Le remplaçant de Agnès Desarthe

Le remplaçant de Agnès Desarthe

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Soldatdeplomb4, le 27 avril 2010 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 424ème position).
Visites : 3 800 

Hommage

Le remplaçant, c'est en fait le grand-père de la narratrice (qui est à coup sur Agnès Desarthe elle-même). Elle l'appelle ainsi car son grand-père biologique est mort en camp de concentration, et que celui qu'elle a est en fait un remplaçant, qui a le tact de ne pas être aussi bon que le premier.
Une manière originale de rendre un bel hommage à cet homme, dans un style simple et efficace. Un bon texte, je n'ai hélas, pas grand chose de plus à dire: est-ce le signe qu'il manque un petit quelque chose???

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Doux et touchant

8 étoiles

Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 13 décembre 2011

Agnès Desarthe signe un récit doux et bouleversant. Elle nous y dépeint le caractère de son grand-père grand conteur. Tout est écrit avec une grande pudeur et beaucoup de douceur. Ce récit est très court mais le personnage principal est très attachant et on comprend bien l'amour qu'Agnès Desarthe lui porte. A découvrir!

On va y arriver..

8 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 19 mai 2010

Le remplaçant
Editions de l'Olivier


"Le problème,avec les livres, c'est qu'ils n'obéissent pas à leur auteur. On choisit un héros,et voilà qu'un personnage secondaire brigue le premier plan, on construit une histoire,mais une demi-page d'écriture s'empresse de la déconstruire . Ce que l'esprit forme- chez moi cela ressemble à des sphères parfaites, irisées, légères comme des bulles de savon -la main l'alourdit et le brise; La sagesse voudrait que je renonce à l'ambition de diriger,de planifier, mais je m'obstine.
Ce livre, que je suis en train d'écrire, était censé être un portrait du pédagogue polonais,mais dès les premières pages, le lapsus a oeuvré. J'ai su très rapidement qui allait prendre la place de Korczak dans ce récit, se superposer au personnage d'origine, profiter d'une vague ressemblance et de coïncidences historiques pour s'immiscer dans le projet, le faire dévier, le détourner irrémédiablement. Les deux figures ont toujours été mêlées. Dans la salle du musée, c'était déjà à l'autre que je songeais. Triple B est apparu ,et je n'ai pas pu faire autrement que raconter que son histoire à lui, lui sur qui je ne possède aucune documentation, lui dont j'ai si peu d'images,lui que personne ne connaît et dont tout e monde se fiche. Je voulais écrire sur un homme exemplaire, et voilà que je m'attache à un exemplaire d'homme.
C'est ainsi que fonctionne la fiction, la fiction qui, chez moi, l'emporte toujours sur son inverse ou plutôt son opposé, dont je peine à trouver le nom. Réalité? Vérité? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que cela me fait penser à une histoire de biscuit. Et s'il faut en passer par là pour comprendre comment un livre sur Janusz Korczak se transforme en un récit autour de Boris Jampolski, allons-y."


C'est un livre court, très simple et très pudique. Dans lequel Agnès Desarthe ,dont les grands- parents maternels étaient russes, et les grands-parents paternels lybiens, raconte son grand-père. Ou plutôt le remplaçant de son grand-père, celui qu'elle a connu, elle, car son vrai grand-père est mort à Auschwitz . Et bien sûr son enfance, à travers ce qu'elle conte de ce faux grand-père, qui lui aussi était un conteur.
Et comme on peut le lire dans l'extrait , ce n'est pas de lui qu'elle voulait parler ,mais de Janus Korczak,pédiatre et écrivain, qui rassemblait les enfants orphelins du ghetto de Varsovie et a été exterminé avec eux à Tréblinka.Elle va y arriver, mais pas tout de suite, après plusieurs digressions familiales et associations d'idées.
Comme j'apprécie cette façon d'écrire, par petites touches qui sont en fait très travaillées bien sûr, j'ai beaucoup aimé cette lecture dont les thèmes, les racines, la mémoire, la famille de sang ou de remplacement me sont chers aussi.

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