Baise-moi de Virginie Despentes

Baise-moi de Virginie Despentes

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Chat pitre, le 16 août 2000 (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 654ème position).
Visites : 12 808  (depuis Novembre 2007)

Petites natures s'abstenir

Je me suis enfin remise de la lecture de ce livre, et c'est après avoir décanté plusieurs jours que je peux enfin rendre mes émotions.
Rendre mes émotions, retirer quelque chose de ces pages, comprendre ce que Virginie Despentes a voulu exprimer, si message il y a.
Tout d’abord l’histoire est absolument horrible, atroce, sordide, et je n'ai pourtant pas la réputation d'être une petite nature… Deux jeunes filles qui ont toutes les deux un parcours particulier se rencontrent et décident de se venger de la société en commettant des actes criminels plus débiles les uns que les autres. Ce délire les mène très loin et nous mène très loin. Il faut presque rependre sa respiration à chaque page tant c'est dur. Dur de chez " made in " dur. Rien ici ne respire le bonheur, nous sommes dans un gouffre où plus rien n’a de valeur. Manquant totalement de repères connus, on glisse avec elles dans cet abîme de l'insensé. On en ressort broyé, secoué, essoré mais ce n'est pas pour cela que l’on a compris quelque chose. Une chose qui ne me plaît pas c’est justement ce manque de message, le fait qu'il serait possible que ces filles aient fait cela gratuitement, sans aucun but, si ce n'est de bien déconner. Cela, c'est carrément insupportable. En conclusion, je dirais que c'est un livre à découvrir et qu’il faut se faire sa propre opinion.

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Tripal mais malaisant…

5 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 30 juillet 2023

Cela faisait un moment que je voulais découvrir Virginie Despentes, personnalité atypique dans le milieu littéraire, dont j’apprécie le franc-parler. Son vécu se lit sur son visage… comme dans un livre ouvert. On imagine facilement que cette autrice ait pu connaître son lot de galères, ce que ne fait que confirmer sa fiche wikipedia, où l’on découvre notamment qu’elle fut victime d’un viol dans les années 2000, un épisode douloureux qui donnera naissance au personnage de Manu dans ce premier roman.

« Baise-moi » avait eu un grand retentissement médiatique en son temps, accompagné d’un succès public. Et on peut comprendre pourquoi à sa lecture. En effet, j’ai rarement lu quelque chose d’aussi trash, même si on sait plus ou moins à quoi s’attendre en entamant le livre, ne serait-ce que par son titre on ne peut plus provocateur. Avec ses mots crus, sans fioritures aucune, Despentes décrit parfaitement les bas-fonds de notre société et le milieu de la prostitution à travers ses deux personnages de pétroleuses en cavale.

Pourtant au final, je retiens que ce roman m’a mis mal à l’aise, mais pas tant par la forme que par la fond. Comme on peut s’en douter, c’est un portrait de la société extrêmement sombre qu’elle dresse ici, où « l’homme est un loup pour l’homme ». Mais ici, c’est la femme qui se fait louve à travers ses deux héroïnes Manu et Nadine. Et ces deux louves, croyez-moi, ne sont pas là pour rigoler. Ou si l’on veut nuancer, si tant que la nuance peut s’appliquer à ce livre, pour rigoler entre elles en se bourrant la gueule, en baisant raide défoncées comme des lapines et en tuant des gens froidement d’une balle dans la tronche.

En résumé, je ressors de cette lecture avec la nausée. Et cela me navre énormément. Les descriptions des scènes de baise ou de masturbation sont assez infâmes, donnant une image de l’acte sexuel carrément répugnante. Quant aux scènes de tuerie, l’autrice ne nous épargne rien, on peut être facilement écœuré par cette violence gratuite qui nous gicle au visage. Tout cela s’apparente à du voyeurisme qui cherche à se faire passer pour de la littérature.

On ne sait pas trop ce qui se passe dans la tête de ces filles, si elles sont carrément idiotes ou s’il y a une motivation légitime derrière leurs actes. Ce que ne dit jamais Despentes, si ce n’est qu’elles sont prostituées et veulent profiter à donf de la « life » suite au vol du magot d’un pote par l’une des deux. Leur seule lucidité est de savoir que tout cela finira mal à plus ou moins courte échéance. En attendant leur dernière heure, les meufs sont frappadingues et prennent un malin plaisir à tirer sur tout ce qui bouge, y compris des mômes. Ça les fait marrer de voir leurs trombines en Une des journaux et que les flics ne soient pas foutus de les choper.

Alors si l’on accepte d’aller jusqu’au bout du calvaire, on se dit qu’on en ressortira peut-être au moins avec une réflexion philosophique sur la condition humaine et l’état déplorable de nos sociétés rongées par le capitalisme jusqu’à la moelle. Ce qu’aurait pu faire Despentes, gauchiste convaincue, mais elle a choisi de se limiter ici au factuel le plus grand-guignolesque, le plus résigné aussi, nous laissant tirer (façon de parler) les conclusions nous-mêmes. Ma conclusion à moi, c’est que ce roman est un peu un coup d’épée dans l’eau, exutoire certes mais aussi un prétexte à « faire le buzz », dirait-on aujourd’hui, un « gun » impressionnant dont on aurait oublié de mettre les cartouches dans le barillet.

Certes, il faut convenir que l’autrice possède un style et une certaine gouaille, et même si le parti pris de placer la syntaxe au second plan est logique dans le contexte narratif, cela peut être vu aussi comme une solution de facilité un peu agaçante. De plus, si les situations ne sont guère réalistes, les dialogues ne le sont pas davantage. Les deux filles semblent se regarder dans le miroir en permanence en faisant leurs « battles de punchlines », et vu leur background, on reste un brin perplexes.

Alors une fois l’ouvrage refermé, on ne peut s’empêcher de se dire : à quoi bon tout ça ? OK, on a bien compris, l’écriture est punk, et l’esprit punk ne cherche pas à ce que l’on aime, encore à moins à se justifier. En tout cas, Virginie Despentes s’est bien donné du mal pour faire apparaître ces deux héroïnes particulièrement antipathiques, avec leur façon de se comporter comme le pire des mâles redneck made in U.S. avant sa prochaine tuerie de masse. Leur seul mérite, c’est de nous donner hâte d’arriver à la conclusion pour les voir clamecer.

En conclusion, suivre le parcours de ces deux femelles déglingos, en rien attachantes, fut pour moi une expérience éprouvante. La seule façon de me débarrasser de l’impression calamiteuse concernant « Baise-moi » sera certainement de lire un autre roman de Despentes, « Vernon Subutex », peut-être…

Glauquissime

4 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 26 octobre 2017

J'avais beaucoup apprécié les autres livres de Virginie Despentes, le triptyque de Vernon Subutex, lu cet été, King King Theory ou Apocalypse bébé, ce qui m'a incité, fort tardivement à franchir le pas de cette lecture, alors que j'en connaissais, pou ouï-dire, les audaces outrancières, et savais que son adaptation cinématographique, par son auteure-même, avait été interdite de diffusion, par son caractère pornographique.
Il détient certes quelques passages de bravoure, des idées éparses de lutte contre le sexisme, mais cette échappée criminelle sans motif véritablement pensé, sous forme de fuite en avant vire au glauquissime, tant le porno, le sexe sale, la culture de l'affrontement et de la violence gratuite, même contre l'inégalité des sexes, s'avère vite et fortement injustifiée. C'est bien dommage.

Géniale

10 étoiles

Critique de Savanou (Lille, Inscrite le 8 janvier 2006, 36 ans) - 11 février 2006

J'ai tellement adoré que j'en ai des frissons rien que d'y pensé, cette anarchie totale qui se libère c'est tout bonnement EXCELLENT !! On m'a montré que la vie pouvait être détruite en 1/3 de seconde juste parce qu'un être humain en a envie. L'être humain peut être capable des pires choses, dans ce livre on en a la preuve, ces mots si violents, qu'ils nous touchent au plus profond de notre "moi" cette façon de parler du sexe, cette fille qui se fait violer sans se plaindre, et les violeurs qui sont tellement dégoûtés de sa réaction qu'ils s'arrêtent!
Alala ....

Style à pleurer

1 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 27 juillet 2005

Après les 10 premières pages, je me suis dit "quel style lamentable". J'ai repiré un bon coup et j'ai lu les 10 pages suivantes.

Après 20 pages, je me suis dit "comment est-ce possible d'écrire si mal? On a l'impression de lire le texte d'un lycéen qui sèche sur une rédaction imposée dont le sujet ne l'inspire pas".

Après 30 pages, je ne pouvais plus suivre l'histoire à force de trébucher sur des phrases mal tournées tentant pitoyablement de décrire les faits et gestes des héroïnes.

Après 40 pages, j'ai refermé le livre.

Pour le fond, référez-vous à ceux qui ont eu le courage de lire le livre jusqu'au bout...

Littérature sans capote

8 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans) - 5 avril 2005

Le titre dit tout de suite où on en est: dans la violence, la mort et l’absence de tout ce qui fait un être humain.
La longue balade apocalyptique des deux héroïnes n'est pas qu'une accumulation sordide de faits divers, c'est l'expression de la révolte pure de deux êtres brisés qui se retrouvent dans l'horreur.
Dans la nécessité de l'horreur comme seule expression possible de leur aliénation. Car, si le livre peut être compris comme un recherche éperdue et désespérée de liberté, on peut aussi le voir comme la fuite en avant de deux individus coincées devant l'impossibilité de changer rationnellement les choses.
Il ne reste donc que la folie pour se libérer des conventions et de l'hypocrisie de la société.
Le roman a été écrit d'une traite, dans un moment de haine totale et cela se ressent dans l'écriture: sans volonté esthétisante, le verbe est haut, fort et direct. C'est la voix de la rue au Café de Flore.
A lire. Relire, Encore...

l'enfer sans la descente

7 étoiles

Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 50 ans) - 16 mars 2005

Bon ben moi je monte au créneau (bien après l'affrontement OK) pour défendre Virginie Despentes, bien que la digestion de "Baise-moi" ne soit pas encore arrivée à son terme.
Je l'ai fini ce matin, et j'ai toujours du mal à savoir ce que j'en pense exactement (et il est 9 heures du soir).

Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, c'est sûr. Et pourtant je suis un peu étonné qu'on balance ici le bébé avec l'eau du bain.
Car Virginie Despentes a du style. Un style étonnant qui peut ne pas plaire à tout le monde, mais on est loin de l'écrivain qui rudoie la langue française comme j'ai pu le lire souvent à son sujet (mis à part ses adverbes à rallonges vraiment indigestes). En plus, V.D. a le chic pour décrire assez précisément les rapports humains brutaux en quelques expressions du même acabit (brutales quoi), décochant souvent quelques flèches à la société qu'elle résume dans des formules particulièrement bien senties.

Alors, oui, le sujet...
En soi, ce n'est pas le sujet qui me dérange : la déglingue, la dégringolade et la mort ne me choquent pas en tant que tels dans un roman. Ce qui me chagrine un peu, c'est la manière d'y arriver. C'est bien simple, chez Despentes on y est d'emblée et c'est ça qui est choquant. En bon lecteur sensé, j'aurais voulu comprendre le pourquoi du comment des motivations et de la déglingue mentale, ou mieux, la ressentir. Mais malheureusement, Despentes ne "justifie" ni ne fait "ressentir" quoi que ce soit, ce qui fait que le lecteur bien civilisé que je suis ne comprend pas et ne peut que se contenter de subir.

Despentes, c'est un peu l'enfer sans la descente, sans la courbe exponentiellement descendante qui aurait permis l'habituation.

Mais je maintiens que V.D. a du style.
Et je l'imagine bien accoucher de ses pages en écoutant les Béruriers Noirs. Dans la pénombre ou l’obscurité.

Baise-moi

8 étoiles

Critique de Big brother (, Inscrite le 24 février 2005, 36 ans) - 24 février 2005

Bien que les critiques faites précédemment ne sont pas bonnes et bien n'en tenez pas compte. Baise-moi est une histoire qui traite certes du sexe, de la violence, et de la drogue. Mais pouvez vous voir plus que cela? oui. Despente est bien renommée par son style d'écriture qui peut, je vous l'accorde, parfois choquer le lecteur non habitué. Mais regardez au delà de tout cela, et vous verrez que la vie n'est pas rose pour certaines personnes.

Despentes toujours plus bas

1 étoiles

Critique de CCRIDER (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 75 ans) - 27 novembre 2004

Oui , le livre est mauvais et même très mauvais , sordide , plein d'effets faciles et sans intérêt . Toujours plus plus bas , toujours plus profond dans le sordide . Mais à un moment , trop c'est trop , cela devient excessif donc insignifiant . Quand au style n'en parlons pas , c'est le degré zéro de la littérature .

Baise moi

1 étoiles

Critique de Bony (, Inscrite le 24 novembre 2004, 50 ans) - 24 novembre 2004

aucun intérêt !!

peut-être intéressant... mais style pitoyable!

2 étoiles

Critique de Patate (Paris, Inscrite le 26 juillet 2001, 46 ans) - 26 juillet 2001

Je n'ai pas lu "Baise-moi" en entier. Les vingt premières pages ont suffi... et à moins que vous soyez un passionné des histoires trash et sex et en même temps peu regardant sur la qualité de l'écriture, ne vous faites pas avoir! Il arrive les pires choses en ce monde, et pourtant tout n'est pas intéressant... surtout quand c'est raconté aussi mal que je raconte en ce moment: no style, lourdeurs, peu de rythme...
Allez demander à la pute du coin de vous raconter sa vie, vous en ferez un best-seller!

3 étoiles

Critique de Lela (Bruxelles, Inscrit(e) le 3 mars 2001, 53 ans) - 13 avril 2001

Je suis tout à fait d'accord avec chat-pitre. Ce livre est sordire au possible. Et pour quoi? pour rien ... je n'y a pas trouvé de message ... toute cette violence, toute cette horreur ... jusque parce que on en envie ... il y a quelque chose qui me choque ... ouais je sais, c'est sûrement le but.

rebaise-moi!

0 étoiles

Critique de Chancelade (Bruxelles, Inscrite le 17 février 2001, 64 ans) - 21 février 2001

J'ai trouvé le film mauvais mais le livre excellent! N'est-il pas la version nineties des Valseuses de Bertrand Blier? Dont je te recommande la lecture, cher(e?)Chat Pitre! (s) Chancelade

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