Café grec de Jean-Joseph Julaud

Café grec de Jean-Joseph Julaud

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 21 juillet 2010 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 4 étoiles
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Une écriture prétentieuse et irritante

Je reprends une phrase de l’auteur à l’avant-dernière page qui résume à merveille ce livre : « Je ne sais pas, Serge, cent ou deux cents pages comme celles-là, ça peut être gonflant. » En effet, on ne peut si bien dire. Je dois être maso pour être parvenue à la fin de ce roman. Curieux comme une bonne idée de départ située dans un cadre enchanteur comme l’île de Rhodes peut être gâchée par une écriture aussi prétentieuse et irritante que celle-là ! Pourtant, le début était prometteur et je dois dire que je me suis plongée avec curiosité dans cette histoire étrange d’un homme dans la cinquantaine attablé dans un café grec qui fait la rencontre d’un détective privée qui lui offre d’enquêter gratuitement sur sa vie passée afin de déboulonner les illusions qu’il entretient sur sa réputation et celle de son couple auprès des gens qui furent ses voisins et amis pendant de nombreuses années. En effet, Serge Tullier et sa femme Emmanuelle ont vendu leur boutique de Sombreuil pour venir s’installer dans cette île grecque afin d’y couler des jours paisibles dans l’oisiveté et profiter du temps qu’il leur reste. Le détective Jude Delator commence donc une enquête sur la vie passée du couple et ce qu’il découvre va presque faire basculer Serge Tullier dans la folie et le mener au bord de l’irréparable.

L’histoire ne manque pas d’intérêt mais l’écriture est tellement confuse que cela devient irritant au possible. L’auteur se plaît tellement à égarer son lecteur, à lui faire perdre pied, à la mener sur des sentiers tortueux et labyrinthiques que j’ai failli abandonner plusieurs fois tellement j’étais agaçée par tant de prétention et de désir de rendre le plus compliqué possible un récit qui aurait pu être très intéressant sans cela. Je devais souvent relire des paragraphes entiers afin de bien saisir la pensée de l’auteur et encore… Il sombre dans l’abstraction la plus totale et entraîne son pauvre lecteur avec lui ! Et ce sont des phrases et des phrases qui se veulent très poétiques et aériennes mais qui finissent pas voler bien bas et qui finalement, sont tellement hermétiques que cela en devient risible. Franchement, un peu de simplicité et de clarté dans l’écriture aurait facilité la compréhension mais on dirait que l’auteur veut absolument nous montrer à quel point il sait écrire et il part sur de longs exposés et on se demande où cela va nous mener quand cela nous mène quelque part. Dommage !

Non, ce genre d’écriture est à fuir absolument pour ma part. D’autres apprécieront mais moi, j’ai eu ma dose et on ne m’y reprendra plus !

« Je voulais repérer les phrases, en remonter le cours, entrer dans les mots comme dans un noyau, et puis chercher encore, vérifier si tout s’arrête là, si, au-delà de leur physiologie, des résonances bizarres ne révèlent pas un infini mêlé à du silence inquiétant, si, au sommet d’une lettre, un clapet insoupçonné ne donne un accès direct à l’envers du décor. »

Ouf !!!!

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