Un hiver à New York de Lee Stringer

Un hiver à New York de Lee Stringer
( Grand central winter)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Jules, le 14 février 2002 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 424ème position).
Visites : 5 602  (depuis Novembre 2007)

Un monde sans pitié !

Lee Stringer est un jeune auteur américain et son premier livre a été publié à New York en 1998. Il y raconte la vie des sans-abri qu'il a vécue lui-même. Ce livre n'est donc pas un roman, mais plutôt un reportage.
Pour ceux qui ont lu le roman « Les saisons de la nuit » de Colum McCan (superbe livre), ils découvriront ici une autre façon de raconter cette vie. Dans ce texte, pas de fioritures, des faits et rien que des faits.
Lee Stringer travaillait dans une petite PME et ce qui va le faire basculer vers la rue c’est le décès de son frère suite au Sida. Ce choc va le déstabiliser complètement. Logeant dans un trou à rats du métro, il passe ses journées à récolter des canettes vides qu'il revend à 5 cents pièces. C'est avec cela qu’il arrive à se payer sa dose de crack. Il vend aussi Street News, la revue des sans-abri, dans la rue.
Sa première phrase donne déjà le ton : « Dans certains domaines, plus que dans d'autres, nous avons tous du mal à ressembler au genre de personne qu'on aimerait être. » C'est son cas, même s'il apprécie par moments la liberté de la rue.
Ce qui va le sauver c'est un simple hasard. Couché dans son trou de béton, il cherche de quoi bourrer sa came dans sa pipe. Dans sa poche, il ne trouve qu’un bout de crayon. Il s’en sert et fume. Après quelques minutes, il se dit qu’avec un crayon il pourrait écrire et qu’il a un vieux cahier d'écolier sous la main. Il commence et nous dit : « J'écris sans arrêter, et plus j'écris, plus ça devient facile. Et plus ça devient facile, plus l’écriture devient bonne, et au bout d'un moment, c’est comme si j'écrivais sous la dictée. » Il continue donc et, le soir, il découvre qu'il n’est pas sorti de la journée et qu’il devra donc, faute de moyens, se passer de sa dose de came. Il envoie son texte à Street News et dans le numéro suivant il y trouve son texte !
« A partir de ce moment là, j'avais quatre choses à faire chaque jour : trouver du fric, dégotter la came, me défoncer et écrire. Finalement, j'ai laissé tomber les trois premières. »
Il va donc continuer à décrire sa vie et deviendra rédacteur au Street News. Il n’est pas payé, mais a un bureau dans le quel il peut dormir.
Sa vie est loin d’être simple et le fait d'être noir n'arrange pas les choses. Il va connaître les vols et les bagarres entre sans-abri, car « Même quand on touche le fond de l'existence, c’est encore le fric qui règne. » Il va connaître les petits délits et séjours en prison, les condamnations aux travaux d’intérêts publics etc.
Ce qu'il nous donne dans ce livre, c’est toute une série de flashs qui nous montrent de quoi sa vie est faite. Son écriture se veut surtout claire, nette, descriptive, directe. Ces textes sont terriblement vivants ! Suivez-le dans cette aventure qu’est la vie dans la rue.

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Les éditions

  • Un hiver à New York [Texte imprimé] Lee Stringer trad. de l'anglais, américain, par Jean Esch
    de Stringer, Lee Esch, Jean (Traducteur)
    Calmann-Lévy
    ISBN : 9782702132630 ; 3,49 € ; 16/01/2002 ; 294 p. ; Broché
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Les livres liés

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Sans abris reportage

8 étoiles

Critique de Vivelaplongee (waremme, Inscrite le 24 octobre 2004, 33 ans) - 13 novembre 2004

J'ai commencé a lire ce livre et j'ai un peu abandoné car j'en lis plusieurs a la fois . Ce livre pour un début est en quelques sortes un reportage sur les sans abris car notre auteur a également été sans abris si j'ai bien compris l'histoire du bouquin

Streets news road book

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 13 novembre 2004

Une belle écriture qui coule de source. L'envers du décor des sans-abris de nos villes à travers le recit d'un mec qui en a bavé et pour qui la vie est encore très hard.
A remarquer qu'il nous parle et s'intéresse plutôt aux personnages qu'il cotoie, qui vont et viennent, à la recherche d'une survie minimaliste.
Je noterai également son leitmotiv : " Le véritable problème, c'est le coeur des hommes."
Ou encore :
" La religion est faite pour les gens qui ont peur d'aller en enfer ; la spiritualité est destinée à ceux qui y sont déjà allés. "
Vers la fin du livre, Lee Stringer a, me semble t-il , une bonne approche :
" Les drogués, les alcooliques sont des absolutistes (... ) Pour eux, c'est l'Eden ou rien ". Et il développe...
Excellent !

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