Un soir au club de Christian Gailly
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : (1 691ème position).
Visites : 7 310 (depuis Novembre 2007)
Le dernier Gailly est arrrivé !
Un soir au club, le onzième roman de Christian Gailly . Sait-il, vraiment, Simon Nardis, qu'il rate son train pour ne pas laisser passer sa chance ?
Une chance double, celle de retrouver la musique qu’il avait perdue et la femme qu'il n’espérait plus. Seulement voilà, qui dit train dit horaire, qui dit horaire dit morale, qui dit morale dit vie conjugale. Simon Nardis était déjà marié. Nardis a abandonné le jazz (et l'alcool) depuis dix ans.
Son boulot actuel c’est de vérifier le chauffage de salles industrielles ou commerciales.
Et puis le hasard lui plaque le pif sur un clavier de piano dans une cave - club à jazz. Le personnage Nardis marié comme Gailly avec le Jazz, avec Coltrane et Mile Davis. Gailly et la musique. Gailly écrivain.
Gailly est l’homme de la lisière, de l’entre deux . Entre la terre et le vide. Gailly du bord du bord de la falaise. Le vertige. Entre douceur et dureté. Tendresse et cruauté. Sobriété et maîtrise. Gailly et ses phrases courtes. Son style millimétrique. Gailly et le moindre détail. Gailly à tout. Nardis ce musicien marié qui abandonne sa femme et l’amour sincère de sa femme pour Debbie une chanteuse de jazz ?
Allez voir par vous-mêmes.
Depuis 1987, depuis Dit-il, son premier roman et surtout depuis K622, son second, (une évocation d'un concerto de Mozart) , Un soir au club, renoue avec la meilleur fibre de l’auteur. Pur plaisir.
Les éditions
-
Un soir au club [Texte imprimé] Christian Gailly
de Gailly, Christian
les Éditions de Minuit
ISBN : 9782707317735 ; 6,85 € ; 07/01/2001 ; 176 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (13)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Jazz et littérature
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 16 mars 2011
Et même si c'est complètement immoral de se réjouir de la mort de sa femme car on a rencontré quelqu'un d'autre, c'est tellement bien écrit que cela devient presque acceptable.
Le récit est court, facile à lire, mais il nous déroute un peu à cause du style de l'auteur. C'est du jazz devenu littérature. Je vais en lire d'autres du même auteur.
À 22h58 Debbie dans le cétacé au néon vert; JAZZ
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 8 décembre 2009
Saxophoniste pendant vingt ans avant de s'atteler à l'écriture de romans, Gailly déploie son écriture délicieusement syncopée, millimétrée, qui transpire la pulsation du jazz, exhale le rythme d'une rengaine voluptueusement rallongée, exalte les petites choses de la vie, s'attarde avec délice sur un train à 22h58, sur l'enseigne d'une boîte de jazz figurant un dauphin accroché à un fil de néon vert, sur un chat qui s'appelle Dingo.
Gailly dit avec tact, doigté et une indéniable grâce les concours de circonstances inopinés, les juxtapositions imprévisibles de faits, d'événements et d'avatars de tout acabit, les mille et un soubresauts du destin capricieux qui, comme au jazz, improvise. Coltrane, Charlie Parker, Miles Davis sont là-haut quelque part, accompagnent de loin le récit, qui bat son aile, et son écriture qui, pour notre plus grand bonheur, n'en fait qu'à sa tête.
Effet papillon
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 20 avril 2009
Une histoire banale donc mais contée de façon légère et sombre à la fois.
La première partie, envoutante, permet de sonder l'âme de Simon et d'en explorer toute sa mélancolie. On suit ses pensées, ses ratés, ses actes manqués, ses regrets à travers un désir de "jazzer" enfoui au fond de lui. Le jazz, sa vie. Il a failli passer à côté mais maintenant c'est fini, il se lance et change de vie. Tout bascule en cette nuit de cuite, et la suite, la partie amourette, que j'ai trouvé moins prenante, évapore l'effet immersif réussi du début. On vibre moins, plus de musique, plus de son, moins d'image...
Je comprends que l'on puisse détester ce livre, après tout, l'écriture peut paraitre plate par moment, et l'histoire banale. Mais je comprends tout autant qu'on le porte en estime pour ce qu'il a de fort: la mélancolie, l'introspection, s'ouvrir à soi, se lâcher, c'est jazzy ça...
Quant à moi, j'ai aimé, passé un bon moment, mais dans le genre roman court avec ce qu'il faut de personnages dépressifs qui s'ignorent, je lorgne plus vers Pascal Garnier qui me séduit un tantinet plus.
"Round about Midnight"
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 15 mars 2005
Me voici donc séduite aux trois-quarts par ce "soir au club", mais une chose est sûre, je lirai d'autres livres de Christian Gailly. Et j'apprivoiserai peut-être - ou peut-être pas - sa petite musique
Un placébo
Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 3 février 2005
Le hasard lui redonne un siège occasionnel dans un club de jazz…et les vieux démons de ressurgir…
Histoire convenue, personnages simplistes, situations factices et invraisemblables…tout est étriqué et pas mal racoleur !
Un placebo ! Incolore inodore et sans saveur.
Quant à l’écriture, musicale est-il dit au dos du livre…. Admettons ! Mais je ne suis pas convaincu, je n’ai jamais compris ce que cela voulait dire une écriture musicale !
Ai attendu avant de lire, aurais dû m'abstenir
Critique de Lamanus (Bergerac, Inscrit le 27 janvier 2005, 65 ans) - 3 février 2005
Bref, je ne voulais pas le lire et j'aurais dû m'y tenir.
Et le reste de la vie.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 30 décembre 2004
"Son sac, dieu sait pourquoi, elle ne pouvait pas l'atteindre. Un sac comme ça se faisait dans le temps pour aller à la piscine. Fermé en haut par une ficelle passant dans des oeillets dorés.
Debbie fouilla, trouva, ce qu'elle avait noté, et aussi ses lunettes grâce à quoi Simon lui supposa un âge qu'elle ne faisait pas.
Son maillot lui allait à merveille. Mieux que ça. Semblait fait pour elle. Mieux que ça. Avoir été fait, non pas pour elle mais sur elle. Peut être même avec sa peau. Mais comme c'est impossible elle avait dû naître comme ça, en maillot noir une pièce.
Dans le mouvement qu'elle fit pour reposer son sac de piscine, son foutoir à ficelle, Simon put voir que la peau se fripait au pli intérieur de la cuisse et au pli intérieur de l'épaule. Debbie avait bien l'âge qu'elle ne faisait pas.
..."
Et vous savez à qui ça m'a fait penser cette écriture? A qui ça devrait plaire? A Yali.
un livre fantastique dans un style très réaliste......
Critique de Cocoline (Lyon, Inscrite le 20 avril 2003, 37 ans) - 9 avril 2003
le quotidien transformé en aventure
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 5 septembre 2002
Dans les méandres de la note bleue
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 3 septembre 2002
Et puis c'est le basculement, irréversible, irrémédiable. Et le final de ce roman triste et cruel à la fois. Je ne connaissais pas cet auteur et la lecture de ce roman m'a donné tour à tour le sourire, la pitié, l'incompréhension, et la larme à l'oeil. Un roman qui ne vous lâchera pas. Voila, je tenais à faire partager cette agréable surprise pour moi d'avoir découvert pareil roman.
Le rêve de toute une vie
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 8 août 2002
Il y a la façon de rendre compte de l'histoire, avec des sauts dans le temps et l'espace, des avancées rapides et des retours en arrière, par un narrateur qui est peintre et a connu tous les protagonistes de ce récit.
Il y a aussi le style qu'on pourrait qualifier de savant débraillé. En effet, Gailly se joue de la ponctuation comme personne. Il "passe" des virgules, multiplie dans plusieurs phrases les deux-points (jusqu’à quatre) et va parfois à la ligne avec une majuscule après deux-points. Sans nul doute que Gailly se sert de sa technique d'ex-jazzman pour nous ensorceler comme cela, nous travailler à ce point la corde sensible, et sur tous les tons.
Du grand art !
Prix du Livre Inter 2002
Critique de Stéphanie (Chevreuse, Inscrite le 12 juillet 2001, 53 ans) - 4 juin 2002
Félicitations !!!
Ce jazz qui jase dans le noir...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 février 2002
Unité de lieu : le club, la ville, le bord de mer. Et cette route vers Paris, ce double chemin – de fer, de bitume. Unité d’action : est-on un homme mort quand on a des poils blancs sur la poitrine ? « Un soir au club », de Christian Gailly : beaucoup plus qu’un trio de jazz.
Forums: Un soir au club
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Un soir au club".