Les confessions de Augustin

Les confessions de Augustin

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie , Sciences humaines et exactes => Spiritualités

Critiqué par Platonov, le 3 mars 2002 (Vernon, Inscrit le 7 septembre 2001, 41 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 642ème position).
Visites : 6 519  (depuis Novembre 2007)

Chef d'oeuvre autobiographique

« Les Confessions » de Saint Augustin sont considérées comme le premier ouvrage autobiographique, puisque écrites à la fin du III ème siècle. Dans les huit premiers livres (sur un total de 13) , saint Augustin fait non seulement un récit de sa vie, mais également un véritable panégyrique de la gloire et de la miséricorde de Dieu qui l'ont amené à se convertir.
Dans un style littéraire remarquable, quoique parfois un peu lourd et ampoulé amenant à l’incompréhension, Saint Augustin nous raconte sa vie. Il nous décrit ses parents ; son père, païen et Monique, sa mère, très pieuse, qui fit inscrire son fils au catéchuménat et par son éducation, déposa dans son âme le sentiment que le salut était dans le Christ.
Ensuite, on suit toutes les tribulations spirituelles dans lesquelles cet homme, doté d'une nature sensible et de dons intellectuels certains, s’est pendant de très nombreuses années dévoyé.
Ainsi, on apprend que Saint Augustin voit sa foi anémiée lors de l’enseignement païen qu’il reçoit par des professeurs peu respectueux du christianisme. Ensuite, c'est la vie de débauche et d'oisiveté qui commence dès l'âge de 16 ans à Thagaste. Puis, Augustin nous montre comment ses études en rhétorique l’ont détaché encore plus du catholicisme. Désormais, il ne vit plus que pour les choses charnelles, périssables, et, de son éducation chrétienne, il ne conserve que la ferme croyance que Dieu existe ainsi que la vie éternelle.
Mais la lecture de « L’Hortensius » de Cicéron, alors qu'il a 19 ans, marque le début de sa conversion : Augustin comprend que le seul bonheur réside dans l'acquisition de la sagesse, de la vérité. Et à partir de là, il va vivre une quête spirituelle cherchant à savoir comment entrer en possession de cette vérité béatifiante vers laquelle le porte l’élan passionné de toute son âme. Après tant d’errances, qui lui firent adopter plusieurs solutions, comme le manichéisme puis le probabilisme, ses réflexions le conduisent à une solution de principe par laquelle il accepte en bloc la vérité divinement révélée telle que la présente les Ecritures de l'Eglise catholique.
Et ainsi il trouvera la réponse définitive, à 33 ans, avec notamment la scène célèbre du jardin, où il vécut, un peu comme Pascal le fera plusieurs siècles plus tard, un moment mystique, où il pense apercevoir Dieu.
A partir de là, de cette conversion, ce sera le temps de la pleine vérité et de ses œuvres, avec toujours un progrès continuel dans la conquête de la sagesse
Ce livre est un chef d’oeuvre ; il allie lyrisme, philosophie, théologie, récits d'enfance mais c’est surtout cette foi chercheuse d'intelligence, chercheuse de vérité qui est remarquable.
Avec ses Confessions, Saint Augustin figure comme un père de l'Eglise, qui met son génie à la défense et à l'explication de sa foi. Et en s’efforçant de pénétrer par la raison la vérité révélée, il a en même temps construit une réelle philosophie, c’est à dire une interprétation de l’univers à la lumière de la raison naturelle.
Cependant, il est vrai que les louanges et les prières trop répétitives et nombreuses finissent par lasser, même je pense pour des croyants.

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Avis mitigé

7 étoiles

Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 18 avril 2007

Saint Augustin a créé des institutions culturelles qui nous semblent évidentes aujourd'hui : le conflit entre la raison et les passions, entre le bien et le mal, ... Son oeuvre est sur ce plan un pilier incontestable de notre culture.

Sur la forme, on reconnaîtra que Saint Augustin a créé un genre : l'autobiographie.

Autobiographie qui tourne souvent en auto-flagellation et en critique absolue de la nature humaine : que de contrition exaspérante !

Vous l'aurez compris, même si je reconnais l'intelligence pointue de l'auteur, ses thèses m'agacent souvent.

Bref, ma notation ne se fonde que sur le raisonnement et la place irremplaçable de cette oeuvre pour notre culture.

Par contre, je ne me rallie en rien aux thèses qu'il défend.

Mouais....

5 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 25 septembre 2005

Je viens de finir le livre que j'avais à lire pour un cours... tout au complet des livres 1 a 13... je ne cacherai pas que c'était très long. Mon cours est appelé : Étude comparative des récits: Écrits de la vie intérieure. La longue, très longue diatribe de Saint Augustin sur sa vie, sur ses intérêts... et ses excuses sur tous ses intérêts à Dieu parce qu'il considère que Dieu doit être son seul intérêt m'a... m'a... grandement déplu. Je saisis bien le génial de l'oeuvre. Cette subjectivité de la compréhension humaine face au divin, cette impossibilité du discours à venir en ordre avec la conceptualisation du même divin. Cette constante remise en question du langage comme communication, mais étant moi-même un peu pas mal loin des valeurs chrétiennes qu'Augustin prône agressivement je ne peux qu'être très peu interpellé....

Aux gens qui viennent d'accueillir Dieu dans leur vie? Encore là, je passe mon tour...

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