La mécanique du monde de Bernard Foglino

La mécanique du monde de Bernard Foglino

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Camarata, le 28 février 2010 (Inscrite le 13 décembre 2009, 74 ans)
La note : 9 étoiles
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Photocopie d’un monde

L’action débute dans ce qu’il y a de plus commun et représentatif de notre époque : les photocopieurs, ces machines à dupliquer sont partout, indispensables et pourtant méprisées tant qu’elles ne tombent pas en panne. C’est lorsque qu’elles s’arrêtent que Nicolas ANGSTROM intervient, lui, le technicien réparateur qui aime et comprend ces douces machines prolifiques et dociles dont l’infinie répétition semble cacher un secret . Cet homme solitaire et uniquement intéressé par son métier est licencié par la firme qui l’emploie, XENON, les photocopieurs ne sont plus nécessaires .

C’est alors que la vie de Nicolas semble glisser dans le fantastique. Il fait connaissance d’un clochard théâtral et charismatique GABRIEL. Ce clochard élégant l’initie à la mise en scène de la souffrance et de la misère dans la vie réelle, sous le regard des caméras de reportage.

Cette comédie action a pour but de créer l’émotion et de provoquer un acte compassionnel qui génèrera chez l’individu moyen, la satisfaction d’avoir accompli une bonne action. « comme tous ces gens se sentaient heureux, comme tous ces gens se sentaient bons ! »… « les gens fondaient ,se répandaient, s’émolliaient dans la contemplation de leur propre compassion ». Pourquoi est-ce nécessaire de jouer cette comédie, parce que les hommes devenus de purs consommateurs dans tous les domaines même émotionnel n’ont plus accès au merveilleux , à l’imaginaire….

Tout cela, bien qu’étrange, lui parait assez inoffensif jusqu'à ce qu’il soit amené participer à des scènes plus violentes et cruelles. Insensiblement il entre dans une zone rouge au nom du bonheur et de la quiétude de l’humanité.

Interloqué avec la sensation d’être pris au piège, il installe chez lui un faible d’esprit brutalisé dans la reality-scene dénommé « LA TETE » et avec cette tête il entreprend une sorte de voyage mental de retour... Parallèlement se déroule le récit de son enfance qui éclaire et rejoint le présent par le retour progressif d’un passé dramatique. C’est une histoire bien écrite, surprenante, dont l’ironie sous-jacente laisse songeur.

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