Exit le fantôme de Philip Roth
( Exit ghost)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un dernier tour de piste pour Zuckerman ?
Et voici de retour Philip Roth. Dès qu'un nouveau Roth sort, étant un fan inconditionnel, je me jette dessus. Sorti le 1er octobre, fini le 13. Ceci dit, j'avais une certaine appréhension ayant été passablement déçu par l'avant-dernier paru en France (Everyman / Un Homme).
Celui-ci marque le retour (le dernier ?) de Zuckerman et le 10ème roman du cycle. Le personnage est ici présenté sur la pente plus que savonneuse d'un déclin avancé : Alzheimer débutant, incontinence et impuissance (la pire des avanies étant donné les obsessions montrées par le bougre dans certains romans ...).
Cela permet bien entendu à Roth d'aborder les tourments que l'on imagine propres à son âge : proximité de la mort, décrépitude physique, perte de la virilité et de la force vitale, la survie du désir découplé de la fonction érectile, ...
Roth en profite pour également aborder des thèmes carrément post-mortem : la postérité de l'écrivain, le rôle du biographe, la dialectique retrait du monde / plongée dans le monde comme position la plus favorable à l'écrivain ...
Bon, disons le tout net, une certaine indulgence m'habitait en lisant ce livre et elle m'a été utile car on est quand même bien loin de la puissance des chefs d'oeuvre du maître (selon moi "Pastorale américaine", "La Tâche", "Le Complot contre l'Amérique"). Même son sens (son obsession ?) de la digression inutile mais savoureuse semble émoussé.
Si Zuckermann est sur un très net déclin, j'ai bien peur que l'écriture de Roth, à un degré moindre certes, n'en soit l'écho ... et cela m'attriste !
Les éditions
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Exit le fantôme [Texte imprimé], roman Philip Roth traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Claire Pasquier
de Roth, Philip Pasquier, Marie-Claire (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris)
ISBN : 9782070120161 ; 22,50 € ; 01/10/2009 ; 326 p. ; Broché -
Exit le fantôme [Texte imprimé] Philip Roth traduit de l'américain par Marie-Claire Pasquier
de Roth, Philip Pasquier, Marie-Claire (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070440689 ; 8,10 € ; 13/05/2011 ; 366 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (15)
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Baroud d'honneur
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 15 décembre 2013
Il n'y a bien sûr pas que cela : on voit le portrait d'une société de gauche américaine traumatisée par la réélection de Bush, des portraits saisissants de certaines facettes de la société américaine, et surtout, les tentatives de Zuckerman qui sent maintenant sa mémoire le tenir en défaut de tirer sa référence.
Ce sera fait par une ultime pirouette, tant dans le récit lui-même que dans le phantasme qu'il y greffe.
Parfois un peu longuet, mais une conclusion réussie parachève l'œuvre.
C'est la vie,Zuckerman,on vieillit..
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 16 octobre 2013
A tout prendre, être affranchi du besoin de jouer un rôle était préférable aux tiraillements, à l’agitation, aux conflits, au sentiment de totale inutilité et de dégoût qui, lorsqu’on vieillit, peuvent rendre moins que désirable cette grande diversité dans les rapports humains qui fait partie intégrante d’une vie riche et bien remplie. ..Je m’étais éloigné de la tyrannie de mon caractère passionné- ou peut être l’avais-je, en vivant retiré pendant plus d’une décennie, simplement cultivé avec délices sous sa forme la plus austère.
Et qui, opéré d’un cancer de la prostate, avec les conséquences physiques de cette intervention, c’est-à-dire impuissance et incontinence urinaire ( et Roth n’épargne rien à son personnage..) , souffrant aussi d’une mémoire de plus en plus défaillante, va revenir à New York pour tenter un traitement .
C’est le cadre du roman, qui se situe au moment de la réélection de GWB.
Après, l’histoire importe peu, finalement. Ou si, bien sûr, si on l’interprète de façon métaphorique . Mais..
Dès que l'on entre dans les simplifications idéologiques et dans le réductionnisme biographique du journalisme, l'essence de l'oeuvre d'art disparaît.
C’est bien sûr beaucoup plus que l’histoire de huit jours d 'ouverture du champ des possibles dans la vie d’un écrivain qui voit disparaître tout ce qu’il était. Ouverture qui se referme vite devant la triste réalité des impossibilités physiques. Reste le fantasme dans l'écriture, mais l'écriture quand la mémoire disparait ..
Parler de tout ce qu'il y a dans ce livre, d'écrit, ou de simplement évoqué, je m'en garderais bien , à chacun sa lecture. Un des thèmes abordés étant d’ailleurs une condamnation ironique de ces biographies qui recherchent à tout prix l’explication de l’œuvre dans la vie privée de l’auteur.
Cependant un roman qui condense toutes les obsessions de Philip Roth, encore une fois admirable de lucidité , de finesse et d’intelligence.
Mais à réserver aux inconditionnels- comme moi- c’est de plus en plus désespéré. Et désespérant .
Exit le Fantôme
Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 41 ans) - 1 avril 2012
Ce roman c'est aussi le pouvoir fascinant de New-York qui vivifie notre personnage principal tandis que d'autres tentent de fuir ou vivent dans la peur.
Le personnage d'Amy Belette est également très réussie. Zuckerman observe sa propre déchéance en Amy Belette et réalise qu'il a fait son temps.
Et pourtant la noirceur du roman n'en fait pas un livre pathétique, bien au contraire, et c'est la force de Philip Roth. L'auteur parvient à prendre ses distances avec la réalité pour s'en construire une fictive un peu plus joviale. Un très bon Philip Roth.
Pas un "youpin"; mais quelqu'un de bien...
Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 28 février 2012
(P 157) "Il a les capacités pour être un harceleur professionnel [...] mais ça n'est pas cela qu'il veut."
(P 142) "Ce sont de bons Californiens de gauche."
(P 111) (...) Un coeur sec. Coléreux. Totalement irrationnel. Dominateur. Venimeux.
(P 331)(...) et moi je pensais à l'esclavage, voyez-vous.
Être sans regretter d’avoir été
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 31 décembre 2011
L’auteur montre la déchéance physique agaçante et contre laquelle on ne peut rien. Il explique son horreur pour les critiques et les biographes qui cherchent des détails croustillants sur la vie des écrivains plutôt que de s’intéresser à leur œuvre. Il fait aussi ressentir la peur des attentats qui a fait fuir des citadins des grandes villes vers des endroits moins exposés.
C’est un livre attachant, plein d’humour et combatif, qui recherche une certaine sagesse tout en n’excluant pas des petites folies impulsives.
IF-1211-3822
La boucle Zuckerman est bouclée
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 23 novembre 2011
Il va ensuite revoir Amy Belette. Mais la fraîche jeune femme du passé est victime de la maladie. Il va ensuite devoir affronter un jeune arriviste prétentieux Kliman qui veut publier une biographie d’EI Lonoff, pour y dévoiler un secret fumeux.
Tout ce petit monde va donc se côtoyer et échanger au fil de ces pages : sur l’écriture, sur l’administration Bush, sur le passé qui ressurgit, sur la déchéance du corps, sur le désir à un certain âge, sur l'héritage de la littérature face aux biographies... tous ces thèmes qui sont chers à Philip Roth. Et c'est comme d'habitude très intelligent.Ce roman est un peu un fourre-tout de tous les thèmes évoqués dans les derniers romans de Roth. Cela pourrait être déstabilisant pour qui n’est pas familier de cet auteur. Ce n’est pas son roman le plus simple d’accès. Notamment aussi parce qu’il y bouscule les genres. Il romance, il digresse beaucoup, il écrit des passages en dialogues théâtral…. Pour lecteurs confirmés de Philip Roth.
Angoisse et rabâchage
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 1 décembre 2010
Le second, c'est l'obsession des femmes de Zuckerman qui amène Roth à tourner en rond dans la seconde partie du roman. Une répétition de scènes qui illustre bien la situation morale et mentale du personnage mais qui pour le lecteur qui a encore toute sa lucidité est fort ennuyeux.
Après une si bonne première partie je me suis senti abandonné par l'auteur. Dommage.
Bon, sans plus...
Critique de Bartleby (Piré sur seiche, Inscrit le 14 octobre 2010, 48 ans) - 14 octobre 2010
Un vrai romancier
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 11 avril 2010
J'ai pris énormément de plaisir à lire ce livre même si je ne l'ai fait que longtemps après sa parution en France. J'attends le prochain !
Daignera-t-on lui attribuer le prix Nobel ?
Moments irréfléchis
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 2 février 2010
Plus que la maladie, c’est la vulnérabilité, l’angoisse et l’humiliation qu’elle engendre qui sont admirablement décrites. Mais ce roman n’est pas que celui du naufrage du corps. C’est aussi celui de la désagrégation des esprits : individuelle et Roth sait dire ce que pèse cette menace de l’incohérence que redoute quiconque ressent les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer et particulièrement l’écrivain angoissé de ne plus trouver les mots et de perdre le fil de son récit ; mais aussi collective et c’est toute la critique de colère froide que fait l’auteur du système américain avec des élections qui suscitent toujours une « émotion d’enfant » avant de sombrer dans « une douleur d’adulte ».
« Exit le fantôme « est aussi un livre qui refuse le renoncement. Zuckerman a vécu onze ans dans la plus extrême solitude mais ce fut une solitude voulue, dominée, « dépourvue de toute angoisse et avec le plaisir de se sentir libre » mais il est au fond heureux de revenir dans le monde, certes « source de douleur mais aussi de vigueur ». Dans ce cas la vigueur cesse d’être une chimère pour devenir un espoir d’autrement. Une fois encore, New York a eu sur lui « l’effet qu’il a sur tout le monde : il avait ouvert le champ des possibles. » Il revient querelleur et batailleur quand il s’oppose à l’écriture d’une biographie sur un ami, écrivain oublié, car il sait trop que ce livre sera moins la restauration d’un auteur que la ruine d’un homme. Ces passages sur le milieu littéraire de la côte Est où « c’est la réputation qui fait l’homme » -et l’on pense ici à ce que décrivait Claire Messud dans son très beau livre « Les enfants de l’empereur »- sont aussi très intéressants. Roth est sévère mais n’a-t-il pas raison quand il dit qu’on ne « remet jamais en cause l’intégrité de l’informateur- seulement celle de l’écrivain ».
Ce roman dur, sans concession, est éclairé par le charme de Jamie qui conduit Zuckerman à vivre encore « ces moments irréfléchis » que le grand écrivain Joseph Conrad réservait aux jeunes gens. Et au-delà du naufrage, le fantôme emporte avec lui ce qui fut certes une « source de douleur » mais surtout ce moment de grâce irréfléchi.
Zuckerman s’en va mais Roth reste. Outre les deux romans déjà évoqués par Jules, il vient de terminer « Nemesis ».
Peut-être histoire de montrer la distanciation entre l’auteur et son personnage, fût-il son double. L’incohérence évoquée plus haut n’est donc pas une menace actuelle sur le romancier. Et c’est tant mieux.
L’insoutenable décrépitude de la vieillesse
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 24 janvier 2010
J’y ai retrouvé, comme dans le précédent ouvrage publié en France : Un Homme , un portrait sans complaisance de la vieillesse et de la décrépitude physique et intellectuelle – tout aussi inquiétante pour le narrateur qu’est Zuckermann que pour l’auteur qu’est Philip Roth - qui s’y rattachent .
L'intérêt vient aussi du réquisitoire violent contre le régime de Bush qui vient d’être réélu . (cf la critique de Jules), et du point de vue sur la société américaine . Le regard neuf du héros retiré depuis 11 ans dans sa campagne profonde et qui revient à New York donne à Roth l’occasion d’évoquer avec humour le spectacle qu’offre la rue .
Comme souvent chez Roth apparaît une réflexion sur l’écriture , avec la présence de deux personnages romanciers : Zuckermann et Lonoff ( dont Zuckermann semble être le double en particulier par la notoriété et dans la relation qu’il envisage avec une jeune femme ) et la présence envahissante du journaliste biographe Richard Kliman, caricature de certains nouveaux auteurs amateurs de sensationnel . On y trouve aussi une opposition entre roman et biographie doublée d’une opposition entre production littéraire d’hier et d’aujourd’hui résumée par les propos amers de Zuckermann qui se voit comme l’un des derniers représentants d’une certaine idée de la littérature « Nous les gens qui lisons et qui écrivons, nous sommes finis, nous sommes des fantômes qui assistons à la fin de l’ère littéraire » …..une des nombreuses phrases où apparaît la métaphore du fantôme .
On peut ne pas goûter les scènes de « Elle et Lui » qui rompent l’action, mais constituant une mise en abyme du roman , elles permettent à Roth de proposer quelques phrases particulièrement intéressantes sur les rapports entre réalité et fiction . « La « Elle » imaginaire atteignant en plein cœur son personnage comme ne pourra jamais le faire la « elle « de la réalité . ………..Le non-vécu, l’hypothétique, exposé en détail sur le papier, est la forme de vie dont le sens en vient à compter plus que tout »
Je n’ai pas retrouvé dans Exit le fantôme le même bonheur de lecture que face aux romans précédents de Philip Roth . J’ai été déroutée et déçue par les dialogues de « Elle et Lui » qui, malgré leur intérêt littéraire, me sont apparus comme une fantaisie d’écriture . Par leur forme dialoguée étrangère au récit romanesque , elles ont pour moi parasité l’intrigue de façon récurrente et brisé mon confort de lecture .
Crépusculaire
Critique de Clara33 (, Inscrite le 29 septembre 2008, 77 ans) - 23 janvier 2010
Ses rencontres New yorkaises le ramènent vers des préoccupations de son âge. Tout d'abord la maladie et la vieillesse. Sujet intéressant: comment Philip Roth l'aborde t-il?
Il a des mots terribles pour fustiger la vieillesse: "nous sommes des "déjà plus", perdant leurs facultés, perdant le contrôle de soi, dépossédés d'eux même pour leur plus grande honte, ce sont des "pas encore" qui n'ont pas idée de la vitesse à laquelle les choses se retournent".Tristes perspectives!
Les biographes ne sont pas les amis de Philip Roth. Il les met au pilori : "une biographie est une deuxième mort". On comprend les inquiétudes du grand écrivain qui forcement attirera tôt ou tard ces gens là.
Bien sur, il y a ce coup de foudre improbable pour la belle Jamie qui réchauffe l'atmosphère. Il ne me convainc pas. Il y a du pathétique dans cet amour qui hésite entre rêve et fantasme.
Le dernier tour de piste de Nathan Zuckerman n'a rien de triomphal. On devine au fil des pages les obsessions de Roth, écrivain vieillissant, atteint du même mal que son héros, diminué par la maladie, obsédé par sa postérité.
Exit le fantôme n'est pas le meilleur livre de Philip Roth mais le récit des aventures new yorkaises de Nathan Zuckerman est un texte sincère et brillant qui mérite une lecture.
Pour moi, un bon livre
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 novembre 2009
Il ne m'a pas été facile de m'accrocher à ce livre au début. Je me demandais bien où il voulait nous mener... Une critique littéraire de l'oeuvre de Lonoff et une étude de la solitude auto-imposée ?
J'ai peut-être lu ce livre avec un mental un peu différent de celui des autres. L'aîné n'a que 41 ans et j'en ai 65... Cela veut dire pas mal de choses reconnaissons le !... Les critiques ci-dessus étant bien faites je vais me limiter à citer quelques phrases.
J'ai rarement trouvé, dans un roman, une critique aussi forte, acerbe même, d'un homme politique, d'une équipe entière, au pouvoir (il le méritait bien n'empêche)
" Qu'une administration de droite motivée par une cupidité insatiable, maintenue en place par des mensonges criminels et menée par un crétin imbu de ses privilèges puisse répondre aux idées infantiles que se fait l'Amérique des valeurs morales..."
" ...un deuxième mandat pour l'analphabète qu'ils vomissaient tout autant pour ses déficiences intellectuelles que pour ses affabulations hypocrites sur les armes nucléaires..."
Mais il n'épargnera pas plus le peuple américain, puisqu'ils l'ont élu:
" Bush s'adresse droit au coeur ignorant de la population. Nous sommes un pays arriéré, les gens se laissent embobiner sans protester, et Bush est un vrai bonimenteur de foire..."
Comment se voit-il ?...
" ...cédant à l'élan brutal d'un emballement amoureux effréné qui ne pouvait que faire souffrir un homme qui trimbalait entre ses jambes un robinet de chair flétrie là où il avait possédé l'organe sexuel en parfait état de marche, avec contrôle du sphincter de la vessie, d'un mâle adulte plein de vigueur. "
Quelle catastrophe pour tout homme, mais alors que dire pour un Zuckerman !...
Certains dialogues imaginaires contribuent très bien à décrire ce qu'il pense, même, et surtout, l'impossible. Mais les sentiments existent et n'en sont que plus exacerbés. C'est le cas de celui qui va de la page 143 à la 159. Même s'il l'invente, je ne serais pas étonné qu'il devine pas trop mal les sentiments de Jaimie.
D'accord que ce n'est pas "La tache" ou "La pastorale américaine" mais, personnellement je suis très content d'avoir lu ce livre.
A tout hasard, je signale que mon amie italienne d'origine me signale qu'il existe encore deux nouveaux livres de Roth récents et non encore traduits en français.
Héros vieillissant
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 6 novembre 2009
La raison qui le fait revenir dans sa ville est médicale. Il vient subir une intervention chirurgicale suite à un cancer de la prostate dont il est sorti ; malheureusement pas indemne. Mais son séjour va se prolonger et durer plus longtemps que prévu, car le vieil homme va croiser par hasard la route d’un jeune couple dont la femme va profondément le troubler et réveiller en lui des sentiments qu’il pensait éteints. Il va également revoir une femme aujourd’hui aussi âgée que lui et malade comme lui, mais dont il se souvenait jeune, belle et pleine d’avenir. Cette femme, qui fut la muse d’un grand écrivain qui était le mentor de Zuckerman, lui renvoie une image de déchéance physique qui ressemble à la sienne, ce qui le bouleverse.
Je me réjouissais de retrouver Philip Roth, dont le style simple et le ton sarcastique sont toujours un vrai bonheur. La politique est ici comme souvent très présente – l’action se déroule lors de l’élection présidentielle de 2004 – et les attentats du 11 septembre continuent d’obséder les esprits. Mais malgré ce sujet et cette toile de fond qui pourraient sembler lourds et rebutants, ce roman est bourré d’humour… cynique bien sûr. Pourtant, il m’a moins plu que « le complot contre l’Amérique ». J’ai trouvé en effet que le récit tournait un peu en boucle à partir du moment où le héros se met à écrire des dialogues imaginaires avec la jeune femme qui met ses sens en émoi, fantasmant ainsi une vie sexuelle devenue impossible. Des dialogues intéressants certes, mais à mon sens moins que le reste de l’histoire.
La décrépitude physique entre cynisme glauque et humoir noir
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 1 novembre 2009
Ces éléments n'en constituent pas moins un brillant astre sur le déclin, le style me paraissant toujours alerte et enjoué, le début de panique face à la mort affleurant néanmoins. Le psychologique y est toujours très présent. Si ce livre est très dur - mais lequel des précédents ne l'est finalement pas ? - , il n'en est pas moins assez brillant.
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