La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano

La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano
( La solitudine dei numeri primi)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Saule, le 24 novembre 2009 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 969ème position).
Visites : 15 269 

Un best-seller italien

"La solitude des nombres premiers", de Paolo Giordano (un jeune auteur de 26 ans), a connu un très grand succès en Italie et ailleurs. Il a reçu le prix Strega (l'équivalent du Gongourt). Ce n'est pas étonnant, car c'est le genre de livre qui se lit presque d'une traite, un livre prenant et très attachant.

Le livre est l'histoire croisée de deux enfants traumatisés par un accident. Alice était forcée par son père de s'entrainer pour faire du ski de compétition, mais elle détestait ça et suite à une chute elle est devenue boiteuse. Matthias, lui, a perdu sa soeur jumelle handicapée alors qu'il l'avait abandonnée sans surveillance. Les deux enfants survivent tant bien que mal à ce traumatisme; Matthias a trouvé refuge dans les mathématiques, et Alice dans l'anorexie.

Le titre du livre est une jolie métaphore sur la solitude et l'incommunicabilité : les nombres premiers sont par essence "solitaires et soupçonneux", ils sont toujours séparés d'un semblable par au moins un nombre pair. Des nombres premiers "jumeaux" sont ceux qui ne sont séparé que par un seul nombre pair. Matthias et Alice semblent être de ceux là, on les sent prédestinés à être ensemble, et on suit leur difficile rapprochement.

Ce livre fait passer un bon moment de lecture. Il se lit très vite, sa force est les personnages très attachants, la simplicité et la beauté du récit. L'auteur exprime merveilleusement bien les affres de l'enfance et de l'adolescence, la cruauté des autres enfants, la difficulté des parents de communiquer avec des enfants difficiles. Un très bon moment de lecture.

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Les éditions

  • La solitude des nombres premiers [Texte imprimé], roman Paolo Giordano traduit de l'italien par Nathalie Bauer
    de Giordano, Paolo Bauer, Nathalie (Traducteur)
    Seuil
    ISBN : 9782020982603 ; 21,30 € ; 05/03/2009 ; 328 p. ; Broché
  • La solitude des nombres premiers [Texte imprimé], roman Paolo Giordano traduit de l'italien par Nathalie Bauer
    de Giordano, Paolo Bauer, Nathalie (Traducteur)
    Points / Points (Paris)
    ISBN : 9782757817520 ; 7,60 € ; 03/03/2011 ; 342 p. ; Poche
  • La solitudine dei numeri primi [Texte imprimé] Paolo Giordano
    de Giordano, Paolo
    Mondadori / Scrittori italiani e stranieri (Roma)
    ISBN : 9788804577027 ; 24,88 € ; 01/01/2008 ; 1 vol. (304 p.) p. ; Hardcover
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Les livres liés

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Des personnages brisés attachants

7 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 17 avril 2020

Mattia et Alice sont des personnages qui ont été brisés durant leur enfance, l'une a un accident qui handicapera une de ses jambes à vie, l'autre perd sa soeur jumelle dans un parc. Elle ne sera jamais retrouvée. L'un plonge dans un mutisme inquiétant et se scarifie, la seconde s'engouffre dans l'anorexie. Paolo Giordano permet au lecteur de suivre ces deux adolescents jusqu'à leur âge adulte. On suit leurs troubles, leurs difficultés à communiquer et à s'intégrer dans un groupe. Et le monde des adolescents est cruel avec l'introverti et le marginal.

La métaphore du titre est plaisante et est exploitée tout au long du roman. Mattia trouve refuge dans les mathématiques car elles sont rationnelles et logiques. Par définition la raison s'oppose à la passion. Encerclé par les chiffres, il se construit une carapace afin de ne plus souffrir et semble même inadapté à notre société. Et puis l'arithmétique est plus rassurante que ne le sont les sentiments. Alice ne parvenant pas à s'intégrer pleinement et à accepter son handicap, réussit par sa maladie à prendre le pouvoir sur son corps. Ces personnages sont souvent déroutants car ils sont gauches et rendent des faits simples très compliqués. Le fait qu'ils aient des failles et des traumatismes les rend attachants. Les silences et la gêne sont aussi des obstacles à leur épanouissement.

Paolo Giordano a une écriture efficace qui fait de ce roman un véritable page-turner. Le lecteur a envie de connaître la suite et certains éléments rappellent les codes des romans d'amour, donc certaines interrogations ou attentes se font sentir dès le début du roman. L'écriture est efficace, sans pour autant posséder une force incroyable. L'auteur joue sur les non-dits et les ellipses narratives, ce qui rend le lecteur plus actif car il est invité à déduire certains faits. Ce fait allège le récit.

Ce roman permet d'explorer le monde de l'enfance et de l'adolescence et de mesurer combien ces étapes pèsent dans la construction de l'adulte. Ce sont des âges de fragilité et d'incompréhension. Ces périodes sont très bien rendues dans le roman. La relation parents-enfants est aussi bien exploitée et souligne les difficultés que l'on a parfois à s'entendre avec les personnes que l'on aime peut-être le plus. Le thème de l'incommunicabilité est aussi très présent et semble le fil conducteur de ce roman.

Ce roman a obtenu le prix Strega, l'équivalent du Goncourt en Italie.

Désarmés face à leur existence

10 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 19 janvier 2020

On est face à une excellente histoire d’un très bon niveau littéraire. Ce roman est devenu un quasi classique qui ne pourra vous laisser indifférent.

Le lecteur sera captivé par le fil de cette histoire de jeunes gens touchés par des tragédies qui les marquent et font obstacle à l’affrontement en toute sérénité de leur propre destin. Alors que cela aurait pu être une belle histoire d’amour, c’est les hésitations et une incapacité de faire les bons choix qui dominent Alice et Mattia.

Des êtres peuvent être brillants et disposer de tous les atouts pour être heureux, des meurtrissures les poussent vers une solitude intérieure qui les handicape et les écarte du bonheur.

Si vous avez aimé ce roman, je vous recommande “La fin de la solitude” de Benedict Wells, un excellent premier roman d’un niveau littéraire élevé et qui parvient comme ce roman de Paolo Giordano à faire percoler au travers du texte cette sensation de mal-être de personnages blessés par la vie.

Léger manque de consistance

7 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 14 janvier 2012

Voici un livre qui accroche dès les premières pages et qui se laisse lire sans temps morts. Par contre, lorsqu’on arrive à la fin, on se questionne sur l’objet du roman. Mis à part la métaphore des nombres premiers, que j’ai trouvée excellente, qu’est-ce que l’auteur a voulu transmettre? Je garde de ce roman, lu il y a quelque temps, une impression de boucle mal bouclée, ou de fin en queue de poisson. J’ai aimé ma lecture, mais je pense que certains aspects auraient pu être approfondis... Particulièrement pour ce qui est de la solitude des personnages qui n’est jamais vraiment expliquée. J’aurais aimé avoir un peu plus de chair autour de l’os!

Simple, beau et triste

7 étoiles

Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 8 novembre 2011

Étant italophone, j'ai profité de lire ce livre en version originale.
Je l'ai entamé sans grandes convictions, mais j'ai été surprise en bien ! L'auteur a une écriture belle et agréable (en italien, en tout cas) et j'ai bien aimé cette histoire qui nous replonge dans l'enfance et l'adolescence principalement.
L'histoire est simple et triste, mais prenante, cela se lit vite. La fin n'est pas très surprenante, mais je pense que le but n'était pas de distiller un quelconque suspense, mais plutôt d'illustrer la solitude invincible de ces deux êtres abimés par la vie. Pas un chef d'œuvre, mais un livre sympathique à lire.

Touchant

7 étoiles

Critique de Serial Reader (, Inscrite le 19 octobre 2011, 36 ans) - 19 octobre 2011

La Solitudes des nombres premiers, véritable phénomène en Italie, c'est au fond une lecture facile et rapide pour une histoire que j’ai trouvé extrêmement touchante, belle et triste à la fois, avec des personnages bouleversants aussi bien qu'agaçants, qu'on a un peu de mal à cerner mais qui nous touchent néanmoins. C'est à mon sens loin d'être parfait, mais pour un premier roman, je ne peux qu'être impressionnée. Et dire chapeau Monsieur Giordano! J'ai à présent hâte d'avoir l'occasion de voir le film.

Ma critique complète se trouve sur mon blog:
http://theserialreader.canalblog.com/archives/…

Reconnaître sa solitude dans le regard de l'autre

8 étoiles

Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 31 juillet 2011

"La solitude des nombres premiers" est un roman qui nous raconte les destins croisés de deux êtres solitaires: d'une part, Alice, jeune fille aux tendances anorexiques, timide, aimant la photographie; d'autre part Mattia, jeune homme passionné de mathématiques mais très réservé, accablé par le poids d'un lourd secret. Tous deux portent un regard particulièrement cynique sur le monde qui les entoure.
Ce qui les lie, c'est une profonde amitié, la reconnaissance de sa propre solitude dans le regard de l'autre. C'est l'occasion d'une jolie métaphore de l'auteur sur les nombres premiers jumeaux: deux êtres solitaires, sans véritable lien avec les autres, et pourtant si proches.
J'ai trouvé que le thème était joliment abordé; le style est simple et l'écriture efficace, ce qui rend le livre agréable à lire. L'auteur traite de sujets délicats sans tomber dans les excès: ce n'est jamais pathétique ou "gnan-gnan". Je partage l'avis de Laurent63 sur la fin du roman.
Une jolie lecture à recommander.

Intéressant

7 étoiles

Critique de Clarilire (Lyon, Inscrite le 28 mars 2010, 30 ans) - 2 juin 2011

C'est un livre facile à lire avec des personnages attachants. Mais j'aurais aimé savoir et comprendre comment ils en sont arrivés à s'auto-mutiler ou à arrêter de manger. Je trouve qu'il nous manque une partie de l'histoire : on connait l'origine du traumatisme et en voit le résultat sans pour autant connaître le processus qui a fait d'eux des enfants solitaires ; "des nombres premiers".
Malgré les ellipses narratives qui ponctue le roman, je l'ai trouvé assez intéressant. On voit les 2 enfants à des instants importants dans leurs vies, leurs réactions, leurs envies et leurs évolutions. On voit à quel point les parents sont démunis face à leurs enfants traumatisés. Je n'ai pas du tout aimé la fin.

Bien seule face à ce livre...

4 étoiles

Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 22 septembre 2010

Comment une anorexique et un jeune homme emmuré dans un corps qu'il mutile volontairement se cherchent se trouvent se perdent puis se recherchent et se retrouvent et... devinez la suite.

La lecture de ce livre m'a été pénible, dur dur d'arriver jusqu'à la fin tant je n'ai pas trouvé la profondeur et la complexité que j'attendais des personnages. Certes, ils ont tous deux des blessures d'enfances encore vives, mais... où est le lien? entre ce qu'ils étaient, ce qu'ils sont, ce qu'ils veulent, ce qu'ils deviennent.

Trop caricaturaux pour moi, l'anorexique fière de ses os qui saillent (oui, mais pourquoi ?) et le mathématicien semi-autiste qui ne jure que par les chiffres (oui, mais pourquoi ?).

C'est un livre que l'on termine pour savoir si, oui ou non, ils finiront ensemble... et la chute du récit ne m'a fait ni chaud ni froid.

Une agréable promenade au coeur de la solitude

10 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 5 mars 2010

Pour un premier roman c'est une belle réussite. L'auteur sait manier les mots pour nous faire ressentir au mieux les émotions de ses personnages. Il faut dire qu'il sont attachants Alice et Mattia, même si ils ne sont pas comme les autres, on se plait à découvrir leurs aventures.
Un livre très agréable à lire, qui nous fait découvrir un profond sentiment de solitude, car les personnages évoluent toujours avec ce sentiment. C'est bouleversant de vérité et saisissant de sincérité. Un talent très prometteur pour ce jeune auteur italien, j'aurais aimé une fin différente, mais elle reste fidèle à l'ouvrage.
Lisez ce livre, il saura vous surprendre et vous fera passer un agréable moment...

Deux adolescents en marge

7 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 28 décembre 2009

Un bon moment de lecture, certes, mais si l’on excepte la jolie métaphore des nombres premiers , de quoi est constitué ce roman ?

De la rencontre progressive de deux adolescents en marge , mal dans leur peau et incompris de leurs parents ( l’un est un surdoué ,responsable de la disparition de sa sœur jumelle : une enfant souffrant d’un retard mental, l’autre est boiteuse et se sent laide ) . Des personnages en or qui toucheront le lecteur …. ajoutez-y la narration croisée de ce qui leur arrive , ( c’est un type de plan très à la mode actuellement …..) et une rédaction efficace, vous avez un best-seller .

Plonger au coeur de la solitude

8 étoiles

Critique de Steph-9 (, Inscrite le 15 juin 2009, 34 ans) - 27 novembre 2009

Bon roman qui m'a touchée et qui porte sur deux enfants que l'on voit grandir jusqu'à l'âge adulte, toujours avec leur souffrance dans les bras. J'ai aimé suivre la vie de Mattia et d'Alice qui, malgré leur solitude et leur douleur, tentent tant bien que mal de faire leur chemin.
Vivement un prochain roman de Paolo Giordano!

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