Le cheminot suivi de « lettre d'amour » de Jirō Asada
( Poppoya)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Une grande pudeur, la nostalgie du temps qui passe
Senji est le chef de gare de la station, relativement importante, de Biyoro. Il accompagne le mécanicien de la mythique KH 12 diesel, qui fait son dernier trajet aller et retour vers la petite station de Horomai. La KH 12 finira peut être sa vie dans un musée, la gare d’Horomai va être fermée et son chef de gare partira à la retraite dans trois mois.
Mais si Senji fait ce trajet, c'est surtout pour fêter l’an nouveau avec son ami de toujours, Otomatsu, le chef de gare d'Horomai. Celui-ci, un de ces vieux cheminots d’une autre époque, comme Senji, a perdu sa fille, puis sa femme. A chacun de ces décès, fidèle à son devoir, il n'était pas présent !
Après avoir mangé un petit repas de fête et avoir bu un peu, Senji dort dans la gare vide, alors qu’Otomatsu veille. Soudain il est face à une petite fille, seule, une poupée en mains. Tout étonné, vu l'heure tardive et la neige qui tombe, il lui parle, s’en occupe, la mène aux toilettes, puis elle disparaît. Une heure plus tard, arrive une gamine qui devrait être sa sœur aînée. Après lui avoir parlé, elle disparaît soudain à son tour. Elle aussi sera remplacée par sa soeur aînée un peu plus tard. Cette dernière lui semble avoir l’âge que sa propre fille aurait dû avoir si elle avait vécu.
Une nouvelle dans laquelle des rapports humains forts sont dominés par une extrême pudeur.
Des hommes sans grande importance dans une hiérarchie, ou sur le plan social, mais qui sont des gens du terrain, de la vie de tous les jours et qui, dans leur banalité, font que les choses importantes fonctionnent pour les autres. Une grande nostalgie du temps qui passe domine aussi cette nouvelle. Leur monde bascule vers un autre temps, qu’ils comprennent mal…
Dans la seconde nouvelle, Goro sort d’une prison d'un quartier de Tokyo. Il a une bonne trentaine d’années et n’a jamais rien fait de bon. Il sait que son futur, avec le temps, sera encore moins bon que son présent. Un jour, par l'intermédiaire de la Mafia, pour cinq cent mille Yens, il a épousé une jeune chinoise sans jamais l’avoir vu. Il ne la verra jamais ! En effet, le mariage enregistré, sans la présence de Goro, la Mafia conduira directement cette jeune femme dans un bordel qui lui appartient en bordure de mer.
A sa sortie de prison, il reçoit un avis de décès de son épouse, ainsi qu’une lettre qu’elle lui avait écrite. Les autorités lui demandent de se rendre là où elle est morte, dans le village où est situé ce bordel, afin de la reconnaître. A cet effet, son contact de la Mafia lui remet une photo de la jeune femme ainsi qu’une copie de ses papiers.
Goro se rendra là-bas et sa vie va s’en retrouver tout à fait changée.
Aussi une très belle nouvelle ! Elle nous montre à quel point ces « petits » de la grande ville ne font que survivre d’expédients et ne sont que de minuscules rouages déshumanisés de la grande mégalopole corrompue et dévorée par la course à l’argent qu’est Tokyo.
Ce livre a reçu le prestigieux prix Naoki au Japon en 1997.
Asada Jirô est un écrivain né en 1951 et qui est aussi très connu pour sa grande fresque historique « Le Roman de la cité interdite »
Les éditions
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Le cheminot [Texte imprimé], récits Asada Jirô trad. du japonais par Yukiko et Didier Chiche-Triller
de Asada, Jirō Chiche, Didier (Traducteur) Chiche-Triller, Yukiko (Traducteur)
Editions Philippe Picquier
ISBN : 9782877304689 ; 2,68 € ; 20/01/2000 ; 106 p. ; Broché
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Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 27 février 2007
Les critiques du manga étant plus qu'élogieuses, je me suis lancé dans la lecture du livre.
Ouais bof, je ne partage pas toute l'opinion de la critique précédente. Certes ce sont deux nouvelles gentilles, à ce sujet la deuxième est plus intéressante quant à la psychologie des personnages, et sur le côté dramatique de nos sociétés qui marchandise les êtres.
La première nouvelle est plutôt fantatisco- onirique.
Deux nouvelles qui auraient pu paraître dans un journal quelconque et faire profiter au plus grand nombre de l'éventuel talent, puisque c'est écrit au dos du bouquin, de l'auteur.
Ceci ne m' empêchera pas de lire le manga auquel d'ailleurs le romancier a participé.
Hsie hsie, ta hsie!
Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 28 août 2005
Le cheminot.
Au fin fond du bout du Hokkaidô, il y a une ligne de chemin de fer et une petite gare, quasi-désertées, et il y a monsieur Otomatsu le vieux chef de gare sur le point de partir en retraite.
Sous une belle tempête de neige, c'est la nuit du réveillon, et monsieur Otomatsu est seul, depuis longtemps il a perdu sa fillette et ensuite son épouse, les chemins de fer représentent toute sa vie. Mais est-il vraiment seul ?
La lettre d'amour.
Où il est question de Goro, petit malfrat qui a épousé, il ne sait plus quand, une inconnue chinoise afin d'alimenter le marché japonais de la prostitution. Un jour, notre ami Goro reçoit une lettre de cette femme qu'il n'a jamais ni vue, ni connue...
Deux histoires simples mais belles, sombres mais pas désespérées, destinées au grand public.
Dans ce cadre, l'auteur a parfaitement atteint son but car ce livre fut un grand succès au Japon. L'écriture est claire, simple et efficace.
Personnellement j'i bien aimé mais je voudrais retrouver cet auteur dans un cadre plus ambitieux.
Voici un bon petit livre... Si le coeur vous en dit.
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