Le Sari Rouge de Vasugi V. Ganeshananthan
( Love marriage)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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des noms et des familles
Au lieu de pénétrer dans le monde magique d’un clan indien, ses coutumes, sa féérie, et sa permanence, ce roman analyse la diaspora Tamoule exilée actuellement aux Etats Unis.
La narratrice, née sur le sol américain alors que son pays d’origine s’entre déchire depuis 20 ans, façon génocidaire, examine les liens presque morts qui l’enchaînent au pays natal. Elle ne juge pas son oncle, activiste des Tigres ni ceux qui ont fui le pays pour ne pas condamner l’action directe, ni en être victime. Elle offre écoute et compassion à cet oncle atteint d’un cancer qu’elle soigne avec dévouement infini. En retour, elle rassemble les histoires de sa famille, en quête de son identité nouvelle et ancienne.
Le thème de la famille et celui du mariage sont omniprésents, qu’il soit d’amour, une exception pour les Tamouls, ou arrangé avec toutes ses variantes. Portera-t-elle un jour le sari rouge, vêtement traditionnel qui apporte la force, la vie, l’amour ? Il faudrait qu’elle se refonde dans la légende et accepte de vivre ce moment crucial où la jeune épouse et son mari deviennent l’égal des dieux, Vishnu et Parvati. Les crémations aussi, permettent à tout un chacun de devenir dieu. Interrogations.
Le livre est donc fort intéressant du point de vue historique. Comme une abeille perdue, Yalini qui a 22 ans, bourdonne autour de ses racines éparses et déchiquetées et tente de reconstituer son arbre généalogique, son arbre de vie. Elle se découvre, feuille fragile et tremblante, héritière quand même de Tharsi, Murali, Kunju, Uma, et les autres.
Les éditions
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Le sari rouge [Texte imprimé], roman V. V. Ganeshananthan traduit de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Schneiter
de Ganeshananthan, Vasugi V. Schneiter, Sylvie (Traducteur)
J.-C. Lattès
ISBN : 9782709629393 ; 5,83 € ; 26/08/2009 ; 406 p. ; Broché -
Le Sari rouge
de Ganeshananthan, Vasugi V.
le Livre de poche
ISBN : 9782253134466 ; 3,00 € ; 06/07/2011 ; 384 p. ; Poche
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Choisir ou subir son mariage
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 6 juin 2013
Yalini, une fillette, nait de cette union en juillet 1983 pendant le massacre des Tamouls au Sri-lanka. Enfant de la diaspora, elle n’a connu ces exactions et les combats qui en ont découlé, qu’à travers les écrits et les récits, elle ne les a pas vécus. Ses parents ne lui ont jamais raconté le drame des Tamouls mais elle l’a compris par les médias, par les conversations entre adultes,…, elle sait ce que son peuple a subi mais elle ne comprend pas très bien le pourquoi de ces massacres et le comportement des victimes fuyant ou résistant.
La vie de Yalini bascule quand le frère de sa mère, un des fondateurs des Tigres tamouls qui ont lutté férocement pour la création d’un territoire autonome sur leur île, arrive à Toronto pour, étant atteint d’un cancer, y finir ses jours auprès de sa sœur et de son beau-frère dont il a tout fait pour empêcher le mariage. Cet oncle raconte à la jeune fille son engagement aux côtés des Tigres et le choix qu’il a fait de rester au pays pour défendre sa terre contrairement à d’autres qui ont préféré mettre leur vie à l’abri dans des pays plus sûrs. Elle part alors à la recherche de son passé, de son pays, de ses origines, en explorant son arbre généalogique à travers les mariages qui l’ont structuré, développé et qui ont constitué son patrimoine génétique. Les événements douloureux sont eux aussi très présents dans son récit mais plus comme fond historique, l’élément essentiel restant l’étude des mariages sources souvent d’entraves pour les individus et pour la société en général.
L’histoire de la famille est ainsi concentrée à travers tous les mariages qui structurent l’arbre généalogique de l’auteur lui donnant un peu la forme d’un catalogue des diverses nuances d’unions maritales qui peuvent exister dans les deux grandes catégories citées ci-dessus. L’engagement dans le conflit armé ou le choix de l’exode n’étant que le second thème qui organise les relations à l’intérieur de la famille élargie qui peut se résumer dans le trio de filles qui se retrouvent à Toronto : Yalini, née d’un couple tamoul à New York, la fille qui raconte l’histoire et qui connait mal le conflit cinghalo-tamoul ; Janani, la fille de l’oncle qui a participé aux côtés de son père aux combats des Tigres contre les troupes cinghalaises et les traîtres tamouls, et Rajani, la fille d’un couple mixte cinghalais-tamoul qui voudrait oublier ce conflit pour vivre sa vie.
Vasugi Vasunari Ganeshananthan a écrit une histoire simple racontant, en chapitres courts, la vie des membres de sa famille dans un événement significatif de leur existence, un texte facile à lire, accessible au plus grand nombre, comme si elle avait voulu faire œuvre de vulgarisation en évoquant l’histoire de son peuple, son combat, son exode et sa diaspora au détriment de la qualité littéraire de son texte. Un récit qui laisse cependant percer toute la frustration et l’amertume d’une jeune tamoule de la diaspora qui n’a pas bien su ce que son peuple subissait, qui ne l’a pas compris et qui n’a pas pu s’interroger sur son éventuel engagement dans le combat armé. Le syndrome de tout exilé qui découvre ses origines et les souffrances qu’elles comportent. A mon sens ce texte manque cependant de souffle, de force, de puissance, de tripe, pour égaler celui que Mary Anne Mohanraj a consacré à ce même sujet dans « Colombo Chicago ».
Les Tamouls au Sri Lanka et dans le vaste monde
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 16 septembre 2011
La narratrice, Yalini 22 ans, née aux Etats-Unis dans une famille exilée ayant fui les massacres à répétition qui ont martyrisé ce malheureux pays, découvre petit à petit ce que fut l'existence de ses parents et amis après l'indépendance de l'île nommée Ceylan par les Anglais auparavant. Et nous pouvons essayer de comprendre comment le mouvement des Tigres Tamouls qui a défrayé la chronique mondiale a pu se développer et prospérer : c'est pour le moins complexe.
Le lecteur ignorant que je suis aurait aimé avoir également une vision de l'autre bord, la majorité bouddhiste du Sri Lanka, mais manifestement les relations sont rares, voire inexistantes entre les communautés. Quelle pitié !
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