Le détective de Freud de Olivier Barde-Cabuçon
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Intrigue au pays des rêves et des lapsus
Résumé éditeur :
Paris, 1911. Missionné par Sigmund Freud en personne pour enquêter sur la mort mystérieuse d'un confrère, le docteur du Barrail se lance dans une aventure où la vérité se cache loin en deçà des choses. Epaulé par Max Engel, un drôle de détective marxiste, et le sémillant psychiatre suisse Carl Jung, le jeune homme interroge les faits et sonde les esprits. Mais il ne peut s'empêcher de soigner aussi les âmes ! Trouvera-t-il la clé de cette énigme dont trois femmes semblent être les troublantes héroïnes ? Contre toute attente, le propre passé de du Barrail refait alors surface ...
Entre quête d'identité, suspense et histoire d'amour, un roman haletant qui nous transporte dans le Paris de la Belle Epoque, sur les pas des pionniers de la psychanalyse.
Mon avis :
Un des livres les plus originaux de la saison et une belle réussite littéraire.
Le duo d’enquêteurs formé par le psychanalyste du Barrail et le détective privé marxiste Max Engel est épatant, drôle et grave en même temps. Et puis, dans l’ombre, mais toujours présent en filigrane, il y a un second duo, Freud et son disciple Jung avec une mention spéciale à ce dernier qu’on découvre, vibrant d’intelligence. Derrière l’intrigue policière se dessine en effet la remise en question de Freud par Jung et une future dissidence au sein du mouvement psychanalytique.
Une épatante galerie de personnages féminins, dont le lien quelque part est leur révolte contre leur temps, vient sublimer le récit avec notamment la belle et mystérieuse Dame en vert. Il est bien aussi question ici d'émancipation féminine !
Côté policier, l’enquête s’effectue à deux niveaux : Max Engel questionne les faits, du Barrail sonde les esprits et cela est passionnant.
Le tout, plongé dans le Paris haut en couleurs de la Belle Epoque en 1911, donne une intrigue originale, un récit rythmé et bien mené, des personnages très attachants, servi par une écriture, fluide et limpide. Une excellente découverte.
Les éditions
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Le détective de Freud [Texte imprimé], roman Olivier Barde-Cabuçon
de Barde-Cabuçon, Olivier
Editions De Borée / Littérature (Sayat)
ISBN : 9782812900990 ; 21,50 € ; 16/04/2010 ; 384 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Polar psychanalytique
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 16 janvier 2018
Comme son nom l’indique, celui-ci se situe au début du 20ème siècle au temps de Sigmund Freud, le fondateur de la psychanalyse. Changement d’époque, mais on est très vite dans l’ambiance. L’intrigue nous entraîne dans le monde de thérapie mentale qui étudie les comportements et les songes. De par cet univers, les personnages, qu’ils soient malades, médecins ou enquêteurs sont tous un peu dérangés et surtout pleins de vices. C’est un florilège de protagonistes fantasques qui nous surprennent à chaque page par leurs réactions. L’enquête qui se base sur cette méthode d’investigation donne lieu à des dialogues farfelus, des scènes décalées et des analyses de rêves délirantes.
Réaliser un polar autour du sujet de la psychanalyse paraît au premier abord un exercice périlleux, avec le risque de perdre le lecteur. Le thème est complexe mais l’auteur a su parfaitement le vulgariser afin de le rendre accessible à tous. A aucun moment, je ne me suis senti perdu et ma lecture a été fluide de bout en bout. Même si l’intrigue en elle-même n’a rien de révolutionnaire, j’ai pris du plaisir à suivre ses personnages loufoques en quête de vérité.
Avant l’arrivée du commissaire Volnay, avec sa plume déjà maîtrisée, Olivier Barde-Cabuçon offrait déjà une prestation prometteuse. Un peu moins aboutie, du fait de personnages moins charismatiques, mais toute aussi originale et documentée, cette aventure augurait bien la belle réussite de cet écrivain. N’attendez plus pour le découvrir !
Courbet : L’origine du monde. Tout serait là ?
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 1 octobre 2017
Extrait :
Mon cher confrère et ami.
J’ai lu votre lettre avec intérêt. Deux femmes, la Dame aux loups et la Dame en vert, deux histoires : le loup pour l’une, la pomme pour l’autre. Or, par qui a été offerte la pomme à la femme dans la tradition biblique ? Par le serpent ! Serpent que nous retrouvons chez votre amnésique. Passionnant ! Voici déjà le lien entre ces deux personnes, un lien ténu mais que vous saurez peut-être expliquer demain.
Commençons par le loup…
Passons à la Dame en vert, encore appelée Marie Madeleine. Combien de nos patientes rêvent de se prostituer ? C’est le sexe comme instrument au service de la puissance mais nous ne disposons d’aucun matériau pour aller plus loin dans l’analyse. Une jeune femme qui se vautre dans le pêché, un jeune homme qui rêve de serpent. Passons à votre amnésique, Hugo Lucca. Là encore, voyez le lien : Le péché, la pomme, le serpent….
Le serpent ? Le sexe, mon jeune confrère, le sexe.
Jouissif
Critique de Granite (, Inscrit le 11 juillet 2010, 46 ans) - 11 juillet 2010
J'ai adoré cette intrigue à la Gaston Leroux, pleine de rebondissements, saupoudrée juste ce qu’il faut de psychanalyse. Un récit bien rythmé et du suspens en font un moment de lecture particulièrement jouissif.
un duel savoureux entre Freud et Jung
Critique de Poil2plume (Strasbourg, Inscrite le 5 février 2010, 61 ans) - 16 mai 2010
Tous deux apparaissent dans l'histoire avec un beau sens de la vraisemblance. En effet, l'auteur ne prend pas parti pour ou contre l'un d'eux, il explique plus finement la différence fondamentale entre les deux hommes : Freud obsédé par le sexe et le vécu de l'enfance et Jung, plus réaliste, qui considère que le présent peut être, lui aussi, une source de conflits mentaux.
Démonstration brillante avec le couturier Paul Poirier, fétichiste du pied, qu'une analyse poussée de son passé ne guérit pas de son obsession. Jung y parvient plus prosaïquement en suggérant des images liées à ce fantasme ainsi que la collaboration d'une jeune et jolie courtisane. Et il s'avère que le couturier avait peur de voir raccourcir les robes, donc de mettre à nu ce pied si tabou, source de tensions qui n'ont plus lieu d'être.
Une très bonne - bien que parfois bavarde - introduction dans le monde controversé de l'analyse des âmes.
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Le détective de Freud | 4 | Isabella | 1 décembre 2010 @ 20:40 |