Zola Jackson de Gilles Leroy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : (1 449ème position).
Visites : 10 202
Mère Courage
Zola Jackson est une vieille institutrice noire qui vit seule avec sa chienne dans un quartier défavorisé de La Nouvelle Orléans. Son fils Caryl, homosexuel ayant suivi de brillantes études est mort d'une longue et douloureuse maladie. Zola n'a jamais accepté sa liaison avec Troy MacIntosch un avocat blanc. En août 2005, quand l'ouragan Katrina s'abat sur la ville, quand les digues du Lac Pontchartrain cèdent les unes après les autres, engloutissant des quartiers entiers, Zola refuse de quitter sa maison alors que les eaux envahissent d'abord son rez de chaussée, puis son premier étage. Il ne lui reste plus qu'à attendre la mort, coincée dans son grenier avec sa vieille chienne Lady, sans rien à boire ni à manger...
Un roman émouvant, dramatique et plein d'humanité. Le talent de Gilles Leroy amène le lecteur à se sentir rempli de compassion pour cette vieille femme pas du tout « tendance » sur laquelle la vie s'est acharnée et qui résiste avec courage tout en se remémorant, un peu dans le désordre, les faits marquants de sa pauvre existence : sa liaison éphémère avec un jeune étudiant blanc anarchiste, sa mise à la rue quand elle dut avouer à sa mère qu'elle était enceinte, Caryl, son fils métis aux yeux verts, si beau et si intelligent, gaspillant selon elle ses talents avec un compagnon blanc qu'elle n'apprécie pas. Une belle histoire dans un style proche de celui d'Hemingway par l'auteur d'Alabama Song (Prix Goncourt 2007)
Les éditions
-
Zola Jackson [Texte imprimé], roman Gilles Leroy
de Leroy, Gilles
Mercure de France
ISBN : 9782715228740 ; 12,00 € ; 05/01/2010 ; 139 p. ; Broché -
Zola Jackson [Texte imprimé] Gilles Leroy
de Leroy, Gilles
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070440740 ; 6,30 € ; 27/05/2011 ; 160 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (12)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
J'avais cinq marches à mon perron !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 3 mars 2014
Les quat' filles March avaient un père docteur
Y' avait trois lanciers au Bengale
Et le facteur sonné deux fois
N'avait pas de courrier pour moi. (comptine)
Zola Jackson aura cette phrase merveilleuse au terme de son "introspection"
Que sait-on de son enfant ? Mon fils c'était ma raison, c'était ma maison, c'était mon château.
Un livre poignant, un style simple mais qui tape juste.
plouf
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 3 octobre 2013
Je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à la vie de cette vieille femme déprimée, coincée entre sa souffrance et sa peur de vivre, sous couvert de loyauté envers son chien. D'entrée de jeu, ce personnage de Zola m'est apparue antipathique, intolérante, orgueilleuse et surtout, mal aimante, déçue comme une jeune fille à son premier bal en découvrant que Caryl, son fils chéri et ses beaux yeux verts, était au final bien loin de l'enfant idéal dont elle avait rêvé.
Gille Leroy semble faire un parallèle entre la vie de son personnage et l'ouragan qui dévaste la Nouvelle-Orléans. L'annonce de l'ouragan fait surgir des souvenirs de la solitude de la vieille dame, la montée des eaux correspond à l'analyse de sa vie passée, de ses colères, ses regrets, ses humiliations, pour ne laisser au final que l'essentiel. La question qui se pose est : le retrait des eaux sera-t-il la mise à nue d’une vie saccagée, ou le début d’un renouveau possible ?
Mais il y a quand même un (sacré) point positif : j'ai beaucoup apprécié l'écriture simple mais évocatrice, fluide et acérée de cet auteur, ce qui fait de cette lecture une expérience pas complètement négative.
Acceptation
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 28 septembre 2013
Lors de l’ouragan Katrina en 2005, une vieille femme ne veut pas quitter sa maison. Pendant la tempête, elle se remémore son passé, son fils métis brillant dont elle a accepté difficilement l’homosexualité et surtout son riche compagnon blanc, l’homme manuel qu’elle a épousé et qui les a protégés, son métier d’institutrice dont elle a été écartée à mi-temps car elle buvait. Elle survit de justesse avec sa chienne et acceptera les consolations du compagnon de son fils.
IF-0913-4094
Un huis-clos court et fort
Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 8 septembre 2013
Le roman avance au rythme de l'eau qui monte et tandis que l'espace vital de Zola se réduit, c'est sa vie qui se déroule à nos yeux, par un plaisant jeu d'analepses. C'est pour moi la structure narrative choisie par l'auteur qui est vraiment intéressante.
J'ai eu du mal à rentrer dans le roman. L'écriture est belle mais le ton froid ne donne pas tellement de point d'accroche. Les thèmes abordés le sont de manière convenue : la ségrégation raciale, l'homophobie, la difficulté d'être une "fille-mère" à cette époque... Des thèmes que l'on a déjà vu ailleurs et qui ne sont pas traités ici avec une grande originalité. Un bon moment de lecture, mais qui ne m'a pas profondément marqué.
Portrait de femme
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 19 juin 2013
Un beau portrait de femme que nous fait Gilles Leroy, une femme forte de caractère mais aussi têtue. Déçue, je pensais qu'il y aurait plus de détails sur l'ouragan mais le roman est centré sur le personnage de Zola. Leroy construit son roman fort habilement : de l'observation, on s'insinue petit à petit dans les souvenirs de la vieille femme, on éprouve tour à tour, compassion, tristesse, colère... et même un peu d’allégresse. Je regrette aussi de m'être sentie perdue dans les différentes époques évoquées. Une bonne lecture dans l'ensemble !
Le courage d'une femme
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 6 juin 2013
Difficile pour moi de ne pas être émue par le courage de cette femme dont la réussite de son fils a toujours été le but premier de sa vie. Son attachement et son amour pour Carly sont admirables. Mais la vie, on ne la contrôle jamais tout à fait et les choses ne vont pas toujours dans le sens prévu et souhaité. Cependant, Zola s’accroche désespérément à ce qui lui reste : son chien et sa maison.
Malgré la beauté et la noblesse du sujet, j’ai trouvé le récit un peu court et la fin un brin décevante mais il reste que c’est un très beau roman illustrant à merveille le courage d’une mère devant l’adversité et le malheur. Très émouvant.
Cataclysme autour du Golfe du Mexique
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 17 mars 2013
Zola Jackson est une institutrice, une noire, récemment mise en retraite au moment de l’ouragan, qui vit toujours dans son village, au bord du lac de Pontchartrain, dans sa misérable maison de planches, avec sa chienne Lady pour seule véritable compagnie.
Dans ce récit, qui alterne la chronologie du drame avec des flash-back qui viennent progressivement nous faire comprendre pourquoi Zola en est là, Gilles Leroy aborde plusieurs thèmes majeurs ; le racisme latent dans le Sud des Etats-Unis, l’état pitoyable des Services Publics dans les zones défavorisées aux Etats-Unis, notamment du temps de l’ineffable Bush, la situation féminine – et notamment des fille-mères - dans la même société du Sud, et l’homosexualité … Et Gilles Leroy n’oublie pas de faire ressortir l’âpreté de la pauvreté au pays de l’Oncle Sam. Pour nous Européens, et particulièrement les Français, qui vivons dans une société munie de ce qu’on appelle pudiquement « les amortisseurs sociaux », c’est une mise en perspective intéressante.
En si peu de pages, 140, c’est une gageure.
Une gageure mais en même temps c’est remarquablement fait. « Zola Jackson » se lit d’une traite, un peu comme un ouragan vient dévaster une zone habitée ! La fin n’est pas une fin fermée – positive ou négative – c’est une fin des plus ouverte, qui laisse entrevoir encore un espoir au fin fond de l’enfer. C’est une sacrée nouvelle tout de même !
« Je sombrais dans le sommeil des justes et du Rohypnol quand ça a pété de nouveau ; une explosion, puis deux, qui n’avaient plus rien de cristallin. On aurait dit des bombes, un volcan sous-marin peut-être. Les rues étaient calmes pourtant, le monde se reposait. Qui donc aurait eu le cœur à terroriser la ville ce soir ? L’explosion venait des rives du lac, et ce n’étaient pas des pétards de gosses ni les feux d’artifice de fêtards, c’était un fracas souterrain, tellurique qui fit trembler toutes les maisons sur des kilomètres, de Gentilly jusqu’à Bywater, en ébranlant Saint-Bernard et tout le neuvième district. Les digues venaient de céder. »
KATRINA
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 26 janvier 2013
Zola Jackson refuse de partir et organise sa survie avec son chien Lady.
Un monologue très touchant sur sa vie .
Mais les descriptions sur la situation du moment présent me font penser à celles de Gaudé dans "Ouragan", les sources de renseignements sont les mêmes évidemment.
Un très bon moment de lecture!
Plus fort que le déluge
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 10 décembre 2012
Dans toute cette grisaille contemporaine sinistre, il est réjouissant de lire un personnage qui voue sa vie à l’amour et s’attache aux êtres chers jusqu’à la mort, même si il s’agit d’un chien.
Un monologue touchant
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 27 février 2011
Prise au piège de l'ouragan puis de l'inondation, elle va évoquer ses souvenirs, commenter ses choix de vie et quelquefois aussi sa mauvaise foi.
Mauvaise foi justifiée par certains événements de son passé qu'elle nous fera tout doucement découvrir.
Et comment ne pas être touchée par le drame de ces milliers de personnes: "Dans le ciel, ils sont arrivés par dizaines et ils ont tourné, de midi à minuit, des hélicoptères venus non pas pour nous sauver mais plutôt assister à notre fin: il faut croire que n'importe quelle chaîne de télévision, fût-elle à l'autre bout du pays, était assez organisée pour voler jusqu'à nous et réussir là où le gouvernement de la première puissance au monde échouait."
Un beau récit, touchant (j'avoue beaucoup de tendresse pour Lady), émouvant dans sa simplicité de ton.
Katrina est une chance pour les romanciers
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 22 novembre 2010
La description de la tragédie (Katrina) ressemble trop à ce qui a paru dans les médias ; quelle est la part personnelle de l'auteur ? A-t-il approché les évènements d'une manière originale dont il nous ferait profiter ? Je n'en suis pas persuadé...
Les évènements tragiques qui ont jalonné la vie de l'héroïne sont abordés au travers d'une "grille" trop conventionnelle et "bien-pensante", homosexualité, racisme, drogue, cancer... J'ai du mal à y trouver quelque chose d'original.
Ceci dit, ce petit livre n'est pas désagréable à lire...rapidement.
une mère héroïque
Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 76 ans) - 15 septembre 2010
J'ai rencontré Gilles leroy chez mon libraire, je n'avais rien lu de lui et ai tenté l'expérience. Je ne l'ai vraiment pas regretté. Sa dédicace résume bien son livre :" Pour....cette destinée d'une mère héroïque, imparfaite, humaine donc..."Tout est dit.
Forums: Zola Jackson
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Zola Jackson".