La lumière du détroit de Hitonari Tsuji

La lumière du détroit de Hitonari Tsuji
( Kaikyō no hikari)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Bolcho, le 27 janvier 2002 (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 713ème position).
Visites : 4 631  (depuis Novembre 2007)

Aux blessures qui saignent encore

Vous avez bien, quelque part au fond de vous, un regret qui vous hante, une souffrance inoubliée, une culpabilité tenace, une lâcheté honteuse, une cicatrice.
Il faudrait pouvoir soigner cela au plus vite et avant de disparaître si possible. Mais non, vous resterez vous-même. Parce que, cette faiblesse en vous, elle est vous-même.
Le narrateur, Saitô, a été marin sur la ligne de ferries entre le Hokkaido et le Honshu (l'île la plus au nord et l’île principale du Japon). Cette ligne est sur le point de disparaître du fait du nouveau tunnel qui va s'ouvrir (cette disparition en soi est déjà une cicatrice, et on verra que les cicatrices restent béantes). De marin, il est devenu surveillant dans une prison un peu spéciale dont l’objectif est de réinsérer les détenus dans le métier de la mer. Et parmi les détenus, un jour, arrive Hanai, un ancien camarade de classe qui le martyrisait jadis.
Où est le fort, où est le faible ? Où est le libre (« Comprends-tu la liberté que cela peut procurer de vivre complètement en dehors de la société ordinaire ? » ; « (…) vous, les matons, c’est terrible, vous êtes dedans à perpétuité ! »), où est l'enfermé ? Lorsqu’on sait qu'une jeune femme amoureuse de Saitô s’est suicidée en se jetant du navire (eh oui, on se suicide abondamment chez l’auteur) et que son père est mort en mer dans ce même détroit ce qui a permis au détenu Hanai de salir sa mémoire, on comprend que Saitô n’a pas toujours le cœur à rire. Sur ce, je vous laisse à vos livres et je lèche mes blessures.

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Les éditions

  • La lumière du détroit [Texte imprimé], roman Hitonari Tsuji trad. du japonais par Corinne Atlan
    de Tsuji, Hitonari Atlan, Corinne (Traducteur)
    Mercure de France / Bibliothèque étrangère (Paris).
    ISBN : 9782715222199 ; 18,40 € ; 16/05/2001 ; 340 p. ; Broché
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Les chaînes invisibles

6 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 13 juillet 2009

Singulier récit d’un gardien de prison qui doit garder un œil sur un détenu dont il était le souffre douleur à la petite école. Malgré sa position de pouvoir, le narrateur demeure incapable d’assouvir sa vengeance.

Un conte moderne intéressant, bien écrit, mais sans mordant.

Univers carcéral...

7 étoiles

Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 42 ans) - 17 novembre 2004

Ce petit livre, je l'ai lu par hasard et je ne le regrette pas du tout...

Ce qui m'a frappé, c'est le rapport de force totalement "inversé" entre Saito et Hanai... Alors qu'un est gardien et d'une stature physique impressionnante et que l'autre est prisonnier et malingre, c'est pourtant ce dernier qui a sans arrêt le dessus... et ce depuis l'âge de 10 ans...

C'est Hanai qui de sa cellule semble tout manipuler, c'est Saito qui en perd le sommeil...

La fin m'a un peu laissé sur... ma faim ;o).

Un très bon moment !

le suicide..

7 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 27 janvier 2002

hé oui, on se suicide beaucoup chez l'auteur, c'est ce qui m'avait frappé dans son autre livre "le bouddha blanc", mais la réalité n'est-elle pas qu'on se suicide beaucoup au Japon, (cfr Tamazaki, un autre écrivain japonais).
Dans ce pays, ne vaut-il pas mieux se suicider que sentir mauvais ?(cfr A. Nothomb)

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