La fille de Michèle Gazier

La fille de Michèle Gazier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Alma, le 16 août 2010 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 351ème position).
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Une fille, pas une femme ….

UNE FILLE ou le récit de la vie de Marthe, qui a dédié sa vie à sa mère, s’est toujours comportée comme une fille soumise et n’est jamais devenue femme, même mariée .

Dernière d’une famille dont le père , simple géniteur , époux volage, a quitté le foyer , laissant à son épouse la charge d’élever seule ses trois enfants , Marthe s’est promis de ne jamais abandonner sa mère présentée comme une femme forte, autoritaire "le portrait-type de la maîtresse-femme bourgeoise droit sortie du 19e siècl"," "une vraie forteresse"

Marthe, la recluse, l’ingénue, la passive, n’est qu’attente « attendre, c’est à cela que se résume sa vie . Attendre le prince charmant , attendre le bon vouloir maternel, attendre que le monde bouge autour d’elle . Attendre . »

D’une plume sobre, mesurée, tout en pudeur, à l’image du personnage toujours paisible , Michèle Gazier se montre en empathie avec son personnage . On devine d’ailleurs par la dédicace qu’elle possède quelques liens avec elle .

L’auteur en évoquant le quotidien de tous les membres d’une famille des années 20 aux années 50, trace des portraits de femmes attachants , celui de la sœur de Marthe, qui a su habilement composer avec la nécessité de se soumettre au destin que lui impose sa mère et sa tendance à l’indépendance , et surtout les deux portraits opposés mais complémentaires d’une mère castratrice et d’une fille démissionnaire de sa propre vie .

Précédé en exergue d’un vers de V Hugo : « Elle disait souvent : je n’ose Et ne disait jamais : je veux », ce récit plein de sensibilité entre respectueusement , sans la juger , dans la vie et dans l’imaginaire d’une femme dont la figure nous renvoie aux destins silencieux de certaines femmes d’autrefois , discrètes, qui semblent avoir traversé la vie en l’effleurant .

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Une vie entre parenthèses

5 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 5 février 2021

Marthe Antonia Philomène naît en 1917 dans un village du Nord. Une naissance surprenante pour un couple mal assorti entre un mari volage et toujours absent, et une femme rigide et bigote.
Elle n’aura pas le temps de connaître son père qui meurt peu après sa naissance, ni le Nord puisque la mère emmène toute la famille dans leur ville d’origine du sud. Marthe n’est pas la seule enfant, elle a un frère de 8 ans son aîné et sa grande sœur plus vieille de 11 ans.
Marthe et son frère vouent une admiration exclusive pour leur mère si dévouée, si courageuse, si droite.
Le fils deviendra maçon lui qui rêvait d’être lecteur, "seulement lecteur".
L’aînée plus délurée, dynamique, enjouée, sera le rayon de soleil de Marthe de son enfance austère.
Malgré sa scolarité brillante et son désir de devenir maîtresse d’école, elle se pliera, comme toujours, à la volonté de sa mère et deviendra couturière.
La rencontre avec Cousin, le neveu de son beau-frère, sera aussi une bouffée d’oxygène; il deviendra son ami, puis au fil des années un fiancé irrégulier.

Un destin tragique de cette vie sacrifiée, d’une vie de sainte, auprès d’une mère "exaltant toujours les valeurs du travail, de la persévérance, de l’honnêteté, de la rigueur, de la foi."
Même à 25 ans quand "pour la première fois, elle s’interroge sur ce qui fait que votre sort vous appartient ou que vous le subissez." , jamais elle ne remettra en question l’éducation, les préceptes de sa mère, jusqu’au reniement d’elle-même.

J’ai cependant trouvé le récit très linéaire et personnellement été très gênée par l’absence totale de noms propres. Seule Marthe a le droit d’être nommée, la mère, le père, l’aînée, le fils, Cousin… aucun nom de ville, de région ou de pays, le nord, la montagne… Bien sûr cela n’empêche pas de situer l’action, mais cela m’a manqué, comme m’ont manqué les descriptions des cadres de vie, des endroits, toujours réduites au minimum.
Pas de grandes envolées lyriques dans ce récit, seulement les faits, Marthe et uniquement elle dans ce huis-clos familial étouffant.

Des vies brisées

9 étoiles

Critique de Mirevol35 (mordelles, Inscrite le 4 décembre 2010, 74 ans) - 7 avril 2011

Ce livre raconte une famille type avec 3 enfants et une mère dominante (père absent ou n'assumant pas son rôle). Trois enfants écorchés, trois destins douloureux incapables de se révolter devant des mères castratrices se faisant passer pour des victimes des hommes qu'elles trouvent répugnants et qui finalement ne deviendront jamais ni maternelles ni épouses.
C'est l'histoire de Marthe (qui serait la mère de l'auteur) qui vit à l'ombre de sa mère. On la voit grandir en tant que cadette d'une famille sans père. Elle est la seule à être nommée, les autres personnages sont la mère, le père, le frère, l'aînée, le cousin, le voisin etc...
L'aînée refuse de se soumettre et tente de survivre malgré tout en faisant alliance avec le "diable". Le frère épouse une femme dominatrice (cela le rassure) et doit naviguer entre son épouse et sa mère.
La cadette, bâton de vieillesse qui ne supporte pas de voir souffrir sa mère se sacrifie corps et âme pour elle.
Vive la famille!!!

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