Dieu est né en exil de Vintila Horia

Dieu est né en exil de Vintila Horia

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 2 mai 2010 (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans)
La note : 9 étoiles
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Sur le thème de l'Exil

Il s’agit d’un livre qui est tout à fait original et très intéressant.
L’auteur, Vintila Horia, a été découvert par Daniel-Rops pour les éditions Fayard en 1960 et son livre a été récompensé d’un prix Goncourt - au temps où le Goncourt récompensait une œuvre de qualité.
Vintila Horia est né en Roumanie, puis il a été exilé pendant quelques années à Rome avant de partir quelque part ailleurs au bout du monde.

En 1958, on célébrait à Rome le bimillénaire d’Ovide, ce fin poète du Haut Empire romain, et Vintila Horia s’est souvenu que sa thèse pour son baccalauréat portait sur Ovide.

On sait qu’Ovide avait été exilé par l’Empereur Auguste en l’an 9 de notre ère et qu’il mourut après huit ans d’exil, sans jamais obtenir le pardon d’Auguste. Or il fut exilé exactement à l’endroit où Vintila Horia avait vécu, en Roumanie à l’embouchure du Danube sur la mer Noire.

Il s’est alors créé entre l’auteur roumain exilé du XXème siècle, et l’écrivain latin exilé du Ier siècle, une sorte de lien mystique et Vintila Horia s’est alors approprié la plume d’Ovide pour écrire ses propres sensations d’exilé. Ce livre est donc conçu comme un journal de bord qu’Ovide aurait écrit lui-même pendant ses années d’exil.
L’auteur nous fait revivre un Ovide en quête d’un sens de la vie, une quête dont il se moquait éperdument au temps de sa jeunesse dorée à la Cour d’Auguste. Il nous raconte d’abord l’exilé confronté à une mort lente et solitaire, puis l’exilé qui fait la connaissance d’un monde nouveau, puis qui renaît à l’espoir et finalement qui ira à la découverte de nouvelles raisons de vivre.
C’est, pour l’auteur l’occasion de confronter la prestigieuse civilisation décadente de Rome avec ses dieux de pacotille, à la civilisation naissante des barbares avec son Dieu unique, dont une légende raconte qu’il viendra un jour visiter son peuple.

Le thème de l’exil est très fécond. Ici dans ce livre il est exploité d’une manière magistrale même si vers la fin, dans les dernières années d’Ovide, l’auteur semble éprouver quelques difficultés à trouver une issue malgré tout heureuse à son héros.

Voila donc un livre hors du commun, écrit en français et œuvre unique à ma connaissance, du romancier Vintila Horia. Cet érudit roumain était un historien, fin connaisseur du monde antique, doublé d’un philosophe, fin connaisseur des secrets éternels de l’âme humaine.
Il s’est révélé excellent écrivain et, pour son coup d’essai, il a réalisé un coup de maître.

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  Dommage... 1 Talondachille 29 octobre 2010 @ 12:27

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