Femmes, méfiez vous des femmes de Thomas Middleton

Femmes, méfiez vous des femmes de Thomas Middleton

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Dirlandaise, le 27 octobre 2009 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 8 étoiles
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"Notre propre sexe est notre pire ennemi."

Thomas Middleton (1580-1627) est l’une des figures majeures du théâtre élisabéthain. Cette pièce en cinq actes a été publiée en 1612 et a connu beaucoup de succès auprès du public de l’époque. C’est une tragédie comportant une fin dans le plus pur style shakespearien.

Léantio est un agent commercial qui subvient tout juste à ses besoins avec son maigre salaire. Il enlève une jeune Vénitienne très belle, Bianca, issue d’une famille de patriciens riches et influents. Mais qu’importe, Bianca renonce à sa richesse et à ses privilèges afin d’épouser l’amour de sa vie. Elle accepte la pauvreté de son mari jusqu’à ce que le duc François de Médicis pose son regard sur elle et en tombe amoureux. Parallèlement à cette tragédie, il y a Isabella, une jeune fille qui se voit forcée d’épouser un simple d’esprit en la personne du Pupille, un jeune et riche héritier. Sera-t-elle capable de faire face à son destin avec courage ? Saura-t-elle se passer de l’amour de son oncle Hippolito qui l’aime tendrement ? Et lui, comment réagira-t-il à ce mariage arrangé ?

J’ai comparé cette pièce à l’œuvre de Shakespeare mais, bien que fort riche tant au point de vue de l’action que du texte, on n’y retrouve pas les tournures de phrases géniales du grand dramaturge. Middleton ne m’a pas autant ébloui mais il reste que cette pièce est fort agréable et divertissante malgré son côté dramatique. Les thèmes qui y sont abordés sont la richesse et la pauvreté, le vice et la vertu, l’amour et la haine, la fidélité et la trahison, l’honneur et la vengeance. C’est assez complexe, les intrigues et les complots se croisent et s’entrecroisent, faisant de ce monde en apparence vertueux un nid de comploteurs et de renégats. Les femmes y sont des putains et les hommes des lâches. On se jalouse, on se ment, on se détruit et on se berce d’illusions sur la sincérité des sentiments d’autrui. Les femmes sont des créatures dangereuses les unes pour les autres et leur perfidie n’a d’égale que leur rouerie.

Cette édition nous offre la pièce en version originale anglaise et en traduction. Il est intéressant de lire les deux versions. La version anglaise est plus riche et significative car les jeux de mots et les allusions y sont nombreux ce que la langue française n’arrive pas à bien rendre. Plusieurs notes en fin de volume expliquent les différents jeux de mots. C’est très instructif sur les mœurs et les rituels de l’époque. Si vous aimez Shakespeare, vous aimerez sans doute Middleton.

« Léantio, mon cœur, en se brisant, ressent la douleur d’un mariage brisé ! Oh, les pièges mortels que les femmes tendent aux femmes, sans pitié pour leur âme ou pour leur honneur ! Apprenez de moi à connaître votre adversaire. Je meurs convaincue que notre propre sexe est notre pire ennemi, notre pire ennemi. »

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Les éditions

  • Femmes, méfiez-vous des femmes [Texte imprimé] Thomas Middleton traduction de l'anglais, introduction et notes par Georges Borias
    de Middleton, Thomas Borias, Georges (Traducteur)
    les Belles lettres / Classiques en poche.
    ISBN : 9782251799902 ; 13,00 € ; 20/09/2006 ; 241 p. ; Poche
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