Netherland de Joseph O'Neill
( Netherland)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Le pouls de l'Amérique post 11 septembre
Récompensé par le PEN/Faulkner Award 2009, le roman de Joseph O’Neill montre l’Amérique et les Américains de l’après 11 Septembre. . En traitant l’universel à travers le particulier, O’Neill, écrivain irlandais, propose un texte profond et captivant, soutenu par un suspense discret . C’est à travers le héros, Hans Van den Broek, un analyste financier d’origine néerlandaise qui vit dans un loft du quartier de TriBeCa en compagnie de sa femme Rachel et de leur fils Jake, que l’auteur aborde les craintes vécues par le peuple américain dans son ensemble. Surviennent ensuite les événements tragiques que l'on sait. Rachel, qui n'a jamais pu s'empêcher de vivre, éprise de liberté, a alors un besoin irrépressible de fuir un «pays idéologiquement malade» (les années « Bush »), de repartir à Londres avec Jake. Solitaire malgré lui, Hans va se retrouver un temps égaré au milieu des fantasques résidents du mythique Chelsea Hotel . Tout se passe comme si la déflagration provoquée par la chute des tours avait ébranlé les fondements de leur couple. Désoeuvré, Hans occupe alors ses dimanches sur les terrains de cricket, sport qu’il a pratiqué durant son enfance aux Pays-Bas. Là, il fait la connaissance de Chuck Ramkissoon, un sympathique selfmade man originaire de Trinidad qui, entre deux affaires louches, nourrit un projet pharaonique : créer le « New York Cricket Club », club qu’il présiderait, installé dans un stade grandiose dont il a dessiné les plans. Chuck est aussi entreprenant,, flambeur, beau parleur que Hans est hésitant et en retrait. C'est donc sur cette passion du cricket, que les deux hommes partagent en outre avec quelques autres, Indiens et Caribéens, tous Américains de fraîche date, que se fonde leur coup de foudre amical.Le temps pour Hans de reprendre le cours de sa vie, de retrouver un second souffle.Le temps pour Chuck de disparaître de façon énigmatique. Qui était-il vraiment ?
À travers la culture alternative du cricket, Hans découvre une face cachée de New York, excentrique, colorée, interlope, loin des tours de bureaux, et de la classe moyenne traumatisée. C'est toute l'Amérique post-11 Septembre que sonde Joseph O'Neill à sa façon dans ce roman un brin mélancolique.
Les éditions
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Netherland [Texte imprimé] Joseph O'Neill traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Wicke
de O'Neill, Joseph Wicke, Anne (Traducteur)
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879296555 ; 22,30 € ; 27/08/2009 ; 296 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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La Guinness a viré Bud !
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 9 janvier 2014
Avec cet original qui l’utilise à son insu, Hans entraîne le lecteur dans une grande virée à travers les quartiers populaires de New-York où il rencontre tout un peuple multiethnique qui vit le plus souvent de la débrouille dans la précarité. Il prend ainsi conscience que le monde ne se limite pas à la finance et au business, aux traders, à l’argent, à l’apparence, à la compétition pour la compétition, qu’il existe aussi une multitude d’émigrés qui constitue une bonne partie de la population new-yorkaise. Au contact de ces communautés, Il comprend mieux les indignations de son épouse devant l’hégémonisme et l’interventionnisme américains qu’elle ne supporte pas.
O’Neill, avec sa prose constituée de phrases longues qu’il anime avec aisance en utilisant toute la panoplie des signes de ponctuation que lui offre la langue français (au moins à son traducteur), nous propose un livre qui même s’il a connu un grand succès aux Etats-Unis, me laisse assez dubitatif. Son texte est bourré de lieux communs à tous les mauvais romans de gare : le couple appartient au milieu argenté des affaires, il connait la crise comme dans toutes les séries américaines à la mode, il consulte avocat et psychologue, et tous les personnages ne consomment et n’utilisent que des produits jamais désignés par leur nom générique mais par des marques. Tout ceci donne un roman banal, comme on a déjà trop vus, qui parle de la crise financière, de la psychose d’après le 11 novembre 2001, des couples qui se font et se défont, des riches qui découvrent les pauvres, etc.… Et ce livre manque vraiment d’un fil rouge qui guide le lecteur tout au long de cette méditation trop encombrée par des digressions qui semblent n’être là que pour donner de l’épaisseur au livre. L’auteur avait suffisamment de matière pour traiter sans détours du problème de la fin d’une ère et du désarroi d’un certain milieu après la crise et l’agression sur fond d’une passion qui relie deux êtres que tout devrait séparer. Les détours par la Hollande, Trinidad, l’Inde, … n’apportent rien au fond du roman et ne l’enrichissent nullement.
Voilà comment dix années de résidence aux Etats-Unis ont transformé un Irlandais bon teint en un écrivain américain comme tous ceux dont on trouve les œuvres sur tous les rayons des vendeurs de livres. La Guinness a viré en vulgaire Bud. Il fallait probablement répondre à l’impatience de l’éditeur.
Morne vie
Critique de Lectio (, Inscrit le 16 juin 2011, 75 ans) - 22 septembre 2011
Pour amateurs de cricket
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 30 janvier 2011
Mais pour ma part, je suis restée de marbre face à ce personnage, analyste financier en perte totale de repères. Je ne suis jamais parvenue à entrer dans l'histoire de ce couple en crise; dans le récit de cet homme resté seul à New York après le départ de sa femme et de son fils pour Londres. Le seul point positif que j'en retire est la construction originale du livre, le héros racontant son histoire par flashbacks successifs, au gré des idées qui lui viennent à l'esprit.
Malheureusement, ses errances, ses rencontres d'êtres improbables tout aussi perdus que lui, m'ont laissée indifférente. Quant à la large part faite au cricket dans cette histoire, je n'ai tout simplement pas compris qu'elle soit si importante. N'éprouvant aucun intérêt pour ce sport, je me suis terriblement ennuyée dans cette lecture, ne la poursuivant que parce que j'attendais de comprendre pourquoi ce livre avait été si élogieusement critiqué. Mais cette attente s'est révélée vaine.
Un melting-pot de sujets
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 26 juin 2010
Est-ce le personnage de Chuck, le self-made man louche ? Est-ce le malaise conjugal du narrateur ? Est-ce le cricket ? Est-ce la vie après le 11 septembre dans un New-York que parcourt le narrateur et évoqué avec une grande précision géographique?
J’ai eu l’impression de lire un roman un peu fourre-tout , sans axe bien défini, duquel je ne retiendrai que deux thèmes :
- le premier, qui m’a profondément ennuyée : le cricket auquel sont consacrées un grand nombre de pages et dont le narrateur dit que ses règles constituent une énigme pour les Américains (et pour les Français, alors ?....)
- le second, auquel j’ai été sensible , disséminé tout au long du roman : celui des personnages « décalés » ou un peu « fêlés », qui figurent de façon récurrente comme personnages secondaires tels que l’homme aux ailes d’anges ou les propriétaires de chiens, déracinés vivant au Chelsea Hôtel , ou simples figurants apparaissant fortuitement dans la rue , par exemple l’homme qui danse avec la femme-pantin .
Peut-être alors le roman est-il comme la ville de New-York un melting-pot de sujets dont aucun n’émerge clairement ?
"Le Difficile Destin de Hans van den Broeck"
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 24 juin 2010
Son amitié avec un personnage très singulier Chuck Ramkissoon se tend et se détend.
Il nous fait partager aussi son plaisir du cricket.
Mais voilà, est ce que se sont les trop longues explications sur ce sport, est-ce que c'est la distance maintenue dans cette relation d'amitié, est-ce que c'est l'apparente froideur de ses sentiments pour sa femme, ou la totale absence de chronologie entre souvenirs et réalité qui m'ont empêché d'être passionnée par ce roman ?
"En bref, j'étais un idiot politico-éthique. ... Je suis analyste. Je suis observateur. Je suis dépourvu d'énergie entrepreneuriale."
Seul l'amour qu'il porte à son fils diminue l'impression que le héros n'est pas concerné par sa propre vie, qu'il en est juste le spectateur.
J'avoue que la passivité du personnage ne m'a pas séduite et que je ne partage pas la critique unanime de cet immense succès.
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