Le cycle de Mapp et Lucia, tome 1: Queen Lucia de Edward Frederic Benson

Le cycle de Mapp et Lucia, tome 1: Queen Lucia de Edward Frederic Benson
( Queen Lucia)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Alud, le 7 novembre 2009 (Inscrite le 19 janvier 2009, 47 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 183ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 4 080 

Dans la lignée de wodhouse et de Waugh, E.F. Benson

Il est, peut être, un peu cruel de faire l’éloge d’un livre épuisé mais j’ai eu tant de bonheur à lire E.F Benson dans « le cycle de Mapp et Lucia » qu’il faut absolument hanter les bibliothèques et les bouquinistes pour lire, à votre tour ce chef d’œuvre de l’humour « british ».
Emmeline Lucas dite « Lucia », sorte de madame Verdurin, dont elle partage l’autorité et les ridicules, s’est juré de réveiller et d’éduquer « aux choses de l’esprit » la société provinciale du village de Rilsehome puis de Tillings. Elle va donc régner sur un cercle d’intimes en imposant à ces petits rentiers la nécessité de « l’élévation de l’âme » par la musique, la poésie, la pratique de l’italien … et du yoga.
Le snobisme et le ridicule de ce petit cénacle est épinglé avec un humour caustique par Benson qui reste dans l’esprit de Wodehouse et de Waugh. Mais il y a aussi, curieusement, chez ses personnages, archétypes littéraires de la société provinciale anglaise des années trente, une parenté avec ceux des romans d’Agatha Christie, la vieille fille, la veuve, le major plus ou moins alcoolique revenu des indes, les bonnes et gouvernantes ou la jeune artiste un peu scandaleuse.
Ce pourrait être suranné, étouffant, insignifiant. Hé bien, non ! Par delà le temps et l’époque, nos ridicules sont exactement les mêmes... Comme chez Wodehouse la langue très "collet-monté" contraste toujours avec la farce du récit, créant un décalage dans lequel s'engouffre le rire. Quel plaisir de lecture pour tous ceux qui se régalent de la spécificité de l’humour anglais ! Lodge lui devrait bien un petit quelque chose…


« Nombreuses étaient les soirées au cours desquelles, toute lumière éteintes et dans la seule clarté mollement diffusée par la lune à travers les fenêtres sans rideaux, elle prenait place, silhouette au profil de camée (à moins que ce ne fût celui d’une tête sur un timbre poste ?) se détachant sur les lambris de chêne foncé dans son salon de musique, et puis plongeait en extase ses auditeurs tout autant qu’elle-même, si elle recevait du monde à diner, grâce au pathos exquis du premier mouvement de la Sonate au clair de lune. En dépit du culte fervent qu’elle vouait au Maître, dont le portrait dominait son Steinway à queue, elle n’avait jamais réussi à se convaincre que les deux mouvements subséquents atteignaient le même niveau de perfection, sans compter qu’en outre ils « allaient » beaucoup plus vite. »

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Fabuleux !

10 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 67 ans) - 15 novembre 2011

L'ensemble du cycle est extraordinaire : dans ce monde, où étrangement, aucun enfant n'est présent, c'est la description des enjeux de pouvoir, de la bêtise, de l'envie, des conventions sociales , de la petitesse qui sont décrits avec un humour presque tendre.
Pourtant pas de pitié : tout est bon pour celui (plutôt celle) qui veut "paraître" ! Les personnages secondaires sont souvent d'une bouffonnerie, sous des dehors respectables, qui ferait glousser de plaisir.
Un tel niveau de snobisme provincial atteint des sommets : c'est presque de l'art et devient, chez les personnages, une occupation à temps complet...

Une dégustation que l'ensemble de ces ouvrages !

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