Le malentendu de Irène Némirovsky
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Magnifique
Paru en 1926, c'est le premier roman de la jeune auteur Russe, publié alors qu'elle n'a que 23 ans.
Yves Harteloup est un nouveau pauvre qui, bien que s'étant brillamment illustré pendant la Grande Guerre, y a perdu toute sa fortune. Ne lui reste que l'appartement familial parisien. Mais élevé dans le luxe il ne peut renoncer au superflu pour vivre avec l'utile.
Ce mois d'Aout 1924, il est descendu prendre des vacances à Hendaye, retrouver le lieu où il passait ses vacances enfant. Dans son hôtel de luxe, il va rencontrer une "tête de là-bas". Là-bas c'est la guerre, les tranchées, le froid. Depuis la guerre Yves est fatigué, il veut oublier, se reposer. Mais cet homme est marié à la plus belle femme du monde, Denise, dont Yves va tomber amoureux.
Une liaison va naître durant les vacances, une liaison de rêve. Mais de retour à la vie parisienne les choses ne vont plus être aussi idylliques pour Denise, encore innocente, qui rêve de mots d'amour, d'un amour pur, fort, total. Mais Yves ne vit pas l'amour comme cette petite fille qui ne comprend ni son amant, ni ses tourments. Le roman semble tendre vers un drame amoureux, et pourtant, ce n'est que la vie. Yves est loin du héros de romans sentimentaux. C'est un homme fade, sans passion. Et pourtant il éveille chez Denise l'amour, le vrai, le grand. Et la déception aussi.
Voilà un pur bijou de la littérature! Une merveille! Comment une si jeune fille a pu cerner avec autant de vérité la vie et l'amour? Elle le retranscrit avec tant de tact et de beauté!!
Quel plaisir!
Les éditions
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Le malentendu [Texte imprimé], roman Irène Némirovsky préface d'Olivier Philipponnat
de Némirovsky, Irène Philipponnat, Olivier (Préfacier)
Denoël
ISBN : 9782207259559 ; 9,64 € ; 30/04/2010 ; 169 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Une écriture lumineuse
Critique de Esblandin (colomiers, Inscrite le 11 novembre 2011, 43 ans) - 22 janvier 2012
J'ai été totalement happée par ce roman, nous sommes dans les années 1930, nous vivons par procuration la liaison adultérine de Denise et Yves. Un amour presque innocent né malgré eux, qui finalement se poursuit au-delà des vacances. Mais finalement cet amour était fait pour être éphémère.
Denise femme du monde, Yves homme déchu de ce monde. L'une inconsciente de la difficulté de vivre parmi le peuple surtout pour celui qui a grandi dans l'aisance et l'autre frustré de ne pouvoir soutenir la note.
Nous suivons le souffle suspendu à cet amour qui se meurt de jour en jour, étouffé par le manque. Le manque de preuve d'amour pour Denise et le manque d'argent pour Yves.
La fin arrive en quelques pages une rupture sans bavure, un faux pas et tout se termine, l'un comme l'autre prend la mesure de l'amour qu'ils ont vécu.
J'ai tellement aimé que je viens de commencer " suite française" la suite au prochain commentaire.
Aventure amoureuse colorée d'émotions
Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 16 octobre 2010
Yves s’éprend de Denise alors qu’ils sont en vacances à Hendaye. Denise, fille d’industriel fortuné, délaissée par un mari qui s’absente souvent, est heureuse en compagnie d’Yves. Elle souhaite une liaison dans laquelle elle se sentirait sans cesse aimée, alors qu’en réalité Yves devient de plus en plus mélancolique et distant, encore ébranlé par les souvenirs des tranchées. Étant ruiné après la guerre, il deviendra employé de bureau. On constate assez vite que ce n’est pas l’adultère qui en est la cause puisque dans ce milieu mondain, l’adultère semble assez répandu. La mère de Denise n’avait-elle pas eu des aventures discrètes? Mais en revanche, "Chaleur du sang", de la même auteure, évoque subtilement les maris jaloux, car l’adultère se fait en catimini.
C’est plutôt l’humiliation qui affecte le nouveau pauvre. On devine la déception et la honte lors de la sortie au chic Perroquet. Tout l’agace et l’irrite, contraint de se montrer poli et souriant pendant qu’il pense au chiffre qui représente la quatrième partie de son revenu mensuel. Ces deux personnes n’arrivent plus à communiquer. L’aventure est vouée à la rupture. Yves deviendra aussi pauvre de sentiments que d’argent.
Ce sont les états d’âme qui dominent tout le roman. Il est empreint des sentiments d’amour, de désir, de doute, de jalousie et de solitude. C’est d’ailleurs ce qui en rend la lecture émouvante et intéressante.
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