L'Imposteur de François Marchand

L'Imposteur de François Marchand

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ddh, le 7 novembre 2009 (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 742ème position).
Visites : 2 227 

Roman ou Réalité

Le personnage principal de ce roman est un homme banal devenu escroc par hasard, un véritable imposteur en fait et sa tâche est facilitée par les carences de l’Administration qui laisse béantes les portes menant à la corruption.
François Marchand nous propose un premier roman, loin d’être anodin puisqu’il révèle au lecteur tout ce qui « pourrait » se tramer dans la grand maison de l’Administration centrale ! Il connaît bien le milieu pour y avoir travaillé quelque quinze ans. Ce roman fait partie de la Sélection du Prix Première RTBF 2010 et de la Présélection du 23ème Festival du Premier Roman de Chambéry.
Par un tour de passe-passe insensé, le narrateur prend l’identité de Legrandin, fraîchement nommé directeur des relations professionnelles. Son lieu de présence plutôt que de travail ? La Tour Voltaire à Paris, grand centre administratif ministériel. Et là, « Legrandin » goûte aux plaisirs de gains rapides dans des combinaisons douteuses autant que corrompues. Dame, il sent que sa supercherie d’identité n’aura qu’un temps et qu’il faut récolter un max en un court laps de temps. 3 millions d’euros en 1 an ! La grande administration est-elle le réceptacle potentiel d’un immense grenier à blés ? Au lecteur de s’en faire une opinion, l’auteur se retranchant derrière cette fiction.
Ce livre nous fait entrer dans le labyrinthe de la Tour Voltaire avec une surprise à chaque porte entrouverte. Mais la vie de tous les jours est aussi présente avec des situations réalistes et après coup, tellement amusantes !
Difficile de trouver une catégorie pour ce roman qui peut se classer comme essai sur le travail dans l’administration, ou roman humoristique par ses réparties et anecdotes cocasses mais aussi thriller car il devient rouge-sang à certains passages.

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Détournement d’argent grâce à un poste public

6 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 7 octobre 2012

Ce roman contemporain aéré de 130 pages est d’une étonnante légèreté sarcastique. Sous couvert d’une histoire improbable, il nous montre quelques aspects de la vie de fonctionnaires, loyaux et véreux, dans l’administration centrale du ministère du travail à l’époque de l’instauration des 35 heures. Si les meurtres et l’amoralité cynique du personnage principal sont peu crédibles, certains arrangements contre commissions sur un compte bancaire à l’étranger pour favoriser des entreprises ou des secteurs d’activité résonnent hélas probablement du côté de la vérité.

Vérifications effectuées, les faits sont moins tranchés qu’il n’y paraît sur le portage salarial notamment qui n’ouvre pas forcément droit aux indemnités chômage comme il l’annonce.

Un essai mieux documenté aurait été préférable à ce roman trop caricatural.

Un fils de famille désargenté prend la place, comme nouveau directeur dans un bureau du ministère du travail, à la place d’un voisin qui vient de rentrer en France après une longue période à l’étranger et que sa femme vient de tuer et d’enterrer dans leur jardin. Il prend son poste et en escroc consommé qui n’attendait que son heure pour sévir, il saisit toutes les opportunités de monnayer son pouvoir en infléchissant les décisions administratives qui portent sa signature : acceptation ou refus de licenciement, d’accords collectifs de négociation de temps de travail, de décrets d’application dans des secteurs d’activité particuliers, ...

IF-1012-3959

Thriller administratif

9 étoiles

Critique de Cap91 (, Inscrit le 31 juillet 2011, 75 ans) - 31 juillet 2011

Les précédentes critiques ont bien décrit l'ouvrage. Pour ma part je classerais ce roman dans la catégorie thriller sur fond d'administration centrale même si l'auteur en profite pour épingler, et ce ne sont pas toujours des clichés, les comportements de certains fonctionnaires. Est-il pour autant certain qu'il s'agisse d'un règlement de comptes ? L'intrigue est bien ficelée, la lecture aisée, l'humour toujours présent. Peu importe la vraisemblance, je recommande ce livre et vais rechercher "Plan social" du même auteur.

Parti pris et grosses ficelles ?

5 étoiles

Critique de Lascavia (, Inscrite le 2 avril 2010, - ans) - 15 mai 2010

L’IMPOSTEUR – François MARCHAND
Ed. Le Cherche Midi, 2009

Résumé
« Témoin d’un assassinat, le narrateur usurpe l’identité de la victime et s’octroie le poste qu’elle devait occuper : directeur des relations professionnelles au sein du ministère du Travail. Imposteur de génie, il devient vite escroc, en profitant de l’absurdité des rouages bureaucratiques. Il fait de la corruption l’un des beaux-arts ».

Selon la quatrième de couverture, l’auteur a passé une quinzaine d’années au sein d’une administration centrale, ce qui lui a permis d’observer de près le fonctionnement de l’Etat. J’ai souri à cette étonnante réduction : l’Etat est fort heureusement une entité beaucoup plus vaste, et on l’espère plus efficace et moins crédule que le seul ministère qui sert de théâtre à l’histoire narrée dans ce premier roman.
Ce qu’on ne nous dit pas, c’est quelle place occupait l’auteur dans cette « administration centrale » pour l’avoir ainsi « observée ». Quels étaient son grade et ses fonctions, pour utiliser le vocable spécifique aux fonctionnaires.
Je chipote… oui, c’est vrai, mais la réponse n’est pas sans conséquence. La piètre image que l’auteur livre des ministères et de ses personnels, tous ou à peu près incompétents et/ou corrompus n’est pas sans faire songer à une forme de règlement de comptes par roman interposé. Celui d’un subalterne frustré assoiffé de vengeance ? Ou celui d’un haut fonctionnaire qui, pour des raisons connues de lui seul, « cracherait dans la soupe où il aurait pu lui-même plonger sa cuillère » ? On ne le saura pas...

L’histoire est assez simple. Un individu lambda se substitue à un grand commis de l’Etat, Charles Legrandin, assassiné par sa femme. Ce dernier devait prendre ses fonctions de Directeur dans un ministère où personne ne le connaît puisqu’il a passé de nombreuses années en mission, détaché à l’étranger.
L’imposteur qui ne connaît rien au système dans lequel il est plongé s’adapte pourtant instantanément aux us et coutumes de l’administration et les détourne pour se remplir les poches. Chantages opérés sur les chefs de service, manipulation des employés, corruption des chefs d’entreprises, des syndicalistes,… tout fonctionne. Bien, très bien… Beaucoup trop bien, à mon avis.
« Humour noir, roman hilarant », toujours selon la quatrième de couverture. Je dirais plutôt roman cynique où les clichés pullulent au point d’atteindre le plus haut degré de la caricature. Par ailleurs, même si l’on sait qu’un roman reste une fiction, celui-ci manque de crédibilité à bien d’autres égards : les circonstances dans lesquelles l’imposteur se substitue au futur directeur, la place qu’il occupera auprès de la veuve, l’incroyable facilité avec laquelle il manipule tout son entourage, la crédulité de la police… sont très loin d’être convaincantes… Sans parler de l’épilogue visiblement traité à la va-vite, où l’histoire bascule beaucoup trop tard et faute de mieux sans doute, dans la marmite de l’espionnage. La fin d’un roman, ne justifie pas tous les moyens …
Pourtant, je ne regrette pas ma lecture. Curieuse, j’ai voulu voir jusqu’où l’auteur pouvait aller dans l’excès et comment il sortirait de cette histoire abracadabrante. Les péripéties bien enchaînées et l’écriture vive m’ont permis d’aller jusqu’au bout.
Un peu moins de clichés, un peu plus de cohérence dans les comportements des personnages et les évènements, une sortie mieux travaillée auraient sans doute donné à ce premier roman l’envergure qui, selon moi, lui fait légèrement défaut.

JMP- 14/05/2010

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