Le parasite de Georges Lafontaine

Le parasite de Georges Lafontaine

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Dirlandaise, le 5 février 2010 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 808ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Une vengeance cérébrale...

Alain Royer, architecte, rentre chez lui au volant de la jolie voiture sport qu’il vient d’acheter pour l’anniversaire de sa femme adorée lorsqu’il est percuté par une camionnette conduite par un ivrogne récidiviste notoire. Il se retrouve étendu sur un lit d’hôpital, complètement paralysé et n’ayant plus aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Il est entièrement dépendant du personnel hospitalier pour sa survie. Cependant, son cerveau est intacte et il n’en faut pas plus pour que l’architecte Royer puisse exercer sa vengeance envers celui qui a détruit sa vie de bonheur avec Florence, sa femme bien-aimée, le centre de son existence et son unique raison de vivre.

Georges Lafontaine, un journaliste et attaché politique québécois, a remporté la troisième édition du Grand Prix de la relève littéraire Archambault avec son premier roman « Des cendres sur la glace » et je comprends bien pourquoi après la lecture de ce roman qui combine le genre policier et fantastique tout à la fois. Le roman m’a tout de suite captivée et mon intérêt n’a jamais faibli, au contraire, je tournais les pages avec avidité, impatiente de voir de quelle façon les choses allaient tourner pour notre héros. L’auteur a bien ficelé son histoire et l’écriture très sobre est agréable et d’une efficacité certaine. Le romancier réserve à ses lecteurs bien des surprises et des retournements de situations étonnantes. C’est une lecture très divertissante et je lui accorde une bonne note à ce livre tellement l’imagination de monsieur Lafontaine m’a impressionnée. La construction est impeccable et la fin m’a tout à fait enchantée. Je dois avouer que j’avais un peu deviné ce qu’elle serait mais elle m’a fait sourire quand même. Oui, je recommande chaudement ce livre et je lui accorde une bonne note car il le mérite amplement.

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Parapsychologie

5 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 octobre 2010

Ecrit trop simplement pour être autre chose qu’une histoire, une histoire intéressante mais seulement une histoire, qui pourrait être une de Marc Lévy, et qui glisserait alors plus facilement. Il faut reconnaître que la fin en serait alors différente mais, bon …
Alain Royer n’a pas de chance avec ce roman puisqu’à peine celui-ci commencé, on assiste à l’accident qui va le priver de toute autonomie, pire, qui va le faire passer aux yeux des autres pour un quasi légume dont on ne sait pas s’il a une conscience. (Vous vous rendez compte, si George Lafontaine n’avait pas écrit ce roman Alain Royer roulerait peut-être toujours dans la belle petite auto rouge qu’il s’apprêtait à offrir à sa femme !)
Et c’est que sa conscience, il l’a toujours Alain Royer. Toujours. Et qu’il enrage de ne pouvoir faire passer le message aux autres et notamment à sa femme qu’il adore toujours et qu’il voit venir tous les soirs se poster éplorée au chevet de son lit. Alors il replonge dans le passé, son passé d’enfant qui ne fut pas spécialement heureux voire carrément horrible, et au cours duquel il avait déjà fait l’expérience de la dématérialisation pour échapper au cauchemar du viol et se venger.
On bascule donc gentiment dans du quasi fantastique, mais du fantastique non revendiqué, non assumé. Et derrière, George Lafontaine ne va pas mégotter. On n’est pas dans une bluette (exit Marc Lévy) et il nous le fait bien savoir. De vengeances plus ou moins fortes en meurtres, plus ou moins justifiables, Alain Royer (ou son ectoplasme) nous font suivre une vendetta sanglante avec son cortège d’injustices.
La fin sera une belle pirouette (que ne renierait pas Marc Lévy, même si le corps du roman se serait déroulé autrement). Au final, une lecture rapide, mi-suspense mi-fantastique mi-philosophie de cuisine, en trois moitiés parfaitement inassemblables !

Pas assez de consistance à mon goût

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 30 septembre 2010

Ha, la dépendance de l'être cloué sur son lit d'hôpital, sa souffrance intérieure, son impuissance... des moments forts qui me parlent au coeur et dont j'ai retrouvé toute la justesse sous la plume de G.Lafontaine.
Dommage que la suite du roman ne soit pas du même acabit.
L'histoire est parfois rapidement esquissée, le fil conducteur est là et l'auteur y accroche quelques éléments sans réellement prendre le temps de les approfondir. Le lecteur n'a pas le temps de le faire car tout de suie, on passe à autre chose et tant pis si des thèmes importants sont évacués au profit d'éléments en apparence moins importants... Tout ceci est dommage car la plume de Lafontaine semble être dotée d'un bon potentiel, son écriture est agréable mais il manque cent bonnes pages à son roman pour que celui-ci me laisse un réel bon souvenir. Ici, pas le temps de s'immerger dans l'atmosphère que tout est terminé, emballé c'est pensé et tant pis pour vous/pour moi.

Le cerveau de l’affaire

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 15 septembre 2010

Il est difficile d’apprécier un roman quand on déteste le personnage principal. Ici, il s’agit d’un être jaloux et assoiffé de vengeance au point de commettre des meurtres. L’auteur tente de nous le rendre sympathique en nous relatant son enfance douloureuse. Mais, cela m’est apparu forcé et interminable.

La présence de phénomènes paranormaux rend l’histoire originale. Par contre le fait d’alterner entre une voix de narrateur et un point de vue extérieur réduit à néant toute possibilité d’instaurer un suspense. On sait tout à l’avance.

Il y’a plusieurs bonnes idées. Elles sont simplement mal livrées.

Vengeance

8 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 11 juillet 2010

Idée originale.
Roman d'une part fantastique et d'autre part policier et un peu d'amour pour édulcorer.
Alain Royer qui a tout pour être heureux, se retrouve complètement paralysé, victime d'un chauffard.
Comment peut-on se venger en étant cloué sur un lit d'hôpital?
Un indice : lire "Le parasite".

Dommage...

5 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 25 mars 2010

Alain Royer a tout pour être heureux : un bon travail d'architecte et une merveilleuse épouse. Mais tout s'écroule quand il est victime d'un chauffard qui grille la priorité et l'envoie à l'hôpital. A son réveil, il apprend qu'il est complètement paralysé, il ne peut que voir si on lui ouvre les yeux. Et penser. Pourtant, quand le chauffard coupable de l'accident d'Alain Royer est retrouvé mort dans la même posture que celui-ci, l'inspecteur André Tommasi s'interroge...

Une histoire originale qui opère dans tous les registres : un brin de fantastique, d'enquête policière et bien sûr, une histoire d'amour. Il évoque pas mal de sujets comme l'euthanasie, la vengeance ou d'autres sujets plus philosophiques. Un bon moment dans l'ensemble mais j'ai trouvé l'histoire pas assez développée, tout s'enchaine un peu trop vite. Le personnage principal commet bourde sur bourde, j'ai trouvé ça un peu gros. L'histoire est prenante, les pages se tournent vite mais j'ai été déçue par le style et le déroulement de l'histoire.

Mais qui est qui ?

6 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 12 mars 2010

Dans cette petite ville du fond du Québec, jusqu’à ce jour fatal, la vie a été bien généreuse avec cet architecte à qui tout réussit, une carrière qui grimpe vers le zénith, l’argent qui gonfle ses poches, une belle et gentille femme qui l’adore et qu’il adore. Mais, un détail, en l’occurrence quelques vers de trop, peuvent faire basculer le plus grand des bonheurs dans l’horreur la plus totale. Un chauffard aviné percute la voiture de l’architecte et l’expédie à l’hôpital pour le reste de ses jours avec pour seul lien avec la vie l’ouïe qui lui permet de comprendre son entourage sans toutefois pouvoir le lui faire savoir. Complètement immobile sur son lit de douleur, il se souvient de son passé, de sa mère qui le frappait, du curé qui l’a violé et de la méthode qu’il avait mise au point pour échapper à la douleur en s’incarnant en autre chose ou en une autre personne. Alors une idée germe dans sa tête quand le médecin propose à son épouse de débrancher son assistance respiratoire pour mettre fin à sa douleur et à celle de sa femme. Il va concevoir un plan diabolique qu’il aura du bien du mal à maîtriser et qu’il devra adapter au fur et à mesure de son déroulement.

Un scénario digne du meilleur thriller mais hélas une mise en scène laborieuse, un démarrage lent, un récit trop prévisible qui gâche le suspens et une narration trop linéaire et finalement assez banale, confèrent une certaine platitude à ce roman. Un texte qui sent trop le journalisme que l’auteur a pratiqué avant de se consacrer à la fiction, qui privilégie les faits et leur description à l’ambiance, à la psychologie des personnages et à la réflexion sur les sujets très lourds qu’il soulève.

En effet, si cette histoire évoque le problème de l’alcoolisme au volant, elle soulève surtout d’autres questions beaucoup plus sensibles comme l’euthanasie, la vengeance, la punition, l’oubli, la vie après l’horreur, la reconstruction, mais aussi la minceur du fil de la vie et la fragilité du bonheur qui peuvent à tout moment se briser suite à un accident, la tentation d’aller voir de l’autre côté du miroir ou encore l’intervention malveillante d’un tiers… Une nouvelle version de la dispute entre destin et hasard.

Mais au final, un sujet qui nous a semblé un peu trop ambitieux pour l’auteur qui nous laisse un peu sur notre faim après avoir bien aiguisé notre appétit dans cette nouvelle variation sur l’être et le paraître. Il était, a priori, pourtant assez facile de jouer avec les personnages dans une mise en scène entre réel et virtuel, entre l’un ou l’autre, pour jouer à « qui est qui ? » et ainsi jeter le doute sur notre façon de percevoir l’humanité.

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  Georges Lafontaine n'est pas Marc Lévy 55 Dirlandaise 5 octobre 2010 @ 20:30

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