À contempler sans modération

C’est un petit livre qui se propose de présenter quelques deux cent arbres parmi les plus beaux de Belgique. Ils ont été choisis dans le répertoire des deux mille arbres répertoriés au début du siècle dernier par l’administration des Eaux et Forêts.
Il a été réalisé par des amateurs… Enfin presque : les auteurs sont des employés du ministère de l’Agriculture qui travaillent aux Eaux et Forêts et qui ont décidé de chanter la gloire de nos beaux arbres. (Mais il y aura toujours des mauvaises langues pour dire qu’ils devaient bien passer leur temps…)

Si les arbres étaient répertoriés, les photos n’existaient pas. Elles ont été prises en 1975 par Hervé Callemien et elles sont très belles. Chaque arbre a sa légende agrémentée d’un petit commentaire : son nom, son emplacement, son histoire éventuelle, un détail sur son environnement et, avec toujours son âge présumé, sa taille et sa circonférence à 1,50 m du sol.

Il y a un chapitre par province, donc neuf chapitres. (C’était encore au bon vieux temps où la Belgique n’avait pas commencé sa séparation en coupant la province de Brabant en deux).

Évidemment, comme toujours en cette espèce, il a fallut faire un choix et ici le choix devait répondre à des contraintes assez particulières : il fallait éviter de situer un arbre remarquable au sud sans donner l’équivalent au nord. Pas question de dire : le plus grand est en Ardenne, le plus gros est en Campine sous peine d’incidents communautaires très, très sérieux ! Les Nationalistes de tout bord font flèche de tout bois, c’est le cas de le dire, et - surtout dans les ministères - on sait qu’il faut les traiter avec beaucoup de ménagement…

Pour le reste, il semble que le choix ait été dicté principalement par la beauté de l’arbre sans tenir compte de son espèce. Il y a quarante espèces répertoriées mais seulement deux ormes, trois marronniers, deux charmes, un aulne, deux noyers, et un seul peuplier du Canada (populus marilandica, vulgairement appelé trembleur, espèce assez répandue en Belgique le long des routes et remarquablement adaptée depuis le XVIIIème siècle.)

Par contre les seuls Sophora, Araucarias, tulipier de Belgique y sont. Et les quatre Ginkgo, qui sont probablement les seuls en Belgique y sont tous les quatre. Je pense que ces arbres ont l’intérêt botanique des spécimens rares et importés mais n’avaient pas leur place ici.
Mais enfin, choisir n’est-ce pas renoncer… ? Et tout choix est discutable, ne gâchons pas notre plaisir !

Je terminerai en disant que ce livre est difficile à consulter parce que il ne possède pas de table de matière mais seulement un index alphabétique des communes. Donc si on veut retrouver un arbre, on doit savoir dans quelle commune il se trouve.
Ceci n’est pas très grave, un livre qui parle d’arbres s’adresse à des sages qui savent prendre le temps de découvrir les belles choses de la nature.

• Arbres remarquables de Belgique

  de Administration des Eaux et Forêts,
  Administration des Eaux et Forêts
  ISBN : SANS000021849 ; 01/06/1978 ; 240 p. ; 15 x 21