Bernard Cohen
    de Gutiérrez, Pedro Juan Cohen, Bernard (Traducteur)
    10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
    ISBN : 9782264042484 ; 9,98 € ; 06/02/2008 ; 260 p. ; Poche
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