Ni les Loups, Ni les Chiens de Anita J. Laulla

Ni les Loups, Ni les Chiens de Anita J. Laulla

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 17 janvier 2010 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Danse des mots

Cinquième livre pour Anita J.Laulla et une fois encore, l'auteur nous invite à l'exploration d'un univers très particulier, dense, chargé de symbolisme et marqué cette fois par le le mouvement et le retour à des émotions primitives, corporelles.
Des textes visuels décortiquent l'ébauche d'un geste, la naissance d'une danse des mots et des membres, des esprits aussi, le tout accompagné de détails porteurs de sens pour donner aux fragments poétiques qui composent l'ensemble non seulement toute leur saveur mais aussi leur profonde signification.

"Les visages, les formes des visages qui les hantent, ils s'incrustent dans les cavités, ils se gravent dans les passages, sur les affiches qu'ils lacèrent, les décombres, les minerais perçant la paume, ils se déversent entre les mains, ils courent, s'insinuent entre les herbes, les figures apparues, disparues dans un souffle, la végétation dans un nuage (...)"

A travers l'ampleur, les rondeurs, de l'écriture de Anita J.Laulla, c'est une déstructuration du monde qui s'offre à nos yeux, déchirant l'espace et le temps pour mieux apparaître dans sa fragilité mais aussi dans la force de sa puissance, car ce monde, c'est lui qui nous entoure, nous accueille, nous fait vivre et nous tue.
Alors nous pouvons l'observer, tenter de l'apprivoiser, l'analyser à défaut de le comprendre mais il aura encore et toujours le dernier mot.

"La vague si lente, si dénuée de vague, et noyé le regard, le déferlement blanc de nuages porteurs de vague, d’océan, et porteurs de vert, le gris vaporeux, perdus les yeux qui tenaient aux yeux, qui tenaient à la vague, la multitude, et les prénoms à voix haute, la bordure d’écume, le mélange, la profondeur de l’eau, à visages, à dessins, cela torture, et recouverts au couteau, écrasés à la poudre, à la voix comme surgie de la voix, de la gorge déployée, à peine emportés qu’ils reviennent, les yeux, et flottent en surface, les remous, à peine vus qu’ils se retirent, la plage herbeuse, et muets dans la maison, la bouche de marée montante, les lambeaux béants, la bouche à déverser le fer, les rouleaux d’orage, à cribler de clous les fronts déjà blessés aux fronts, l’air touchant et dispersant le sable, les grains(...)"

Belle prouesse d'Anita J.Laulla qui donne à son texte des accents théâtraux teintés de poésie et de danse. De quoi certainement donner naissance à un beau spectacle de danse contemporaine, qui sait.

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  Magnifique partition 2 Bovemma 19 février 2010 @ 01:36

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