John Major: The Autobiography de John Major
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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La force tranquille
Coincé entre Margaret Thatcher et Tony Blair John Major, qui fut Premier Ministre du Royaume-Uni de 1990 à 1997, a tendance à être oublié, passer à la trappe et pourtant : il avait réduit l'inflation et le taux de chômage laissés par la traumatisante révolution thatchérienne, léguant à son successeur une économie saine, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps.
Politicien brillant -la Dame de Fer, pressentant son talent, le nommera Secrétaire aux Affaires Étrangères puis Ministre des Finances afin qu'il puisse se bâtir une solide expérience, au cas où il serait amené à occuper un poste plus important...- l'homme se dévoile ici dans cette autobiographie écrite en 1999.
Issu d'un milieu modeste, quittant l'école à 16 ans et vivant de petits boulots -expérience marquante qui en fera un libéral de centre-droit plus qu'un ultra-libéral comme il en pullule à l'époque chez les Conservateurs- s'étant élevé à travers des cours par correspondance, passionné très tôt par la politique, on reste frappé par son ascension fulgurante et sans bavure.
En effet la chute en novembre 1990 de Margaret Thatcher le catapultera à la tête du parti et, donc, du pays. On se demande bien pourquoi, d'ailleurs, il est souvent étiqueté comme étant son "héritier" ? S'il poursuivit sa politique de privatisations il abandonnera la Poll Tax et adoptera une approche radicalement différente quant à l'Europe, sortant du lot Conservateur...
En tous cas on découvre ici son regard sur les grandes étapes de son mandat.
Son compte-rendu épique de la signature du Traité de Maastricht. Les causes et conséquences du Mercredi Noir -jour où, suite à la chute du Pound, la Grande-Bretagne s'est retrouvée éjectée du Systeme Monétaire Européen-, que l'on lit comme un thriller haletant. Le conflit en Irlande du Nord, lui qui avait réussi à négocier avec l'IRA et signer la Déclaration de Downing Street; politique tellement efficace que Tony Blair la poursuivra, menant aux accord du Vendredi Saint... Son "Retour aux Sources" ( "Back to Basic" ), slogan qui résume sa volonté de ramener la responsabilité individuelle au premier plan mais que les medias interprèteront comme un paternalisme moralisateur; et se feront un plaisir de détruire en dévoilant tous les scandales sexuels des membres de son gouvernement à tous les échelons. Sa chute, enfin, lorsqu'en 1997 face à Tony Blair et son "Nouveau Labour Party" ( un socialisme qui avait grand besoin de se renouveler après une décennie de thatchérisme qui l'avait réduit à néant ) et sans le soutien de la plupart des membres de son propre parti -en froid sur sa politique européenne- les Conservateurs connaissent une de leurs pires défaites depuis plus de 150 ans.
Sans jamais être rancunier -en fait il ne se montre amer qu'envers Tony Blair, dont la politique est critiquée de manière acerbe dans les derniers chapitres-, honnête jusqu'à admettre et repenser ses erreurs, parfois drôle, on a l'impression d'être assis à côté de lui à l'écouter vous raconter son temps autour d'un bon cognac. Très sympathique pour une autobiographie politique !
Les éditions
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John Major: The Autobiography de John Major
de Major, John
HarperCollins
ISBN : 9780006530749 ; 20,18 € ; 25/09/2000 ; 816 p. ; Paperback
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