Bifteck de Martin Provost
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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A consommer sans modération.
Chez les Plomeur à Quimper, on est boucher de père en fils depuis des générations. La viande on connait, on sait la préparer, la ficeler, l'emballer. Et ma foi ce petit livre est bien achalandé, comme les étals de chez Plomeur. Les courts chapitres s'enchaînent comme des chapelets de saucisse de Molène. Quelques beaux quartiers jalonnent l'ouvrage et en fond un morceau de choix. Il faut dire qu'André a tout pour nous séduire. Ce boucher fait chanter la chair des femmes et les comble de plaisirs. Elle sont nombreuses à se présenter au commerce pour tailler une bavette et être élue par le garçon boucher. Toutes gaies d'être choisies les belles pouliches pour un cinq à sept derrière l'église. Il faut dire que les hommes sont à la guerre ( 14/18), alors au diable les scrupules. De ces unions charnelles, naîtront sept bambins. Le qu'en dira-t-on incite André et ses sept enfants à quitter la Bretagne et à traverser l'océan pour rejoindre les Amériques. C'est là que le récit prend une tournure homérique. Les flots se déchainent, les vents bringuebalent les occupants du frêle esquif et des scènes d'amour familial parcourent cette longue traversée. L'auteur use d'un vocabulaire nous entraînant dans un rêve éveillé. On perd la notion du temps. Les enfants grandissent. La nourriture frugale composée de poissons et de rats est opposée à l'opulence de la nourriture terrestre. Et puis le bateau échoue sur une terre inconnue. La découverte tient elle aussi du somnambulisme. Les arbres semblent animés, une conscience guette et surveille. Sentant ses enfants grandir, le père s'enfouit dans la terre, jouit de sa propre mort et dans un orgasme tellurique provoque un tremblement de terre qui envoie les enfants au quatre coins du pays. Ceux-ci dispersés, se réuniront par l'intermédiaire du... Hamburger qu'ils inventent malgré eux. C'est un roman sur l'amour paternel, la nourriture, l'aventure humaine. C'est sérieux, déjanté, poétique et farfelu. Ca se lit comme on mange un carré de chocolat noir, la douceur s'allie à l'intensité. Ca ne reste pas sur l'estomac. Bref, un petit livre bien sympa. Ca c'est pour le contenu. En revanche quelle horrible couverture. Comment peut-on faire une aussi mauvaise couverture qui refroidit le plus chaud lecteur. Car enfin, cette nappe, ce gobelet et cette fourchette de plastique invitent peu à un festin de lecture.
Les éditions
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Bifteck [Texte imprimé], roman Martin Provost
de Provost, Martin
Phébus
ISBN : 9782752904768 ; 8,14 € ; 19/08/2010 ; 128 p. Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Décevant malheureusement
Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 11 juillet 2012
Le début est très bien travaillé, avec des figures de styles et des pointes d'humour et une ambiance Bretagne-Boucherie qui nous met bien dans le bain.
Et puis, chapitre 4, retournement de situation. Le récit devient plat, ennuyeux et morne. Le theme change : la mer, la voile, le poisson...J'ai pensé que peut être le récit allait se transformer en "ce n'était qu'un rêve.."
Puis, finalement, bonne surprise sur le dernier chapitre, on retourne au thème principal (la VIANDE, la vraie) et l'auteur rattrape le coup.
Alors, est-ce un roman d'apprentissage pour ce père très jeune ou un roman sur les liens familiaux ?
Je reste sur l'impression que l'auteur a voulu "remplir". Pourquoi absolument vouloir écrire un roman quand ce texte raccourci aurait été une superbe nouvelle !
miam miam
Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 76 ans) - 25 avril 2012
Bon, reprenons. André est issu d’une famille de bouchers-charcutiers. C’est une histoire de famille…………….. Tout se passe très bien, ce petit garçon précoce apprend à lire, à compter et écrire dans la boutique de ses parents. La puberté arrive et là, des femmes de matelot à la sous-préfète, toutes les femmes du canton défilent dans la boutique dans l’espoir doigts d’André….. Et qui fait se pâmer l’heureuse élue. Je vous dois la vérité ; l’heureuse élue se retrouvera entre les mains expertes d’André car il a un DON : il fait chanter la chair de toutes ces femmes…………………
Las, à force de faire chanter la chair, les petits fruits arrivent : 1 puis 2…. Jusqu’à 7 bébés sont déposés devant la boucherie au grand dam des parents qui en périssent.
De harpiste soliste sur chair, André devient papa poule, puis marin sur cornu…………
Nous entamons la deuxième partie de cet opus. Là, nous entrons dans une autre dimension. Les enfants se nourrissent de poissons et, surtout, de leur père. Ce voyage initiatique les emmène jusque sur une île déserte où André découvre que ses enfants n’ont plus besoin de lui et il retourne à la terre-mère et cela se passe comme une nouvelle naissance : il nait à la terre.
Ce roman Atypique se déguste jusqu’à la moelle !!!!! Les mots vous font saliver sourire, réfléchir. Ce bouquin est plein d’une sensualité jouissive et gaie. En un mot, pardon, en 2 mots : j’ai adoré !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 1heure trente de bonheur
J’ai retrouvé la sensualité qui émanait de son film : Séraphine
Savoureux
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 56 ans) - 10 février 2011
« À travers le tissu grossier badigeonné de noir, il reconnut le corps d'un homme, bras et jambes ouvertes, la tête haute, avec à l'emplacement du coeur, comme sept minuscules boutons-d'or, les étoiles que s'était attribuées les sept artistes en herbe. »
Viande maigre
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 57 ans) - 12 octobre 2010
L'adolescence venue, il va découvrir les plaisirs d'une autre chair, et les femmes vont se presser, de plus en plus nombreuses, dans cette boucherie où officie ce jeune homme qui détient les clés du septième ciel. Ces dames sont en effet en mal de maris, tous partis sur le front de la grande guerre.
Ce roman très court démarre de manière fort prometteuse, sur un ton truculent goûteux et sympathique. Jusqu'au moment où André s'embarque avec ses sept marmots illégitimes, sur une coquille de noix, à la conquête de l'Amérique. A partir de là, malheureusement, l'intrigue tourne court et l'ennui vient. Le tout s'achève sur une pirouette dont la ficelle est assez grosse et laisse un sentiment général de travail bâclé.
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