Le livre du plaisir de Catherine Breillat

Le livre du plaisir de Catherine Breillat

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 19 octobre 2009 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 886ème position).
Visites : 3 691 

Collage disparate

"Écrire sur le plaisir, c'est décharger dans le corps du lecteur. » souligne Breillat. Rassurez-vous, ce livre n’a rien de particulièrement agressant. Il s’agit d’une anthologie d’extraits érotiques de bouquins. On y retrouve les morceaux de textes (2 pages environ) de nombreux auteurs: Despentes, Sade, Houellebecq, Céline, D’Aragon, Lautréamont, Genet, Miller etc.

L’ensemble est séparé par thèmes : le désir, le couple, l’anatomie et évidemment les différentes pratiques sexuelles. Bien qu’un effort ait été mis de l’avant pour unifier les différents extraits, il s’en dégage un manque d’harmonie. D’autant plus que la participation de Breillat se limite à une courte préface et quelques remarques ici et là.

Je suis paresseux. J’aurai aimé qu’on m’explique ce qui est original ou intéressant dans les textes choisis. Pourquoi celui là plutôt qu’un autre ? Son contexte historique ou social.

Bref, il s’agit d’un méli-mélo de fragments qui souffre affreusement de l’absence du crescendo inhérent au souffle romanesque d’un roman entier.

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Les éditions

  • Le livre du plaisir [Texte imprimé] [textes réunis par] Catherine Breillat
    de Breillat, Catherine (Editeur scientifique)
    Éd. 1
    ISBN : 9782863919347 ; 20,00 € ; 24/11/1999 ; 231 p. ; Broché
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Les catacombes du plaisir

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 8 août 2010

Catherine Breillat, romancière et cinéaste, nous offre ici un voyage au pays du plaisir et de la volupté par le biais d’extraits d’œuvres d’écrivains de talent. Nous retrouvons un éventail très large d’auteurs dont entre autres Pascal Quignard, Pascal Bruckner, Léo Ferré, Henry Miller, Marguerite Duras, Louis Aragon, Jean Genet, Tennesse Williams, Cyril Collard, Michel Houellebecq, Gabriel Matzneff, Louis Calaferte, Jean-Paul Sartre, Louis-Ferdinand Céline, Boris Vian, Maxime Jakubowski, Philippe Djian, Pier Paolo Pasolini et j’en passe. Je ne peux tous les nommer car il y en a beaucoup. Les extraits sont regroupés par thèmes : le couple, le désir, la masturbation, la fellation, les vierges, les putes, les collectionneurs, la souillure, le blasphème, la sodomie, la bestialité et le meurtre.

Il est intéressant de retrouver tous ces auteurs écrivant sur de tels thèmes. Il est vrai que ceux-ci sont sortis de leur contexte et la lecture en devient un peu erratique mais c’est agréable de noter les différences de style dans la façon de traiter le sujet. Certains auteurs versent carrément dans la plus vulgaire pornographie avec des textes vraiment répugnants alors que d’autres (plus rares) ajoutent un brin de philosophie et de poésie à leurs descriptions. Certains textes sont touchants, je pense à Charles Bukowski entre autres que j’ai lu plus jeune et que j’ai redécouvert dans cet ouvrage. Car le grand mérite de ce livre est de nous faire découvrir ou redécouvrir des auteurs et de nous redonner le goût de les lire. J’ai noté tous les livres dont les extraits sont issus et j’en lirai ou relirai sûrement quelques-uns dans le lot.

Les extraits que j’ai préférés sont ceux de Henry Miller bien sûr avec « Sexus », Richard Morgiève pour son goût de la provocation avec « Sex Vox Dominam », Maurice Sachs avec « Le Sabbat », Michel Houellebecq que je considère comme un écrivain génial avec « L’extension du domaine de la lutte », Alain Barriol avec son livre « Les filles du campus », Lautréamont et « Les chants de Maldoror », Maxime Jakubowski avec « Ma vie chez les femmes », Pierre Bourgeade avec « Eros mécanique », Charles Bukowski et « L’amour est un chien de l’enfer », Boris Vian et « J’irai cracher sur vos tombes ». Tous possèdent un style bien particulier qui les caractérise. Les extraits sont parfois très courts, quelques lignes seulement et d’autres s’étirent sur plusieurs pages. Je dois avouer que lire cela d’une traite peut devenir indigeste alors il vaut mieux déguster à petites doses afin de mieux apprécier car trop à la fois m’a parfois soulevé le cœur surtout quand j’en étais à des thèmes comme la sodomie et la bestialité.

Bref, ce fut un voyage passionnant au pays du plaisir et je retranscris les propos de Catherine Breillat dans son introduction, propos qui résument bien l’ouvrage :

« Ce livre, je l’ai fait comme un rêve éveillé pour ceux qui, comme moi, se laisseront guider, glisser d’émois en mots dans les catacombes du plaisir. »

Alors, si vous êtes prêts pour ce voyage littéraire particulier, plongez sans remords dans cet univers où l’interdit et la transgression des tabous règnent en maîtres incontestés.

« Celui qui écrit sodomise. Celui qui lit est sodomisé » Septimius

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