Black Hole - L'Intégrale (tomes 1 à 6) de Charles Burns

Black Hole - L'Intégrale (tomes 1 à 6) de Charles Burns
( Black hole)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Oguz77, le 11 décembre 2009 (Inscrit le 24 novembre 2009, 47 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 004ème position).
Visites : 5 158 

L'adolescence psychédélique

Présentation de l'éditeur
C'était comme une horrible partie de chat... On finit par découvrir qu'il s'agissait d'une nouvelle maladie qui n'affectait que les adolescents. On la surnomma la " peste ado " et " la crève ". Les symptômes en étaient aussi variés qu'imprévisibles... Certains s'en tiraient à bon compte - quelques bosses ou une vilaine éruption cutanée - d'autres devenaient des monstres ou il leur poussait de nouveaux membres... mais quels que fussent les symptômes, une fois touché, on était " le chat " pour toujours.


L'adolescence comme thème de la bande dessinée, psychédélique pour le dessin qui, bien que limité au noir et blanc, plonge le lecteur dans un univers délirant, à l'image des drogues consommées par les protagonistes. Je n'insisterai pas sur le dessin, il se regarde plus qu'il ne se décrit, mais il vaut le détour à lui tout seul.
Côté scénario, la mutation de l'adolescence, si périlleuse et incontrôlable est magnifiquement illustrée ici : ses angoisses, ses changements physico-psychologiques (Cette nouvelle maladie ne serait-elle pas la puberté ?), son désir de liberté, la drogue, le sexe, rien n'échappe à Charles Burns qui signe là une œuvre sombre, attachante et authentique.

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Comme un rêve d’absolu

9 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 19 mars 2012

Cette BD à la noirceur incandescente est davantage une chronique qu’une histoire au scénario bien découpé, dans un style oscillant entre le fantastique poétique et le roman graphique, avec pour cadre une zone résidentielle typiquement américaine puant l’ennui, terreau idéal des légendes urbaines. Il s’agit d’une évocation du mal-être d’une jeunesse américaine marginale et déboussolée, portant les germes d’une révolte face à un monde lisse en surface, celui de la réussite et des classes moyennes « biens sous tous rapports ». Cela pourrait dans une certaine mesure se passer en Europe, même si on voit bien que l’auteur vise surtout le système US hyper-conformiste refoulant l’échec social, véritable fabrique à parias. C’est d’une étrangeté absolue, cela pourra apparaître déroutant voire rebutant pour certains, mais le monde tel qu’il est n’est-il pas lui-même étrange ?

Le dessin en noir et blanc, ou pour être plus exact « en noir avec un peu de blanc », traduit bien la tension et le spleen qui parcourt le récit. Son style au graphisme extrêmement soigné est d’une beauté vénéneuse. J’aurais un seul reproche concernant les quelques longueurs dans la narration, et j’ai eu parfois tendance à confondre certains personnages, mais cela n’empêche en rien la fascination ressentie face à des images et une ambiance hors du commun.

Ainsi, Burns sait parfaitement distiller le malaise, certaines cases ont un très fort pouvoir de persistance rétinienne, c’est très âpre, très psyché-punk, et il faut avoir le cœur bien accroché, mais le voyage en vaut la peine, ne serait-ce que pour la fin qui est magnifique. Une lecture ne suffit certainement pas, tant le récit semble contenir des références plus ou moins cachées.

"Alors, c'est comme ça que tout finit..."

8 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 15 novembre 2011

Au canevas bien lourd de symboles, une bonne BD pour adultes qui plaira aussi aux amateurs de cette culture alternative dont fait aussi partie D. Clowes, Will Eisner et tant d'autres: quoique l'intrigue de base, très conforme avec le thème central et subversif jouant sur l'esprit de troupeau, séduira certainement un plus grand public.

Bien faite, à la petite musique tendance (on y voit notamment des dégénérés passionnés de grunge) la structure naive, d'ailleurs dépourvue de clins d'oeils excessifs, évoquera soit un trip byzarre soit une réalité que l'on persiste à nier: d'ou le talent narratif de Burns...

Toutefois la fin non-dérangeante, piteuse et plutot conforme, décevera certainement tous les puristes dU noir.

Trippant !

10 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 15 mai 2010

On pénètre dans l’univers très psychédélique de Charles Burns ! Dans les années 70 dans une petite banlieue des États-Unis, une épidémie transforme les adolescents en monstres bizarres.

C’est une bande dessinée originale, mais aussi déstabilisante. C’est délirant, mais je ne la recommanderais pas à tout le monde. Une oeuvre en noir et blanc, mais plus sombre que lumineuse.

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