Mon enfant de Berlin de Anne Wiazemsky
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Fiction et réalité de l’époque font bon ménage
Quatrième de couverture
En septembre 1944, Claire, ambulancière à la Croix-Rouge française, se trouve à Béziers avec sa section, alors que dans quelques mois elle suivra les armées alliées dans un Berlin en ruine. Elle a 27 ans, c'est une très jolie jeune femme avec de grands yeux sombres et de hautes pommettes slaves. Si on lui fait un compliment, elle feint de l’ignorer. Elle souhaite n'exister que par son travail depuis son entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son courage moral et physique, son ardeur font l’admiration de ses chefs. Ses compagnes, parfois issues de milieux sociaux différents du sien, ont oublié qu’elle est la fille d’un écrivain célèbre, François Mauriac, et la considèrent comme l’une d’entre elles, rien de plus. Au volant de son ambulance, quand elle transporte des blessés vers des hôpitaux surchargés, elle se sent vivre pour le première fois de sa jeune vie. Mais à travers la guerre, sans même le savoir, c'est l'amour que Claire cherche. Elle va le trouver à Berlin.
Mon avis personnel
Mélange de fiction et d'écrits authentiques, de mélo et d'histoire, ce roman est dans la suite logique des romans de l’auteur. J’ai de nouveau pris du plaisir à lire ce roman, j’aime son écriture, pure, et ses histoires, tellement touchantes. Une histoire de vie banale et grande à la fois, celle de sa mère.
Les éditions
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Mon enfant de Berlin [Texte imprimé], roman Anne Wiazemsky
de Wiazemsky, Anne
Gallimard
ISBN : 9782070784097 ; 17,75 € ; 27/08/2009 ; 256 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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une fille, sa mère, son père
Critique de Esblandin (colomiers, Inscrite le 11 novembre 2011, 43 ans) - 13 novembre 2011
La première nous livre se roman qui nous conte la vie de sa mère.
Au travers des écrits de sa mère et des témoignages d'Olga une amie de sa mère, on comprend ce lien qui uni Claire à son père François.
Le besoin qu'elle a de se prouver qu'elle peut exister pour elle-même et non pas pour le nom qu'elle porte.
Wia saura lui faire cadeau de cela, d'une identité à part entière, d'un amour sans borne qui fait reculer les phobies.
Une histoire forte, pleine de sentiments, pleine d'un après-guerre encore violent de tout ce qu'il a vécu. Des âmes brisées mais qui croient encore en l'être humain.
Une histoire d'amour, l'amour de la vie, une belle histoire. Elle m'a emmenée avec elle. Claire une femme indépendante avant l'heure, elle aurait pu trouver sa place dans les années soixante dix plus que dans les années quarante.
Bref un roman à mi chemin entre la biographie et la psychanalyse parce que chaque ligne va permettre à Claire de régler son Oedipe, et chaque ligne va permettre à Anne de comprendre un peu plus quel personnage complexe est sa mère.
Touchant
Critique de Clara33 (, Inscrite le 29 septembre 2008, 77 ans) - 9 septembre 2011
Elle nous livre aussi un beau portrait de femme, celui de Claire Mauriac, sa mère.
Claire m’apparait comme une femme moderne, en avance sur son temps. Elle a voulu échapper à son destin de « fille de » en s’engageant dans la Croix Rouge. Elle travaille, ce qui n’est pas si fréquent à cette époque dans le monde de la grande bourgeoisie française. Elle se choisit loin de sa famille un homme qui n’est pas de son milieu. Touchante, l’évocation de l’amour éblouissant entre Anne et Wiaz: c’est un bel hommage d’une fille à ses parents.
Entre les lignes, on découvre la famille Mauriac et les liens très respectueux mais affectueux qui unissent les membres de cette famille, (émouvantes les lettres de Claire à sa mère qu’elle appelle « ma maman adorée »).
Anne Wiazemsky n’en finit pas d’explorer l’histoire familiale. Son livre est une mine de tendresse et un hommage à toutes ces femmes courageuses, Claire mais aussi Rolanne, Plumette Mitsou qui ont accompli un travail peu reconnu par la postérité mais précieux en cette période difficile.
la voix de sa mère...
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 1 avril 2011
En effet, le bébé que Claire attendait et appelait tendrement «mon enfant de Berlin», ce garçon, nommé Petrouchka avant l’heure, et qu’elle espérait tant, juste pour donner à son père François Mauriac le premier petit-fils de la famille, s’appellera, en définitive,…Anne.
Tiré à la fois du récit d’Olga, une compagne de sa mère et des nombreuses lettres écrites par celle-ci à ses parents, le fil de l’action oscille entre Paris et Berlin, entre la famille de Claire si classique et traditionaliste et celle de ses beaux parents, pauvres émigrés russes, aussi simples qu’aimants.
Deux passages très forts : d’une part, celui où Henri Troyat se fait l’avocat auprès de François Mauriac de son futur gendre ; d’autre part, en guise d’épilogue et de morale de l’histoire, le «petit» détail relatif à la naissance d’Anne qui se révéla particulièrement difficile : cette dernière ne doit en effet la vie qu’au savoir faire d’un accoucheur allemand qui fut jugé et pendu quelques semaines plus tard comme criminel de guerre…
Le dialogue permanent entre la vie et la mort constitue l’ultime bipolarité de ce livre poignant et empreint d’une totale sincérité.
poignant, juste et pur
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 6 mars 2011
Claire est une fille généreuse, devenue ambulancière par besoin d'héroïsme, fuyant le milieu parisien, catholique et nanti et surtout, l’ombre écrasante de son père : François Mauriac, écrivain héroïque et prestigieux, menacé de mort par les collaborateurs. Comment exister, elle ? Comment être reconnue? Elle, une fille et pas un fils!
A Berlin, en 1945, sur les décombres, elle rencontrera l’amour de ce prince russe Yvan Wiazemsky, engagé comme elle dans le même combat, celui du secours de vies humaines. Claire a soif de vraie vie et va recommencer une histoire à zéro, en guerrière intrépide de l’amour. Wia est son prince et son éblouissement. Destinée: le couple improbable vit des différences presque insurmontables, sociales, culturelles, familiales. De leur étreinte de la vie, naît, à l’envers de tous les espoirs des familles étrangères et de la jeune mère : une petite fille et non un fils appelé François ou Yvan.
C’est « Son enfant de Berlin », Anne, qui prend la parole et nous conte l’histoire, et, rassemblant carnets, documents et lettres, rend hommage à son oubliée de mère, perçant peu à peu le secret de sa naissance. C’est la voix de la mère qui partout résonne, c’est l’enfant de Berlin qui écrit, invisible. La Destinée.
Un récit romanesque, émouvant, parsemé de billets et lettres à la famille qui crient poliment le manque d’amour et le désir effréné de contenter sa famille… Ce roman, léger et lourd à la fois dépeint le désastre dans lequel set trouve la ville en ruines, les habitants terrés dans leurs caves sans vivres, et la détresse des prisonniers squelettiques et à bout de force que l’on tente de rapatrier. La paix est revenue, mais son prix n’a pas fini d’être payé. On est plongé dans cette d’époque faite de misère qui a précédé l’éclosion de la guerre froide. Cette guerre silencieuse qui existe… parfois au sein des familles, si on veut bien y regarder de plus près.
Un livre poignant, juste et pur.
Fade
Critique de Marie33 (Le Médoc, Inscrite le 1 octobre 2010, 58 ans) - 9 novembre 2010
Ma mère, mon enfant
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 19 juillet 2010
Claire écrit souvent à ses parents et ce sont ces lettres, vraies ou supposées telles, qui sont l’ossature du livre. On y découvre une jeune femme très marquée par son milieu familial, celui de la grande bourgeoisie catholique dominée par l’ombre tutélaire de François Mauriac qui apparaît ici comme un père quelque peu indifférent ou distant. Claire souffre de ce manque de reconnaissance qui lui fait plusieurs fois préférer le 96 Kurfürstendamm où travaille et vit la Croix Rouge Française à Berlin au 38 avenue Théophile-Gautier, le domicile familial parisien. Elle veut prouver qu’elle est plus que « la fille de » et que son engagement est équivalent à celui de ses frères. Mais cette jeune femme déterminée, idéaliste est aussi fragile. Yvan Wiazemsky en l’aimant va lui donner cette force de continuer son chemin sans jamais rompre avec les siens. C’est un beau portait que peint sa fille et j’ai vu dans cette tendresse d’écriture au présent le signe que la fille protégeait, soixante ans plus tard, sa mère depuis disparue après une vie qui fut probablement, comme l’auteur le laisse entendre, plus chaotique que sereine. Cette intimité est d’autant mieux rendue qu’Anne Wiazemsky écrit cette histoire certes avec empathie mais aussi avec la distance qui convient. Ce n’est jamais larmoyant, toujours digne.
Ce roman est intéressant par l’époque qu’il décrit, celui de ces jeunes gens qui vivent l’après guerre avec une gravité joyeuse dans un Berlin fantôme, trouble, en ruine et sur lequel va bientôt tomber le rideau de fer soviétique, puis le mur plus tard. Un autre intérêt est bien sûr le fait que Claire reste pour nous « la fille de son père » et on souhaite, plus par curiosité littéraire que par voyeurisme « people », en savoir davantage sur cette intimité familiale vue de l’intérieur par sa petite fille. Mille détails sont bien vus et décrivent bien cette époque aujourd’hui disparue. Ainsi, le rôle surprenant joué par le jeune Henri Troyat pour arranger le mariage est décrit avec beaucoup de verve.
Claire Mauriac souffrait de n’être considérée trop souvent que comme « la fille de ». Elle serait probablement beaucoup plus heureuse aujourd’hui d’être devenue « la mère de » car entre les deux, Yvan a su l’aimer telle qu’elle était. Unique.
Un roman généreux.
Ma mère... et mon père
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 7 avril 2010
J’ai eu un peu de mal avec le perpétuel passage entre les lettres écrites par Claire et les paragraphes écrits à la troisième personne du singulier qui décrivent Claire de l’extérieur. Cette écriture ne m’a pas semblé pas naturelle. Et je reste un peu sur ma faim quant au reste de leur vie. Que sont devenus les Wiazemsky ? Mais j’ai beaucoup aimé les descriptions des activités de la Croix rouge pendant et après la guerre. C’est peu courant.
Une double chronique familiale
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 2 janvier 2010
C’est à la fois une chronique familiale - on y découvre notamment les deux familles : les Wiazemsky: la famille paternelle russe qui parvient mal à cacher sa misère d’exilés, et les Mauriac: la famille maternelle bourgeoise dont le prestige est grand - et c’est en même temps un document sur les activités des équipes de brancardières de la Croix Rouge et sur la vie cosmopolite de Berlin où , après la fin des combats, Français et Allemands vivent en bonne intelligence, où Soviétiques et Américains font la fête ensemble . Anne Wiazemsky recrée cette période où alternent insouciance et anxiété en mêlant des passages extraits des lettres écrites par sa mère à ses parents – des lettres souvent touchantes - où celle-ci raconte son quotidien en Allemagne , et ce qu’elle recueilli en interrogeant, après la mort de ses parents, ceux et celles qui ont partagé leur vie à Berlin, où elle est née en 1947 et que sa mère appelait : « mon enfant de Berlin »
Comme tous les autres ouvrages d’ Anne Wiazemsky pour moi, un vrai bonheur de lecture, au ton le plus souvent doux et tendre, qui , en même temps qu’une chronique , est surtout un hommage au couple formé par ses parents , personnages toujours positifs , (peut-être un peu trop idéalisés ….. ) On y trouve en particulier un joli portrait de jeune femme moderne, libre, déterminée, attachée à ses parents mais désirant prendre en main sa destinée, s’accomplir seule, et ne rien devoir à la notoriété de son illustre père .
Anne Wiazemsky confirme le talent de romancière de la famille qu’elle développe dans chacun de ses romans . Sa petite musique qui combine gravité et légéreté évoque ici, plutôt que les blessures du cœur, le bonheur d’aimer .
j'ai aussi eu du plaisir à cette lecture
Critique de Verosalie (, Inscrite le 15 novembre 2009, 46 ans) - 24 novembre 2009
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