Les ceux de chez nous de Marcel Remy

Les ceux de chez nous de Marcel Remy

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 27 mai 2010 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 718ème position).
Visites : 2 950 

Gn-a-rin d'pus trête que l'bouyon !

1865-1905 ) se consacre très vite à la musique. A l’âge de 25 ans, il publie des articles dans un journal parisien, Le Temps avant de se retrouver à Berlin pour affaires politiques. Là-bas, atteint de surdité et isolé du monde, il se met à écrire, nostalgique, une série d’articles évoquant sa région natale et les envoie à la Gazette de Liège. Ces articles seront publiés en recueil pour la première fois en 1914. «

La particularité de ces récits réside dans le fait qu’ils sont écrits en français mais aussi en wallon. Il convient donc, si vous ne maitrisez pas ce dialecte, de vous procurer une version avec traduction en bas de page ( elle existe à la bibliothèque des Chiroux, par exemple ). Lors donc, not’ Marcel nous conte ses souvenirs d’enfance, fin du 19 ème. A Lîdge, et plus particulièrement à Bois-de-Breux ; avec humour, fraîcheur et authenticité ( cela sent le vécu ! ). Les gens qu’il côtoie tous les jours sont assez rudes, brutaux, où la tendresse, par exemple, n’a guère de mise. Ils nous paraissent si éloignés de nous et pourtant seulement un bon siècle nous sépare. Il nous raconte son école, le catéchisme, les cérémonies religieuses, la vie familiale, le voisinage …

J’ai particulièrement aimé « Habie, on tue le cochon « , « Pour les voleurs « , « le gros vicaire « , « faire faire mon portrait « , « mal mes dents « , « Bai èfant « « j’écris une belle lettre « , « le jour de mes pâques « , « vive la fête ! « , « chez les p’tites gens « . Mouais, ce serait plus simple de dire : tout ! Brefle : un incontournable si vous êtes un vrai Wallon !

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Les éditions

  • Les ceux de chez nous de Marcel Remy
    de Remy, Marcel
    Labor
    ISBN : 9782804012298 ; 9,19 € ; 03/05/2000 ; 351 p. ; Broché
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Quand on repense au pays…

10 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 23 avril 2021

Ce livre a une saveur tout à fait particulière mais, comme le dit notre bon Lidjouèt Catinus, il faut connaître quelques rudiments du wallon de Liège pour bien l’apprécier parce que, dans l’édition originale, tous les dialogues sont toujours en wallon, sans traduction. Alors pour savourer tout le charme de ce patois qui fleure bon « l’à mon nos’ôtes », je conseillerais aux non initiés d’apprendre le vrai wallon, celui de Liège, ou de choisir l’édition avec la traduction française.

Le livre est un recueil de contes qui se passent dans un petit village des environs de Liège. Ce n’est pas encore la vraie campagne mais on possède quand-même un verger, un potager, de la volailles et l’une ou l’autre vache ou cheval ou cochon.
Un jeune gamin, citadin déluré, est expédié dans cette campagne chez son « mononcle » et mâm’selle Trînette se chargera de son éducation. Alors ce gamin raconte ses aventures, à sa façon, et c’est coquasse au possible. C’est un peu « Les Lettres de mon Moulin » dans le français patoisant de la région et c’est aussi bien raconté.

« Les ceux de chez nous » va beaucoup plus loin qu’un livre du terroir. On y découvre l’âme du paysan wallon avec son art de vivre, plein d’une gaieté volontiers luronne, et ses traditions qui se perpétuent de générations en générations. Pour le gamin, tout est nouveau et prétexte à s’esbaudir et à raconter : c’est l’école du village, la cueillette des fruits pour la bonne sirope, le jour où on tue le cochon, les combats de coqs, la messe du dimanche avec les hannetons qu’on a lâchés dans l’église, les jeux du « Roi dans les barres » avec les filles, la fête au village…

Toutes ces histoires sont racontées dans le langage fleuri des campagnards avec une justesse d’observation et un humour narquois typiquement wallon. C’est pour le lecteur un vrai régal de se replonger dans cette ambiance villageoise, que nous avons tous plus ou moins connue, et qui nous paraît si lointaine aujourd’hui que nous la croyons disparue à jamais. C’était le bon temps, allai ! il faisait bon vivre, comme on dit chez nous… et la nostalgie est toujours bien ce qu’elle était.

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