Un cadavre dans la salle de billard de Henry Reymond Fitzwalter Keating
(The Body in the billard room)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Prenez un peu d'altitude...
Il arrive que certains écrivains en potentiel deviennent bien réels, c’est à dire édités et lus, par hasard. C’est ce qui est arrivé à Keating… C’est sa femme, en fait, l’actrice Sheila Mitchell, qu’il épouse en 1953, qui le pousse à écrire pour sortir d’un journalisme qui ne l’enchantait guère. Elle lui conseille le policier car c’est un domaine qu’il aime. C’est à presque quarante ans qu’il entre comme auteur dans la littérature policière avec « Un meurtre presque parfait ». Mais pour atteindre la gloire, enfin surtout un volume conséquent de lecteurs, y compris aux Etats-Unis, il va devoir améliorer les choses et va créer un personnage unique, l’inspecteur Ghote, un as de la police de Bombay… pourtant, Keating ne connaissait pas ce pays lors de l’écriture du premier roman !
Le cadavre retrouvé dans la salle de billard n’a pas Bombay pour cadre car on demande de façon à express à Ghote de rejoindre une petite ville du sud, en altitude, Ootacamund, pour aider, suppléer, la police locale, à la demande express d’une sommité, d’une personnalité, Mr Surinder Mehta, un ancien ambassadeur que Ghote hésite à nommer « excellent » ou « excellence »… Le pauvre inspecteur doit en plus passer pour un privé et ne maîtrise pas la langue locale, le tamul…
Quant au crime lui-même, c’est simple : on a retrouvé le corps d’un compteur de points des parties de billard du grand club local berceau du « snooker », le véritable jeu de billard, du moins selon les Britanniques !
Pas de témoins, peu de suspects, une élite qui vit encore ou presque comme au temps de la colonisation, un policier local un peu rustre qui oublie le B-A BA de son métier… Tout est réuni pour donner le beau rôle à Ghote…
Mais notre policier de Bombay est attendu de pied ferme par Surinder Mehta qui a le culte du « Grand détective », homme providentiel qui fonctionnerait comme Sherlock Holmes et Poirot, si un tel mélange pouvait fonctionner… Du coup, l’auteur s’amuse à semer des références « policières » ou « littéraires » qui rendent le roman délicieux pour les fans de ces deux enquêteurs classiques de la littérature policière, ou odieux pour tous les autres. Certes, j’appartiens à la première catégorie mais je comprends parfaitement que le regard porté sur ce roman pourra évoluer en fonction des référents culturels de chacun…
L’inspecteur Ghote devra donc passer par des étapes assez surprenantes dont celle de la concentration extrême à l’indienne et celle de la pipe de tabac à la Sherlock Holmes… Bien sûr, à la Poirot, il devra présider une réunion finale avec tous les protagonistes mais elle commencera par un rebondissement de taille, inadmissible pour le grand agitateur de petites cellules grises :
« Je ne sais pas du tout qui a tué Pichu, le marqueur de billard. »
Rassurez-vous, la solution viendra, pas de doute là-dessus, il suffira de faire preuve de patience et de laisser Ghote dénouer les fils de cette intrigue peu commune mais que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire…
Les éditions
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Un Cadavre dans la salle de billard [Texte imprimé], roman H. R. F. Keating trad. de l'anglais par Denise Meunier
de Keating, Henry Reymond Fitzwalter Meunier, Denise (Traducteur)
Fayard
ISBN : 9782213026121 ; 1,35 € ; 01/11/1990 ; 315 p. ; Poche
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