L'Empereur mal-aimé.

L’excellent historien qu’est André Castelot aurait excellé comme chroniqueur mondain dans un magazine des princes et des princesses.
Quand il nous raconte la vie de Napoléon III, il nous emmène dans les secrets de la Cour impériale : il nous raconte, par exemple, les farces que l’Impératrice Eugénie jouait à ses invités en vacances à Biarritz : on plaçait un domestique déguisé en prince dans le lit d’une invitée et on se cachait dans les placards…
Ah ! qu’est-ce qu’on rigolait sous le second Empire…!
Quand il nous conduit, dans les pas du ménage impérial, à la Cour d’Élisabeth d’Angleterre, nous avons droit aux menus des banquets, aux toilettes et bijoux de ces dames, aux bons mots de ces messieurs… Enfin, nous savons tout des coulisses du grand règne et on vit dans son siècle ; c’est de la petite histoire racontée avec une verve inimitable et c’est très amusant.

Mais André Castelot est avant tout un excellent historien.

Napoléon III est certes un grand homme, et même un très grand homme ! Mais c’est une énigme de l’Histoire. Il était investi de cette certitude qu’il devait reprendre le sceptre de son illustre oncle. Et, c’est un miracle… il y est arrivé !

Mais c’est un mal aimé de l’Histoire de France.

Le personnage était à la fois sordide et grandiose. C’était un don Juan au physique de nabot : il était court sur pattes, ventripotent, les épaules tombantes et le front dégarni. Ses paupières lui tombaient sur des yeux éteints, son nez était pointu et il portait une barbichette à la Méphisto.
Et pourtant, ce fut le grand séducteur de son temps. Comme il le disait à sa très sainte épouse : il n’arrivait jamais à empêcher toutes les femmes de France de se précipiter dans son lit.

Sur le plan politique et social c’était un visionnaire, en avance d’un siècle sur son époque. L’eau courante, les égouts, les habitations sociales, les chemins de fer à travers toute la France, les syndicats, le droit de grève et combien d’autres progrès… c’est lui !
Il voulait que tous les ouvriers mangent à leur faim – chose inimaginable au temps de l’industrie naissante, et même scandaleuse pour certains – et dans une large mesure il y était arrivé.

Sous bien des aspects c’était un génie. C’est à lui qu’on doit le tracé du Paris actuel – et non à Hausmann comme on le dit toujours, Hausmann était un exécutant.
Son règne de vingt ans a précipité la France dans une ère nouvelle : celle de la Modernité et du Progrès.
C’est sous son règne qu’eut lieu cette fabuleuse exposition Universelle de Paris qui a ouvert les yeux de la France sur le monde ; et ce non moins fabuleux « salon des Refusés » qui a donné l’essor à un art nouveau, et notamment à la peinture impressionniste.

Son règne a été un bouleversement extraordinaire pour la France !

Sa politique étrangère, par contre, a été un fiasco sur toute la ligne - à part l’annexion du comté de Nice et de la Savoie. Il avait beau dire : « mon Empire c’est la paix », ses maladresses ont mené la France de batailles inutiles en défaites cuisantes, de Magenta à Solferino, en passant par la Crimée, et le Mexique… et l’Histoire ne lui pardonnera jamais Sedan 1870.

Voila, en quelques lignes, de quoi vous donner, j’espère, l’envie d’en savoir plus sur ce grand personnage de l’Histoire et sur son règne ; et avec cette biographie d’André Castelot, vous serez comblé, j’en suis sûr.

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  Napoléon III [Texte imprimé], l'aube des Temps modernes André Castelot

  de Castelot, André
  Perrin
  ISBN : 9782262015657 ; 42,94 € ; 02/06/1999 ; 572 p. ; Relié

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