Katiba de Jean-Christophe Rufin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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entre islamisme, terrorisme, service secret, humanisme
Historiquement, Katiba est le nom donné à une section armée algérienne travaillant pour le FLN lors de la guerre d’Algérie. Ici, il s’agit d’un groupe sévissant aux confins du Sahara et rançonnant ou « protégeant » les caravaniers.
Jean-Christophe Rufin captive le lecteur avec des rebondissements fréquents et un éclatement de l’espace sans gêner à la compréhension de l’histoire. L’auteur colle ici à l’actualité avec la problématique du terrorisme et du désarroi que vit une personne face à une bipolarisation de culture.
L’héroïne, Yasmine, est en recherche d’identité : pencher vers l’intégrisme islamiste ou garder des réflexes d’éducation occidentale. Elle rencontre Dimitri travaillant pour La Providence, une agence privée d’espionnage. Lui aussi balance entre son métier d’agent secret et son amour pour Yasmine. Parallèlement à cette intrigue, Kader, Abou Moussa, Abdelmalek pérégrinent dans le désert, avec un projet d’attentat qu’Archie veut dénouer.
Jean-Christophe Rufin fait vagabonder le lecteur un peu partout : les Ardennes, Johannesbourg, le Quai d’Orsay à Paris, le désert, le Mali… Il lui permet aussi de mieux appréhender les réalités des ONG humanitaires, les services secrets, les milieux terroristes, les bandits qui harcèlent les caravanes dans le désert. Cette fiction nous aide à mieux comprendre les dilemmes auxquels doivent faire face tant de nouveaux autochtones qui nous entourent.
Les éditions
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Katiba [Texte imprimé] Jean-Christophe Rufin,...
de Rufin, Jean-Christophe
Flammarion
ISBN : 9782081208179 ; 11,25 € ; 21/04/2010 ; 300 p. ; Broché -
Katiba [Texte imprimé] Jean-Christophe Rufin,...
de Rufin, Jean-Christophe
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070442973 ; 8,60 € ; 25/08/2011 ; 452 p. ; Broché -
Katiba
de Rufin, Jean-Christophe
Flammarion
ISBN : 9782081244047 ; EUR 7,99 ; 21/04/2010 ; 391 p. ; Format Kindle
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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Plutôt brûlante, l’actualité
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 15 novembre 2020
Il s’agit d’un docu-fiction des mieux documentés, qui développe l’activité de terroristes de l’AQMI, au Sahara comme en Europe, ainsi que d’agents infiltrés, doubles … ou non !
« Providence » est une petite structure privée internationale qui fait dans la « sécurité » et la « barbouzerie », rendant service aux uns et aux autres pour des actions à la limite de la légalité ou qu’un Etat n’a pas envie de commettre. Le « marché » concernant AQMI est prometteur mais « Providence » n’a pas encore été conviée au « banquet ».
Justement, en provenance des Etats-Unis, une demande se fait, voulant valoriser des informations transmises par l’Algérie mais que le pouvoir américain ne considère pas comme sérieuses ou ne veut exploiter. Ca concernerait un attentat en France monté et préparé du côté de la Mauritanie. L’équipe de « Providence » est sur les dents et déploie ses (sérieux) moyens, humains et technologiques et les protagonistes principaux sont rapidement identifiés. Notamment Jasmine, une employée du Service Protocole du Quai d’Orsay, qui a donc ses entrées au saint des saints.
Justement Jasmine effectue un voyage privé vers Nouakchott et Nouadhibou et le cadre de l’enquête va se mettre en place. A la manière d’un John Le Carré connaissant l’Afrique saharienne, Jean-Christophe Rufin déroule tous les tenants, les aboutissants, les contournements, d’actions militaires, « commerciales » et diplomatiques dans cette région du monde bien compliquée, entre Algérie calculatrice et farouchement indépendante et Etats sahariens livrés à eux-mêmes, c’est-à-dire à quasi rien ; Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, …
C’est passionnant et furieusement actuel. Et puis ça ressemble tellement à ce qui s’est déroulé depuis 2010 …
dans les sables de l'histoire
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 1 janvier 2019
Des espions, une espionne et des complots
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 6 septembre 2013
Au fur et à mesure, le récit s’épaissit et on se prend au jeu dans cette histoire documentée, qui paraît somme toute assez crédible et qui comporte assez de rebondissements pour garder le lecteur en l’haleine jusqu’au bout des 400 pages.
Si ce roman m’a permis de découvrir l’auteur notamment connu pour ses actions humanitaires et pour son franc parler, il ne s’agit pas ici, contrairement à une partie importante de l'œuvre de Rufin, d’un roman engagé, mais de pure politique fiction.
Sur la forme, le fait de passer un peu trop souvent du coq à l’âne peut cependant déranger un lecteur adepte d’un récit à flux continu et même si le niveau littéraire reste correct il manque parfois de relief.
Ce livre m’a aussi fortement fait penser à « L’équation africaine » de Khadra, qui traite à certains égards d’une problématique similaire, récit sans doute moins crédible que « Katiba », mais écrit dans style littéraire supérieur.
Je me suis un peu ennuyé
Critique de Pierre Poupon (, Inscrit le 22 janvier 2013, 48 ans) - 22 janvier 2013
Et pourtant j'ai eu du mal à le finir, je me suis ennuyé...
Dualité
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 8 décembre 2012
Le démarrage est un peu difficile, le temps de trouver ses repères entre les multiples personnages, entre les lieux (désert saharien, banlieue bruxelloise, Paris, Washington) entre les milieux (terrorisme, services secrets, diplomatie, ONG, agences privées de sécurité).
JC Rufin emmène ensuite le lecteur dans une histoire passionnante, avec des rebondissements (un peu trop) fréquents, où l’action et le suspense ne prennent pas le pas sur les interrogations autour de la problématique du terrorisme et du déchirement entre deux cultures.
En effet, le héros n’est pas tant Dimitri (jeune homme sympathique envoyé pour infiltrer un groupe d’islamistes mais complètement dépassé par la situation), que Jasmine (qui hésite dans sa quête d'identité, attirée et rejetée par l’Algérie et la France, qui apporte une pointe de douceur et romantisme à l'histoire mais qui est surtout la clé et le nœud de l’intrigue... j’en dis déjà trop !).
Si le réalisme et la proximité avec l’actualité sont très présents voire pesants pour qui veut dormir tranquille, il s’agit d’un excellent roman d’espionnage à la française où la psychologie et l'ambiguïté ont beaucoup plus de place que dans les romans américains souvent marqués par la débauche technologique et le manichéisme.
Si vous avez aimé je vous conseille de lire dans la même veine les romans de V Volkoff.
Intégrisme et terrorisme
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 20 août 2012
Ceux qui ont sans doute rencontré le plus de succès, avec Rouge brésil (prix Goncourt) et plus récemment Le grand cœur pour les plus connus, sont des récits historiques. Ils se déroulent il y a plusieurs siècles, respectivement durant l’époque de la colonisation des terres américaines par les européeens, et au 17ème siècle en France, lors du développement du commerce.
Katiba n’appartient pas à cette catégorie. Comme dans Le parfum d’Adam (2007), l’histoire se déroule à notre époque et tourne autour du thème du terrorisme international. Il ne s’agit pas cette fois d’évoquer le terrorisme dit écologique mais le terrorisme mis en scène par certains intégristes islamistes. La forme est la même que dans son livre de 2007 : il s’agit d’une enquête commanditée par des gouvernements et réalisée par une enseigne privée.
Comme toujours avec Rufin, cette lecture nous semble instructive. L’intrigue est savamment dosée, le style limpide. Rien à voir selon moi avec ses romans historiques ennuyants, ce livre tout de même original vaut le détour, même s’il n’évite pas quelques clichés.
Un thriller haletant
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 30 mai 2012
Un point de vue différent de Le Carré et de Yasmina Khadra
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 30 novembre 2011
Rufin ne s’intéresse pas autant que Le Carré à la dérive schizophrénique de ses agents « doubles » , mais aux conflit de fidélités comme celui de Yasmine dans sa jeunesse , ou encore au conflit d’éthique des employés de l’agence de renseignements qui sont pris entre le respect de leur hiérarchie et d‘hypothétiques intérêts supérieurs d’une part et un devoir civique (ne serait-ce que pour éviter la case prison) d’autre part. Au final c’est passionnant. Cependant sur le même thème , bien qu’avec un regard différent , je préfère le roman bouleversant de Yasmina Khadra « Les sirènes de Bagad » qui introduit l’idée d’une conscience universelle qui peut refaire surface même au milieu du pire.
l’humiliation n’est jamais une excuse.
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 22 septembre 2011
Désolée...
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 26 décembre 2010
et puis Hobbs, Helmut, Marion , Aïssatou, Sarah, Farid, Willy, Abou Moussa, Abdelmalek ….
Beaucoup, beaucoup de personnages, mais peut-être plus gênant encore est la brièveté consacrée à chacun d'entre eux. Deux ou trois pages (quelquefois moins d'une) et on change de lieu et de personne.
Cela donne un rythme au roman que je n'ai pas du tout aimé, et seul le plaisir de lecture de 6 précédents romans de Jean-Christophe Rufin m'ont poussée à terminer celui-ci.
Dommage, car le sujet était intéressant et très instructif, des rebondissements prévisibles et d'autres inattendus, des personnages principaux agréables, mais noyés dans la foule.
Rufin n'est pas (encore...) Le Carré
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 17 octobre 2010
On ne peut qu'encourager les lecteurs potentiels : ils ne s'ennuieront pas.
J'ai personnellement apprécié les descriptions de la Mauritanie que j'ai eu l'occasion de visiter il y a fort longtemps, lorsque Nouadhibou s'appelait encore Port-Etienne...
Eclairant
Critique de Thierry13 (, Inscrit le 3 août 2010, 53 ans) - 23 août 2010
L'histoire de ce livre se passe dans le désert entre Algérie, Mali et Mauritanie (peut-être le sahel). Ca commence par l'assassinat de 4 touristes italiens par des terroristes.
je ne peux m'empêcher de faire le parallèle entre la réalité et ce roman.
Les différentes fonctions professionnelles exercées par Jean Christophe RUFIN doivent parfaitement lui faire connaître les rouages des ces groupes islamistes.
Même si l'auteur prévient que ce livre n'est qu'un roman, il est aisé de penser que sa description de l'organisation d'un attentat par al qaida d'une part et les interactions des différentes organisations d'état ( CIA, FBI, entreprise de sécurité privée, etc) censées protéger la population d'autre part sont réelles.
C'est pourquoi j'appellerai ce livre un docu roman.
A lire.
Un suspense haletant
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 19 août 2010
Dans les coulisses des renseignements
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 20 juillet 2010
Dimitri, jeune médecin travaillant pour une agence de renseignements privée, tombe amoureux de Jasmine, fille d’une Algérienne et d’un Français qui ne l’a pas élevée, travaillant au service du protocole du Quai d’Orsay. Or, il est chargé de la surveiller et d’apprendre si elle est une terroriste ou non. Petit à petit, toutes les pièces d’un puzzle s’assemblent et convergent vers un attentat contre la personne d’un prince arabe en visite à Paris.
Jean-Christophe Rufin nous fait vibrer dans un suspense très actuel où certains acteurs ne sont ni blancs ni noirs. Il recherche les racines du terrorisme et veut comprendre ce qui peut faire basculer un être dans la violence. Un roman plein d’imagination, comme à l’accoutumée.
(Attention au grand nombre de noms et de personnages !)
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Un auteur bien informé ou prémonition ? | 7 | Tanneguy | 17 janvier 2011 @ 17:35 |