La Vie heureuse de Sénèque

La Vie heureuse de Sénèque
( De vita beata)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Js75, le 5 juillet 2010 (Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 014ème position).
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3 étoiles pour La Vie heureuse!

La Vie heureuse est un livre philosophique divisé en deux parties écrit par Sénèque. L'oeuvre contient notamment un dialogue avec un interlocuteur imaginaire. Le principal but du livre est de démontrer que le bonheur n'est pas matériel mais naît d'une vie en accord avec la vertu et la raison selon les préceptes du stoïcisme. Malgré un manichéisme trop appuyé (opposition) et une construction répétitive, je conseille ce livre d'un niveau plutôt bon, intéressant aux niveaux des thèmes et du style concis de l'auteur.

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Mieux vaut être riche et en bonne santé

8 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 27 juin 2016

Je ne sais si la personne qui m’a incité à lire ce livre pense que je mène une vie insuffisamment vertueuse mais, en lisant ce petit texte de Sénèque, j’ai au moins appris certaines choses que je ne connaissais pas ou mal. Pour moi, Sénèque était l’héritier de Zénon et plus généralement des stoïciens dont il a abondamment utilisé les théories pour combattre les épicuriens. J’ai donc découvert qu’il fallait nuancer quelque peu les idées par trop schématiques que j’avais sur ce personnage. Dans le présent texte qu’on peut découper en deux parties, la première démontre avec force arguments que la vertu conduira toujours l’homme vers son salut alors que les plaisirs immodérés le conduiront infailliblement à sa perte. « Eh bien ! Que la vertu marche devant ; partout sur sa trace on sera en sûreté. Trop de plaisir nuit alors que dans la vertu aucun n’excès n’est à craindre : car elle-même elle est sa mesure ». Jusque là on peut le comprendre même si, pour ma part, j’estime que la transgression est l’une des épices la plus fine de la vie.

La seconde partie nuance nettement la première car Sénèque, protégé d’Agrippine, conseiller de Néron, était immensément riche et il lui fallait bien démontrer que la sagesse pouvait parfaitement s’accommoder de la richesse fut-elle la plus conséquente. Ainsi, il écrit : « Cesse donc d’interdire l’argent aux philosophes : personne n’a condamné la sagesse à la pauvreté. Oui, le philosophe a d’amples richesses, mais elles ne seront ni dérobées ni souillées du sang d’autrui ». On peut douter que la fortune construite à l’ombre de Néron fut amassée avec les plus vertueux efforts. Comme disait un célèbre humoriste, « il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade ». Je crois que vais surtout potasser la seconde partie de ce petit ouvrage complété par une biographie de Xavier Bordes et une note de Jérôme Vérain concernant justement l'ambiguïté du texte de Sénèque.

J’ai été aussi perturbé au cours de ma lecture par la façon dont Sénèque évoque la divinité, il parle soit de Dieu soit des dieux et j’ai été intéressé par ce que Jérôme Vérain dit à ce sujet. Il confirme, comme nous le savons, que Sénèque pouvait difficilement être un apôtre du Christ en étant né en 4 avant l’ère chrétienne mais que certains de ces textes montrent qu’il penchait déjà vers une forme de monothéisme non définie qui permettrait de le classer dans les penseurs préchrétiens.

Une jolie collection qui propose des petits livres qu’on peut glisser dans une poche pour les lire dans les transports en commun ou ailleurs, pour se cultiver en toute circonstance.

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