Un américain en balade de Craig Thompson
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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Carnet de voyage
L’auteur, Craig Thompson, après le succès obtenu par son album BD Blankets, fait une tournée promotionnelle en Europe (en passant aussi par le Maroc). Pendant cette tournée où bien sûr, il signe des autographes d’une ville à l’autre, il consigne aussi ses journées dans un carnet de voyage par quelques croquis, dessins et autres.
Dès la première page, j’ai été conquise par son humour et la qualité de son coup de crayon. Il parle de tout, ne laisse rien au hasard et on se régale ! Il fait aussi de l’autodérision qu’il sait doser à souhait. J’ai été charmée par Blankets, je suis "transportée" par Un américain en balade !
Les éditions
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Un Américain en balade [Texte imprimé] Craig Thompson trad. de l'anglais (américain) par Hélène Dauniol-Remaud...
de Thompson, Craig Dauniol-Remaud, Hélène (Traducteur)
Casterman / Écritures (Bruxelles. 2002)
ISBN : 9782203396203 ; 9,99 € ; 20/01/2005 ; 222 p. ; Broché -
Carnet de voyages [Texte imprimé] Craig Thompson [traduit de l'anglais par Hélène Dauniol-Remaud] [traduction révisée par Laëtitia & Frédéric Vivien et Isabelle Licari-Guillaume]
de Thompson, Craig (Scénariste) Dauniol-Remaud, Hélène (Traducteur)
Casterman
ISBN : 9782203164369 ; EUR 15,00 ; 16/05/2018 ; 264 p. ; Album
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Incarné pour le dessin
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 28 octobre 2018
Quand Craig Thompson a publié « Blankets » en 2004, il était encore un génie qui s’ignorait, du moins c’est ce qui ressort de ce « Carnet de voyage », publié dans une version augmentée de quelques pages par rapport à la version originale de 2005, intitulée « Un Américain en balade ». C’est donc l’occasion de revenir sur cet ouvrage au charme immense.
L’auteur y relate sa tournée européenne pour la sortie de « Blankets », ce qui lui a permis, entre une interview et une séance de dédicaces, de revoir de vieux amis croisés ici et là dans les festivals de bande dessinée, notamment Blutch, Benoit Peeters et Lewis Trondheim. Il raconte aussi comment il traversé le Maroc, un pays qu’il ne connaissait qu’à travers la littérature ou le cinéma, un pays à mille lieues de sa personnalité introvertie d’Américain élevé dans la religion baptiste la plus stricte. Sans aucun doute, ce voyage a inspiré « Habibi », son autre œuvre majeure, quelques années plus tard.
Et cet Américain-là, il serait difficile de ne pas le trouver singulièrement attachant. D’une humilité rare pour un citoyen issu de la « Great America », Craig Thompson se met véritablement à nu dans ce récit, se livrant avec sincérité, sans faux semblants. Il ne joue pas, ne triche pas, ne se fait pas de cadeau à lui-même, énonce ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, de façon factuelle, sans aucune trace de mépris même quand il est au Maroc. Car le petit « péquenaud » de Traverse City reste un homme curieux du monde qui l’entoure, même si parfois certaines expériences s’avéraient pénibles à vivre en Afrique du nord. Se confronter à d’autres cultures, seul qui plus est, relevait pour lui du défi, celui de sortir de sa coquille de préjugés familiaux et castrateurs pour s’ouvrir au monde extérieur, ailleurs qu’aux seuls USA.
La rupture douloureuse avec sa petite amie, juste avant son voyage en Europe, n’arrangeait rien à l’affaire, mais Thompson a pris son courage et ses pinceaux à deux mains, en allant jusqu’au bout de son « exil ». Cet artiste hypersensible, qui ne semble jamais se sentir vraiment à sa place, n’est d’ailleurs même pas né là où il aurait dû. En contemplant ses dessins si délicats, pourrait-on imaginer qu’il a grandi dans un trou perdu du Michigan, conduisant des tracteurs et nourrissant du bétail ? Craig Thompson est un dessinateur extrêmement doué, doublé d’un conteur hors-pair, mais sa timidité et son « background » ont longtemps obturé la prise de conscience de son talent.
La particularité de ce récit est qu’il révèle davantage l’homme avec ses faiblesses qu’avec ses forces, empreint d’une autodérision freinant toute velléité d’auto-apitoiement. Le dessin l’accompagne à merveille, rendant hommage avec finesse à la beauté du monde, ainsi qu’à la gente féminine avec de jolis portraits. Son pinceau fluide et gracieux est un plaisir des yeux, exprimant toujours le mouvement même dans des représentations figées, avec un sens du détail révélant chez son auteur une curiosité innée.
Ce « Carnet de voyage » reste un must du genre, Thompson réussissant à nous embarquer dans son périple sans forcer, sans promesses de découvertes extraordinaires ou de paysages splendides. A ce titre, le choix du noir et blanc est on ne peut plus adapté. Au final, aucun événement exceptionnel n’y est relaté, seulement le quotidien d’un homme peu enclin au voyage, lunaire et timoré, donc un peu à côté de ses pompes, davantage spectateur qu’acteur (il se plie à contrecœur à la tournée européenne d’interviews et de dédicaces), mais cet auteur attachant reste aussi ouvert aux rencontres et semble avoir le don de s’attirer des amis, ce qui nous le rend d’autant plus proche en tant que lecteur.
Un américain à Paris
Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans) - 6 septembre 2011
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