Le caporal épinglé de Jacques Perret
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Le meilleur témoignage sur les conditions de vie des prisonniers de guerre français
Après la défaite de 1940, Jacques Perret, alors caporal, se retrouve prisonnier de guerre comme deux millions d'autres et enfermé d'abord à Vaucouleurs (Lorraine) dans un camp de transit d'où il tente immédiatement de s'évader car il ne croit pas aux « bouteillons » (bobards) racontant qu'ils vont être très bientôt libérés. Transféré en Allemagne, près de Berlin, en compagnie de Pater, titi parisien qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et de Ballochet, grand escogriffe lunaire et distingué, Perret n'a qu'une obsession : s'échapper de ce stalag où il souffre du froid et de la faim et où il doit travailler comme un esclave pour le grand Rêche (Reich). Plusieurs tentatives par le train (sur les boggies, sous les banquettes ou carrément sous le wagon pour échapper aux nombreux contrôles) échoueront, lui valant diverses peines disciplinaires (cachot, humiliations, travaux forcés...), mais il ne renoncera jamais à son projet.
Ce livre, qui est le chef d'oeuvre du grand Jacques Perret est, à mon sens, le meilleur témoignage sur les conditions de vie réelles des prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre Mondiale. On y découvre toute l'astuce du génie français d'une débrouillardise confondante dans les épreuves, l'esprit frondeur et rebelle, la capacité de sabotage sans oublier la force d'inertie élevée au rang des beaux-arts. La langue de Perret est belle et agréable, souvent fleurie et torrentielle (un pavé de 679 pages) où ne manquent ni les énumérations improbables ou hétéroclites à la Prévert, ni les expressions typiquement parigotes, ni l'argot faubourien. Et toujours, l'humour, le détachement voire l'ironie d'un homme d'esprit un tantinet anar. Un vrai plaisir...
Les éditions
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Le Caporal épinglé [Texte imprimé] Jacques Perret
de Perret, Jacques
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070362226 ; 10,29 € ; 06/10/1972 ; 720 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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Tout simplement un des livres que j'emporterais sur une île déserte....
Critique de Théus (, Inscrite le 22 février 2006, 36 ans) - 19 mars 2010
Grand choc littéraire pour ce livre qui m'est si cher. Que dire... Conseillé par mon père et entamé avec appréhension (le récit de captivité d'un caporal de la Seconde Guerre mondiale, bof), je ne l'ai plus lâché et me retiens encore de ne pas trop le lire pour ne pas m'en lasser.
Ce livre est un un bijou stylistique, une merveille d'ironie, d'humour léger (l'organisation de la vie dans les camps de prisonniers, le regard d'un captif sur ses geôliers, le récit des tentatives d'évasion). Il m'a valu mes plus beaux fous rires solitaires, devant l'incongruité de certaines situations et la malice du style. Mais il est aussi empreint d'une légère mélancolie et d'idéaux d'un autre temps...
Jacques Perret est peu connu car il n'était guère médiatique, préférant la discrétion aux bavardages de la télévision, pourtant il figure en bonne place dans mon panthéon littéraire personnel.
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